Le PS ne cède pas. Alors que les communistes et les insoumis, souhaitent que le Nouveau Front populaire choisisse Huguette Bello pour la fonction de Première ministre d’un potentiel gouvernement de gauche, les socialistes refusent toujours de se ranger derrière cette idée. Réunis en conseil national ce samedi 13 juillet, les roses n’ont pas décidé d’abandonner la piste Olivier Faure pour Matignon et plaident pour poursuivre les discussions pour trouver une incarnation au consensus. « Nous continuons de cheminer pour trouver un nom, rien n’est acté, affirme un participant à la réunion. Il n’y a pas de drame à discuter, on aura quelqu’un d’ici le 18 juillet. »

Les socialistes disent être en phase avec les écologistes qui se réunissaient également entre eux ce samedi. « En gros la ligne chez les Verts c’est “trouvons un candidat de consensus qui peut être Bello ou quelqu’un d’autre” », explique la source citée plus haut. La formation dirigée par Marine Tondelier n’avait pas communiqué ce samedi soir à 20 heures 45.

Les socialistes mis dans la position des bloqueurs

Le PS reste donc arc-bouté sur sa ligne malgré la pression mise par les autres partis de l’alliance. Vendredi soir, de nombreux cadres du NFP ont affiché sur les plateaux télé leur soutien à l’hypothèse Huguette Bello à Matignon. Elle « a effectivement l’étoffe, l’épaisseur pour pouvoir remplir la fonction de Première ministre » a affirmé vendredi soir sur BFM le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui a soumis le nom de la présidente du conseil régional de la Réunion dans les négociations. Devant des militants réunis à Paris, Jean-Luc Mélenchon a expliqué un peu plus tard que la septuagénaire, dont il est proche, serait une « solution » qui « ferait honneur à tous ».

Le triple candidat à la présidentielle a par ailleurs pris un malin plaisir à souligner que « trois formations au moins sont d’accord » pour soutenir cette candidature pour Matignon. Un moyen de mettre les socialistes dans la position des bloqueurs. Samedi matin, la députée LFI de Paris Sophia Chikirou en a remis une couche. « Nous sommes le 13 juillet et le NFP peut présenter officiellement le nom de sa première ministre Huguette Bello. Le Parti socialiste ne peut pas être l’obstacle à cet événement historique. Il se rendrait complice du coup de force d’Emmanuel Macron », a-t-elle écrit sur X.

Absent des négociations en début de semaine, le nom d’Huguette Bello a été proposé par les communistes en milieu de semaine alors que les tractations étaient engluées dans une bataille entre socialistes et insoumis. Pour les rouges, l’expérimentée élue locale pourrait mettre tout le monde d’accord. La Réunionnaise possède effectivement plusieurs atouts et notamment celui d’avoir été députée pendant vingt-trois ans et d’être en lien avec tous les partis de la coalition. Après avoir siégé au Palais-Bourbon avec le PCF durant ses cinq mandats de parlementaire, la présidente de région est aujourd’hui très proche des insoumis. En 2022, Bello a soutenu Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle et a accepté cette année de figurer en dernière position de la liste de Manon Aubry aux européennes. Logique donc de voir les mélenchonistes applaudir la proposition. Plus discrets, les écologistes ont admis que le profil de l’ancienne institutrice « cochait beaucoup de cases ».