Victoire du Nouveau Front Populaire – 27 sondages sur 27 ont menti à 100 %

mercredi 17 juillet 2024.
 

Sondages. Ce dimanche 7 juillet à 20 heures, ils étaient des milliers sur la place de Stalingrad à scander leur joie et leur soulagement à l’annonce des résultats. Et des millions dans tout le pays. Le Nouveau Front populaire est devenu la première force politique du pays en remportant le second tour des élections législatives anticipées.

Le Rassemblement national, à qui tous les sondages prédisaient une majorité relative, voire absolue il y a une semaine, termine en déroute à l’instar des macronistes. Toute la machine sondagière a tourné en plein régime, une nouvelle fois, pour tenter d’installer le duo entre Emmanuel Macron et le Rassemblement national. Comme en 2022, et à de nombreuses échéances, leurs pronostics ont été sévèrement démentis. L’Insoumission revient sur ce nouveau naufrage des instituts de sondage. Notre brève.

Comment les instituts de sondages se sont (encore) planté

Depuis le 10 juin, lendemain de l’annonce soudaine de la dissolution de l’Assemblée nationale, 27 sondages ont été publiés. Tous, sans exception, donnaient le RN vainqueur des élections législatives. Les résultats de ce 7 juillet leur ont tous donné tort, puisque les Françaises et les Français ont en majorité élu des députés du Nouveau Front populaire.

La comparaison entre les estimations de sièges projetés le 30 juin à 20 heures et celles affichées à l’écran hier soir est frappante. Dimanche dernier, le sondage Elabe projeté par BFM annonçait 260 à 310 sièges pour le RN, et seulement 115 à 145 pour le NFP. Une semaine plus tard, le rapport de force est totalement inversé : 175 à 205 députés pour le NFP, et 115 à 150 pour le RN. Le résultat final : 184 députés sont élus sous la bannière du Nouveau Front populaire, 143 sous celle de l’extrême droite.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir prévenu. « Je pense que la victoire du Nouveau Front populaire est possible, affirmait Clémence Guetté il y a quelques jours devant des journalistes ébahis, nous sommes dans suffisamment de seconds tours pour l’emporter. »

Les instituts de sondages avaient de nouveau sous-estimé la capacité de mobilisation de LFI. La machine de guerre insoumise, qui a jeté toutes ses forces dans la bataille, a réussi à mobiliser massivement ses électeurs et les abstentionnistes afin d’arracher des victoires. Une stratégie couronnée de succès, en témoignent les victoires de Raphaël Arnault ou de Zahia Hamdane pour ne citer qu’eux.

Par ailleurs, les instituts ont sous-estimé les convictions et la dignité des électeurs de gauche, qui malgré les trahisons des macronistes, ont encore une fois été ceux qui sont le plus mobilisé pour faire barrage au danger de l’extrême droite.

L’erreur historique des instituts de sondage en 2022

Ce n’est pas la première fois que les sondeurs se plantent magistralement sur le score de la gauche de rupture. Il faut se souvenir de l’écart abyssal qui séparait les prédictions des sondages pour Jean-Luc Mélenchon. Pendant près d’un an, les instituts de sondages lui prédisaient un score de seulement 10 %. À deux jours du premier tour, il était donné dans le meilleur des cas à 18 %. Deux jours plus tard, le tribun réalisait un score historique de 22 %. 5,5 points au-dessus de la moyenne des derniers sondages.

Quelques mois plus tard, lors des législatives 2022, les mêmes instituts de sondage avaient diffusé des projections de siège qui annonçaient l’élection d’une trentaine de députés RN. Loin des 89 députés d’extrême droite finalement élus.

Les sondages font l’objet depuis toujours de nombreuses critiques, et comportent beaucoup de limites : tailles des échantillons, nature des questions, prise en compte des personnes seulement sûres d’aller voter qui exclue de fait les classes populaires, etc. Les insoumis ont eu de nombreuses occasions de les expliciter depuis plusieurs années.

Malgré cela, ils sont de fait des constructeurs d’opinion. « Par simple agrégation statistique » , les sondeurs produisent cet « artefact » qu’ils appellent « opinion publique. » Les sondages ont un rôle central dans la construction du récit médiatique dominant. Sur les plateaux, éditorialistes, politistes, et journalistes suivent les courbes sondagières, comme des traders suivraient les cours de la Bourse. Ils sont à l’affût de la moindre oscillation, d’une légère dynamique ascendante ou descendante, pour en faire des conclusions souvent très hâtives sur la situation politique du pays. Elles sont ensuite reprises par leurs confrères, et par la « circulation circulaire de l’information » (Pierre Bourdieu), passent d’une oreille à une autre pour être diffusée comme des vérités brutes.

Durant les trois dernières semaines, ces sondages mensongers ont servi d’appui à un récit médiatique qui a gravité presque exclusivement autour du Rassemblement national : son programme, ses revirements, sa « capacité à gouverner ». Le Nouveau Front populaire et son programme de rupture, pourtant bien plus sérieux et étayé, étaient relégués au second plan.


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