« Enfer sur terre » : après son passage à Gaza, le témoignage poignant d’une humanitaire de l’ONU

mardi 9 juillet 2024.
 

« Gaza est maintenant un véritable enfer sur terre », témoigne une humanitaire de l’ONU de retour de Gaza, Louise Wateridge. Rafah est « détruite », Khan Younès est une « ville fantôme ». Sur place, tous les bâtiments de l’ONU sont détruits, la quasi-totalité des habitations aussi. Le carburant, l’eau et la nourriture sont des denrées rares à cause du siège mené par l’État israélien.

Au sein de la bande de Gaza, 250 000 Palestiniens sont appelés à évacuer Khan Younès par l’armée israélienne. Benjamin Netanyahu fait déplacer des centaines de milliers de Palestiniens comme de vulgaires animaux. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà été tuées dans le génocide qu’il mène avec ses alliés. Le cessez-le-feu est un horizon très lointain. Arrivé en 2ᵉ position au 1ᵉʳ tour des élections législatives, le Nouveau Front Populaire met un point d’honneur à défendre la paix en Palestine. Notre article.

« Gaza est maintenant un véritable enfer sur terre » : le récit poignant d’une humanitaire de l’ONU de retour de Gaza

Louise Wateridge, une humanitaire de l’ONU, est de retour de Gaza. Elle est une porte-parole de l’UNRWA, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. « Vous pouvez entendre les bombardements du nord, du centre et du sud… Gaza est maintenant un véritable enfer sur terre, il fait très chaud… Les ordures s’entassent partout, les gens vivent sous des bâches en plastique où les températures montent en flèche », raconte-t-elle pour ONU Info.

Rafah ? « Détruite », assène-t-elle. Il n’y a pas d’autres mots. Des scènes de désolation se suivent et se ressemblent devant ses yeux. Elle passe à Khan Younès, juste au nord de Rafah. « La traversée de Khan Younis était choquante – je n’y étais pas allée depuis l’invasion de Rafah le 6 mai et c’était une ville fantôme parce que tout était détruit », explique Louise Wateridge.

Faute de carburant suffisant, il est très difficile pour les humanitaires de se déplacer. « Selon le Bureau de coordination de l’aide des Nations Unies (OCHA), depuis le début de l’année 2024, seuls 14 % du carburant qui entrait mensuellement à Gaza avant octobre 2023 ont été autorisés à pénétrer dans l’enclave (deux millions de litres contre 14 millions de litres) », peut-on lire sur le site ONU Info.

Sur place, tous les bâtiments de l’ONU sont soit détruits, soit endommagés. « Chaque installation de l’UNWRA – école, entrepôt, distribution de nourriture, etc. – a été considérablement endommagée, voire détruite. Des trous de balles, des murs explosés, des sols effondrés comme des crêpes les unes sur les autres – vous n’auriez jamais imaginé qu’il s’agissait d’installations de l’ONU protégées par le droit international », témoigne la porte-parole de l’UNRWA.

Chaos dans le sud de la bande de Gaza : l’État d’Israël fait déplacer environ 250 000 personnes

250 000 Palestiniens sont appelés à évacuer Khan Younès par l’armée israélienne. « Nous avons vu des gens se déplacer, des familles se déplacer, des gens commencer à faire leurs bagages. « Où vont-ils ? Nous n’avons pas la réponse. Il n’y a absolument aucun endroit sûr dans la bande de Gaza », explique Louise Wateridge de l’UNRWA à ONU Info.

Il y a quelques semaines, Khan Younes était désertée par ses habitants après les intenses bombardements qu’elle a subis. De nombreuses familles s’y sont réfugiées, après l’installation de l’armée israélienne à Rafah au mois de mai. Pas d’autre choix. Maintenant, les mêmes familles doivent à nouveau déménager. Benjamin Netanyahu fait déplacer des centaines de milliers de Palestiniens comme de vulgaires animaux. Sous prétexte de les évacuer pour leur éviter de mourir sous les bombes de son armée, pure hypocrisie au demeurant, il les fait se déplacer d’un bout à l’autre de la bande de Gaza.

Ces derniers ordres d’évacuation interviennent dans un contexte de poursuite des bombardements « dans les zones nord, centre et sud de la bande de Gaza. Aucun endroit n’est sûr. Sur le terrain, nous voyons déjà des familles quitter cette zone. Le chaos et la panique se répandent sur le terrain », déplore la porte-parole de l’UNRWA. « Il devient presque impossible pour les Nations Unies de fournir une quelconque réponse en raison du siège imposé par Israël », insiste-t-elle..

La paix en Palestine, une des priorités du Nouveau Front Populaire

Alors que le RN est aux portes du pouvoir, il convient de rappeler son désintérêt complet pour la situation au Proche-Orient. Lorsque ses porte-paroles sont interrogés, ils relaient la propagande de Benjamin Netanyahu. Pour rappel, en novembre 2023, les députés d’extrême droite refusent, main dans la main avec les macronistes, une minute de silence à l’Assemblée nationale proposée par les insoumis. L’objectif est alors de rendre hommage aux victimes palestiniennes et aux agents de l’UNWRA tués dans le conflit. En octobre 2023, ils applaudissent le « soutien inconditionnel » à Netanyahu, que Yaël Braun-Pivet appelle de ses vœux.

Interrogé sur l’instauration d’un cessez-le-feu pour que cessent les massacres, Sébastien Chenu, porte-parole du parti lepéniste ne cache pas son opposition. Son argument pour le refuser : « Le terme de cessez-le-feu ne s’applique qu’entre deux armées régulières ». Reconnaître enfin l’État de Palestine, comme l’ont déjà fait l’Espagne, la Norvège et l’Irlande ? Toute honte bue, Jordan Bardella s’y refuse, expliquant que cela serait « reconnaître le terrorisme ».

À l’inverse du RN, grand soutien inconditionnel de Benjamin Netanyahu, le Nouveau Front Populaire n’a pas le droit international à géométrie variable. Un cessez-le-feu immédiat en Palestine, la reconnaissance de l’État de Palestine, un embargo sur les armes livrées à Netanyahu, la rupture de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’État d’Israël, et tout faire pour qu’advienne un cessez-le-feu permanent et une paix durable au Proche-Orient…

Voilà les différents objectifs de la coalition de gauche, clairement affichés pour ces élections législatives anticipées. Des propositions défendues par Jean-Luc Mélenchon et les insoumis depuis des mois. Il est plus que temps que la France retrouve le camp de la paix et qu’elle embrasse à nouveau ses positions qui faisaient d’elle un pays respecté au Proche-Orient.

Par Nadim Février


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