Stop au bashing de la France insoumise

mercredi 3 juillet 2024.
 

Édouard Louis, Michaël Löwy, Didier Eribon, Enzo Traverso et neuf dizaines d’intellectuels demandent que cesse la campagne de dénigrement de LFI et de ses dirigeants, qui n’a d’autre but que de briser l’unité du Nouveau Front populaire.

La France est à un tournant de son histoire. Après des années de politiques de saccage social, de dérive autoritaire et de banalisation du discours raciste, propulsée par le coup de force d’un président irresponsable, l’extrême droite se trouve aux portes du pouvoir. Face à cette menace, la gauche a su prendre ses responsabilités et se rassembler autour du Nouveau Front populaire. En quelques jours à peine, elle s’est réunie autour de candidatures uniques dans toutes les circonscriptions et d’un programme de rupture. Elle a ainsi déjoué le calcul politicien qui misait sur sa fragmentation pour reconduire le face-à-face mortifère entre le bloc néolibéral et l’extrême droite.

Ce qui est réellement en cause, ce ne sont pas un caractère, des rivalités boutiquières, ni même une personne, mais la ligne politique qui l’emportera à gauche.

La réponse du pouvoir et du système politico-médiatique dominant ne s’est pas fait attendre. S’est enclenchée une campagne de dénigrement systématique dont l’objectif est clair : briser l’unité du Nouveau Front populaire et barrer la route à la seule alternative à l’extrême droite. Force est pourtant de constater que cette campagne cible avec une violence particulière la France insoumise. Toutes sortes d’arguments, aussi fallacieux les uns que les autres, sont mobilisés à cette fin, des odieuses accusations d’antisémitisme au pseudo-débat sur le nom du premier ministre d’un futur gouvernement de gauche. La personne de Jean-Luc Mélenchon est continuellement visée.

Ne nous méprenons pas sur la nature de cette entreprise. Ce qui est réellement en cause, ce ne sont pas un caractère, des rivalités boutiquières, ni même une personne, mais la ligne politique qui l’emportera à gauche : une gauche d’accompagnement, qui reconduira les expériences désastreuses du passé, ou une gauche de rupture avec l’ordre néolibéral, une gauche capable de répondre aux aspirations populaires. Or, la séquence politique des dernières années, de la constitution de la NUPES à celle du Nouveau Front populaire, a montré que seule cette ligne de rupture était porteuse à la fois de dynamique et d’unité. Elle a permis d’atteindre, avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon, 19,7 % des suffrages en 2017 et 22 % en 2022, loin devant les autres composantes de la gauche. Sans ces épisodes électoraux, conjugués bien sûr aux mobilisations d’un mouvement social dynamique, la gauche aurait pu tout simplement disparaître du paysage politique français, comme cela a été le cas dans d’autres pays européens. La campagne des européennes menée par Manon Aubry a conforté cette orientation, en faisant gagner un million de voix à la France insoumise par rapport à 2019.

Dans le moment critique que nous vivons, cette gauche de combat est indispensable à la mobilisation populaire et à la victoire du NFP face au délitement social et politique du pays. C’est pour cette raison que, par-delà nos appréciations diverses sur tel ou tel aspect de ses positions ou de son fonctionnement, nous demandons que cesse la campagne de dénigrement de la France insoumise et de ses dirigeants.

Signataires

Bruno Amable, économiste

Azzam Amin, maître de conférences en psychologie sociale

Cass Andre, streamer, Zawa Prod

Simon Assoun, porte-parole du collectif Tsedek !

Olivier Azam, réalisateur

Daniel Bachet, professeur émérite à l’université d’Evry-Paris-Saclay

Michel Barrué, architecte DPLG honoraire et enseignant-chercheur honoraire

Marion Beauvalet, militante et doctorante

Christian Benedetti, acteur, metteur en scène, membre du parlement de l’Union populaire

Judith Bernard, dramaturge et metteuse en scène

Eric Berr, économiste et co-animateur du département d’économie de l’Institut La Boétie

Daphné Bitchatch, Guyot artiste peintre

Francesco Brancaccio, école doctorale de Sciences Sociales Université Paris 8

Sebastian Budgen, éditeur, Verso Books

Dany Caligula, streamer, Zawa Prod

Laurent Cesari, professeur des universités en histoire contemporaine

Louise Chevillotte, comédienne

Edwige Chirouter, professeure des Universités en philosophie de l’éducation

Julie Crenn, historienne de l’art

Pierre Crétois, philosophe

Isabelle d’Artagnan, historienne

Geoffroy de Lagasnerie, philosophe

Natalie Depraz, professeure des Universités, philosophe, Université Paris Nanterre

Renato Di Ruzza, professeur honoraire des universités

Nicolas Dot-Pouillard, chercheur en sciences politiques, Beyrouth

Vincent Dufrène, photographe

Cédric Durand, économiste

Marie Duret-Pujol, maîtresse de conférences en Études Théâtrales, Université Bordeaux Montaigne

Didier Eribon, philosophe

Guillaume Etiévant, expert économique auprès des CSE

Françoise Fressonnet, anthropologue

Florian Gaité, philosophe et syndicaliste

Davide Gallo Lassere, maître de conférences en politique internationale, ULIP

Fanny Gallot, historienne

Isabelle Garo, enseignante, philosophe

Sandrine Ghali, enseignante

Linda Gil, maîtresse de conférences en littérature, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Cécile Gintrac, enseignante de géographie

Thomas Giry, enseignant et syndicaliste

Olivier Goujon, auteur, scénariste

Patrick Guyot Bitchatch, ancien cadre des ministères sociaux

Patrick Haimzadeh, auteur et ancien diplomate au Moyen-Orient et en Libye

Razmig Keucheyan, sociologue

Stathis Kouvélakis, philosophe

Kitterie Lageyre, médecin généraliste

Martin Laquet, artiste insoumis

Frédéric Lebaron, sociologue

Frédéric Lordon, philosophe

Édouard Louis, écrivain

Mathilde Louvain, chargée des relations avec les publics

Michael Löwy, sociologue

Baptiste Luaces, médecin généraliste

Sandra Lucbert, autrice de littérature

Elli Medeiros, artiste

Martin Mendiharat, dramaturge et metteur en scène

Jacqueline Merville, autrice

Brahim Metiba, écrivain

Monica Michlin, professeure en études américaines contemporaines, Université Paul-Valéry Montpellier 3

Olivier Minard, professeur de philosophie

Clément Mouhot, mathématicien, professeur à l’université de Cambridge en Angleterre

Ugo Palheta, sociologue

Stefano Palombarini, économiste

Alexandra Peralta, docteure en philosophie ancienne

Léonie Pernet, musicienne

Olivier Rabourdin, acteur

Raz, streamer, Zawa Prod

Cecilia Rikap, économiste

Marlène Rosano, docteure en sciences politiques

Léo Rosell, doctorant en histoire

Jean-Marie Roux, militant syndical et associatif

Arnaud Saint-Martin, sociologue au CNRS

Michel Samuel, anthropologue

Samira Sarter, chercheuse microbiologiste, CIRAD

Sbeih Sbeih, chercheur associé, IREMAM

Jean-Marc Schiappa, historien

Benoît Schneckenburger, enseignant en philosophie

Raphaël Schneider, cofondateur du site hors-série.net

Ferhat Tamssaouet, enseignant-chercheur à l’Université de Perpignan (UPVD)

Federico Tarragoni, professeur des universités en sociologie politique, membre de l’Institut universitaire de France

Julien Théry, historien

Enzo Traverso, historien

Julien Trevisan, professeur agrégé et docteur en mathématiques

Yves Vargas, philosophe

Carlo Vercellone, économiste, professeur en sciences de l’information et de la communication

Nicolas Vieillescazes, éditeur

Gisèle Vienne, chorégraphe et metteuse en scène

Nathalie Vienne-Guerrin, professeure, université Paul-Valéry Montpellier 3

Abdourahman Waberi, écrivain, professeur à la George Washington University

Louis Weber, éditeur

Wissam Xelka, streamer, Zawa Prod

Hela Yousfi, maître de conférences, université Paris dauphine PSL

Laurick Zerbini, maître de conférences (HDR) Université Lyon 2


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