Bruno Le Maire souhaite la fin de l’Etat-providence à la française

jeudi 21 mars 2024.
 

Bruno Le Maire veut en finir avec l’Etat-providence et passer à un modèle « d’Etat protecteur ». C’est en tout cas ce qu’il indique dans une interview de trois pages au « Journal du Dimanche ». Un entretien aux allures de programme politique, accordé à l’occasion de la parution d’un nouveau livre, « La voie française », publié chez Flammarion et « écrit pendant les vacances de Noël ».

Quand le modèle d’Etat-providence a été fondé en 1945, il avait « peu de prestations et beaucoup de cotisants, explique le ministre de l’Economie et des Finances.

« Près de quatre-vingts ans plus tard, il a beaucoup de prestations et moins de cotisants. Comment cela peut-il tenir ? Les salariés ne peuvent plus être les seuls financeurs du modèle social. La charge est trop lourde. Il faut trouver des voies complémentaires, plus justes et moins pénalisantes pour le travail et la production. »

Selon lui, « partout en Europe », mais « surtout en France », « l’État-providence a fini par devenir une machine à empiler de nouvelles dépenses publiques, sans examen de leur pertinence ni de leur efficacité, sans remise en cause non plus des dépenses précédentes. Nous devons reprendre la maîtrise de ce système devenu incontrôlable. »

Le modèle actuel a selon lui comme « but ultime la gratuité de tout, pour tous, tout le temps : c’est intenable ! ». Le ministre estime que « le temps des choix est venu », pour sortir du « mirage de la gratuité universelle ».

« Des dépenses moins prioritaires »

Bruno Le Maire argumente en citant notamment le vieillissement de la population, avec le grand âge qui « pèse lourdement sur les comptes sociaux et pèsera de plus en plus lourd », et appelle à débattre au parlement des « grands enjeux du vieillissement, de la prise en charge de la dépendance, de l’accompagnement des personnes seules ».

Dans sa vision de la France de demain, Bruno Le Maire n’exclut pas de resserrer encore les conditions de l’assurance chômage. « Nous devons continuer à inciter massivement à la reprise du travail en France, lance le ministre.

« La meilleure rémunération, la formation, la valorisation des filières qui embauchent, une meilleure orientation sont des politiques que nous mettons déjà en oeuvre. Ajoutons-y une nouvelle réforme de l’assurance chômage : nous avons encore une durée d’indemnisation parmi les plus généreuses en Europe. Cette générosité se paie au prix fort : un taux de chômage encore au-dessus de celui de nos principaux partenaires économiques. »

Si l’on veut faire des urgences à l’hôpital une priorité, il faut savoir renoncer « à d’autres dépenses moins prioritaires », dit-il.


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