De Gaza à Kiev, LFI porte la voix de la paix aux européennes

mercredi 20 mars 2024.
 

Guerre en Ukraine : contre l’escalade militaire de Macron, LFI prône la négociation pour la paix

Ukraine. Ces dernières semaines ont été l’occasion de multiples clarifications quant au positionnement des différentes forces politiques françaises sur la guerre en Ukraine. Mardi, l’Assemblée nationale débattait du soutien à l’Ukraine, notamment au vu de l’accord de coopération conclu par la France et l’Ukraine le 16 février 2024. Aujourd’hui, lors du premier débat organisé par Public Sénat les têtes de liste aux européennes ont eu l’occasion de s’exprimer sur le sujet, à l’exception de Jordan Bardella, tout aussi absent à ce débat qu’au Parlement européen et au Conseil régional d’Île-de-France.

À l’issue de cette première joute entre les têtes de listes, trois blocs s’affrontent clairement : un bloc en faveur de la paix ; un bloc en faveur de la poursuite des hostilités ; un bloc du flou, ne pouvant que rejoindre le deuxième à terme. Le bloc en faveur de la paix était représenté par la tête de liste du PCF et celle de la France insoumise, la députée européenne Manon Aubry.

Celui en faveur de la poursuite des hostilités était porté par la tête de liste macroniste, Valérie Hayer, rejointe par les têtes de liste de Place publique – Parti socialiste, d’EELV, et des Républicains. Enfin, le bloc du flou était représenté par Thierry Mariani, substitut de l’absent Bardella. On retrouve ici, dans les grandes lignes, les trois blocs politiques issus des élections présidentielle et législatives de 2022.

Aucune confusion n’est possible entre ces trois blocs, en dépit des efforts répétés de Valérie Hayer d’amalgamer les positions du RN et de LFI. Manon Aubry a été parfaitement claire : la France insoumise a condamné dès le premier jour l’invasion russe, et n’a jamais eu la moindre sympathie envers le régime de Poutine. Elle a ainsi rappelé que LFI est la seule force politique française à avoir accueilli des opposants politiques russes, comme Alexeï Sakhnin. LFI défend une issue négociée au conflit afin de conjurer les risques d’escalade entre puissances nucléaires. Cette solution négociée passerait par des garanties de sécurité mutuelles.

À l’inverse, le RN peine à faire oublier ses proximités avérées avec le pouvoir russe. On se souvient du tract de Marine Le Pen présentant une photo de la candidate à l’élection présidentielle serrant la main à Vladimir Poutine… Le choix d’envoyer Thierry Mariani, soutien de longue date de la politique du Kremlin, est particulièrement révélateur de ces ambiguïtés du parti lepéniste. De même, l’explication de l’abstention du RN au vote de mardi à l’Assemblée nationale est particulièrement laborieuse.

Valérie Hayer, quant à elle, est manifestement prisonnière des retournements de veste diplomatiques du président de la République. Ce dernier est passé d’une position proche de celle de Manon Aubry – donner des garanties de sécurité mutuelles en vue d’un accord de paix – à une position assumée d’une absence de limites dans la riposte à la Russie, allant ainsi au-delà des demandes ukrainiennes, et isolant la France par rapport aux autres membres de l’OTAN. La paix semble avoir disparu de l’horizon du camp présidentiel.

Finalement, il ressort de ce premier débat que deux blocs se contorsionnent pour faire oublier les contradictions avec leurs positions passées. À l’inverse, de Gaza à Kiev, un bloc se distingue par sa défense de la paix : la France insoumise menée par Manon Aubry.

Elle a été la seule à rappeler l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, alors que les organisateurs du débat n’ont même pas daigné le mettre à l’ordre du jour. De Gaza à l’Ukraine, la France Insoumise entend porter la voix de la diplomatie et de la paix. Ce soir, Manon Aubry a ramené sur terre certains participants hors sol, qui se voient déjà prendre part à une guerre généralisée :

« Il faudra assumer une issue diplomatique à ce conflit. Nous avons déjà réussi à éviter un conflit nucléaire, y compris pendant la Guerre froide. Notre devoir est de le faire de nouveau. Le rôle historique de la diplomatie française doit être repris. »


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