Gaza : Révolte de la conscience

samedi 13 janvier 2024.
 

« C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza ». Plus de 100 personnalités, dont de nombreux artistes, signent cette lettre à Emmanuel Macron pour lui demander d’user de toute son autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat (...) et relancer le processus politique qui permettrait de « sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde. »

Monsieur le président,

C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza. Suite à l’attaque du Hamas, l’Etat d’Israël se livre à une véritable entreprise d’extermination des Palestiniens, dans la bande de Gaza mais aussi dans plusieurs lieux de Cisjordanie. Déjà plus de 20 000 morts, dont 9 000 enfants ! Des camps de réfugiés, des écoles de l’ONU, des hôpitaux bombardés... Au prétexte de « traquer les terroristes », des journalistes, des poètes, des ingénieurs sont tués, parfois avec toute leur famille, lors d’attentats ciblés. C’est le peuple et l’élite de la société palestinienne que l’armée d’occupation israélienne cherche à décimer.

Gaza, qui était déjà depuis des années un ghetto, une prison à ciel ouvert, est maintenant un camp de concentration dont les habitants sont promis à la mort, violente ou lente, par la faim et la soif provoquées par la privation délibérée d’eau et d’alimentation !

Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons connu peu d’entreprises meurtrières telles que celle-ci. Il est sidérant de constater que des descendants des victimes du nazisme se comportent à leur tour aujourd’hui en génocidaires racistes pour qui les autres, les Palestiniens, ne sont que des « animaux » pour reprendre l’expression de plusieurs hauts responsables israéliens. Ils sont en train de détruire l’héritage spirituel et humaniste du peuple juif et entachent durablement son honneur.

Qu’il soit juif ou arabe, - donc sémite, aussi -, ou de tout autre origine, aucun d’entre nous ne peut être soupçonné d’antisémitisme et nous n’acceptons pas le détournement de langage, qui pour dédouaner un régime colonial d’apartheid, assimile anti-sionisme et antisémitisme. En vertu de cette confusion organisée, beaucoup d’intellectuels et de pacifistes juifs, en Israël et dans le monde, peuvent être et sont parfois traités d’antisémites.

Pour notre part, nous ne pouvons pas rester silencieux devant l’hypocrisie qui consiste à renvoyer dos à dos bourreaux et victimes. Oui nous pensons que Benjamin Netanyahu est un criminel de guerre et que son cas relève de la Cour Internationale de Justice !

Nous pensons qu’un peuple opprimé a le droit de résister et de s’insurger, et ne partageons pas pour autant l’idéologie ni les méthodes du groupe Hamas dont la stratégie s’avère désastreuse pour la population de Gaza… Mais en matière de terrorisme, l’État d’Israël bat tous les records. Devant la disproportion des armes et du nombre des victimes, nul ne peut invoquer un quelconque droit à la vengeance. Nous sommes bien loin de l’antique loi du talion.

Nul ne peut invoquer non plus le droit d’Israël à préserver sa sécurité. La « solution finale » que Netanyahu et son gouvernement sont en train de mettre en œuvre ne résoudra rien. Elle ne peut au contraire que nourrir la haine, la volonté de revanche et la violence. C’est son action qui pousse aujourd’hui la majorité de la population palestinienne dans les bras du Hamas.

Il n’y a pas d’avenir pour les juifs d’Israël, ni pour les Palestiniens, sans la cohabitation pacifique des uns avec les autres.

Il n’y a pas d’avenir et pas de paix sans justice, sans reconnaissance des droits du peuple palestinien, sans respect des résolutions de l’ONU.

En tant que président de la République française nous vous demandons d’user de toute votre autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat, l’organisation de secours d’urgence pour la population de Gaza, la reconstruction des maisons, des services publics de santé, d’éducation et la reprise du processus politique pour sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde.

Les 100 premiers signataires :

Pascal Acot (historien de l’écologie)

Adonis (poète)

Anas Alaili (poète, Palestine / France)

Rabiha al Baidawhe (écrivain, traductrice et militante des droits humains)

Maram al-Masri (poète)

Francis Arzalier (historien)

Anatole Atlas (« aède troyen »)

Claude Ber (poète)

Henri Bertholet (ancien député)

Julien Blaine (poète)

Victor Blanc (poète et éditeur)

Gilles Boitte (élu municipal, Sevran)

Noura Bordes (Militante UJFP - Union Juive Française pour la Paix)

Jacques Bonnaffé (comédien)

Éric Bottin (professeur de mathématique, retraité)

Yves Boudier (poète, critique)

Jean-Claude Bourdin (philosophe)

Michel Cassir (poète)

Claudia Christiansen (musicienne)

Jean-Louis Cloët (écrivain)

Francis Combes (poète et éditeur)

Pierre Cours-Saliès (sociologue, professeur émérite)

Jean-Claude Delanoue

Franck Delorieux (directeur des Lettres françaises)

Bernard Deschamps (ancien député)

Catherine Destom (militante associative)

Jean-Michel Devésa (professeur émérite et écrivain)

Malick Diarra (auteur)

Bruno Drweski (universitaire)

Nicole Dumitriu Boitte (psychologue du travail)

Baudouin Duqué (docteur en sciences, retraité)

Jean-Noël Faure (retraité)

Laurent Fourcaut (professeur émérite et poète)

Jacques Fournier (ancien directeur d’une Maison de la poésie)

Sophie Geoffroy Dechaume (musicienne)

Marc Giai-Miniet, artiste peintre

Sylvie Giai-Miniet, enseignante retraitée

Sylvain Goldstein (militant anti-raciste et syndical)

Alain Gorius (éditeur)

Jennifer Grousselas (poète)

Benjamin Guérin (poète)

Frédérique Guétat-Liviani (poète et éditrice)

Régine Guillemot

Raymond Guggenheim (directeur territorial honoraire)

Gérard Hallie (militant de la culture et de la paix)

Soizic Hily

Charles Hoareau (militant syndical et politique)

Jean-Jacques Hocquard (président du fonds de dotation Armand Gatti)

Aytekin Karaçoban (poète et traducteur)

Léa Kishida (artiste plasticienne)

Laurent Klajnbaum (militant culturel)

Abdellatif Laâbi (poète)

Philippe Laïk (cinéaste)

Françoise Lagrafeuille

Christophe Lamiot (poète)

Jacques Lancier (essayiste)

Patricia Latour (journaliste, autrice)

Philippe Longeard (enseignant retraité)

Michael Löwy (philosophe)

Paul Antoine Luciani (ancien conseiller à l’Assemblée de Corse, ancien premier adjoint au maire d’Ajaccio)

Anne-Lise Maclos-Longeard (enseignante retraitée)

Éric Maclos (poète)

Jeanne Marie (traductrice de poésie)

Jean-Claude Martin (poète)

Patrick Maurières (militant associatif)

Olivier Mayer (militant culturel, ancien journaliste)

Corinne Meier (auteur)

Gérard Mordillat (romancier)

Christian Moroy dit Kiko (poète)

Gilles Munier (auteur)

Marc Norguez (militant syndical)

Daniel Orantin

Marie-Hélène Paul

Alexis Pelletier (poète)

Élisabeth Pelloquin Maison Poésie Poitiers

Charles Pennequin (poète)

Philippe Pineau (bibliothécaire)

Maïté Pinéro (journaliste, écrivaine)

Francis Pornon (écrivain)

Jean Portante (poète)

Denis Pourawa (poète de Kanaky)

Catherine Pouzenc (sculptrice)

Isabelle Querlier (documentaliste)

Yvon Quiniou (philosophe)

Olivier Rubens

Alain Ruscio (historien)

Robert Séguéla (retraité SNCF, responsable de la librairie associative Livres en lutte) –

Shumona Sinha (écrivaine et romancière)

François Sikirdji (musicien)

Bernard Tabuteau

Medina Jorge Torres (poète)

André Ughetto (poète)

Mario Urbanet (conteur, poète)

Manuel Van Thienen (poète et traducteur)

Yves Vargas (philosophe)

Patrick Verschueren (homme de théâtre, directeur d’une maison de la poésie)

Dominique Vidal (journaliste et historien)

Bénédicte Vilgrain (éditrice, traductrice)

Réha Yunluel (poète)

Pour se joindre à cet appel, écrire à : lemerlemoqueurJBC@gmail.com


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message