Ni putes ni soumises, ni vraiment unies (2 articles)

jeudi 8 novembre 2007.
 

Est-ce la fin de Ni putes ni soumises (NPNS) ? Marseille, Grenoble, Stains, Le Mans... A la veille de l’université d’automne de l’association, plusieurs comités s’apprêtent à se dissoudre. "Plus d’une vingtaine", décompte une militante. Des dizaines de bénévoles vont donc boycotter la rencontre. L’association s’est muée en "une machine à promouvoir Fadela" jusqu’à sa nomination dans un gouvernement de droite, accusent des militants écœurés. Ils sont nombreux à se sentir "trahis", "manipulés".

"C’était un marché de dupes. On s’est servis d’eux", pense une ex-collaboratrice. "On nous a embobinés : il n’y a pas d’élection de la nouvelle présidente, pas de transparence", accuse la numéro un d’un comité démissionnaire.

Sihem Habchi, nommée présidente par intérim en juin, explique, elle, qu’il n’y a "pas de crise" à NPNS. Quand on lui demande comment va l’association, elle répond "très bien", avec le sourire. Tout juste reconnaît-elle : "On a passé un cap pas évident." 80 % des comités seront présents à Dourdan, assure-t-elle, et de nouveaux veulent se créer au Havre ou à Montpellier.

« Tout plaquer ». Soria Makti a tenu le plus longtemps possible : « On suit 42 victimes de violences à Marseille, et on avait un employé jusqu’à décembre. C’est difficile de tout plaquer comme ça », explique-t-elle. Mais elle ne viendra pas à Dourdan et le comité qu’elle préside (NPNS Marseille Panier) va mettre la clef sous la porte. « Je n’ai pas envie d’être une courroie de transmission. Je travaille pour les femmes opprimées, pas pour une qui a les crocs ». Najia Amzal, du comité de Stains et Pierrefitte (Seine-St-Denis), dénonce un « manque de démocratie à l’intérieur, la rétention des informations et l’absence d’autonomie du mouvement ».

Sihem Habchi défend bec et ongles « l’indépendance » du mouvement. Mais les critiques pleuvent : « Elle va chercher ses consignes ailleurs » ; « elle marche au pas » ; « c’est une présidente fantôme qui prend ses ordres »... En clair : le cordon ne serait pas coupé avec Fadela Amara. Les statuts et la composition du bureau de l’association ont été changés sans vote, pointe Safia Lebdi, cofondatrice de NPNS. « Au conseil d’administration, les nouveaux, je les connais, c’est la garde rapprochée de Fadela, pas des militants de NPNS. »

Autre indice : Mohamed Abdi, bras droit historique d’Amara, est devenu le secrétaire général de l’association. Mais il est aussi « conseiller spécial » auprès de la toute fraîche secrétaire d’Etat. Cette double casquette embarrasse les bénévoles. « Il partira quand le rapport de la Cour des comptes sur NPNS sera finalisé, promet Sihem Habchi. Nous organiserons un congrès au printemps. » Un congrès déjà attendu pour l’automne.

Pour beaucoup, la nomination de Fadela Amara auprès de Christine Boutin, ministre du Logement, laisse un goût rance. D’autant qu’Amara avait toujours dit que NPNS ne servirait pas aux politiques. « On a l’impression d’avoir travaillé pour rien », dit Leïla Djelamani. Son comité du Mans, qui regroupe « 45 adhérents », va se saborder. « On a bossé pour sa pomme », complète Safia Lebdi, désenchantée. Fadela Amara disait souvent aux militants : « Moi je suis dans une Ferrari, vous êtes en deuche. » « Peu à peu elle s’est coupée de l’association et du terrain », regrette celle qui était une amie de longue date.

« Baladés ». L’association n’essuie pas seulement les attaques de militants. Blandine, militante blessée du comité du Pays de Gex (Ain), l’explique : « On n’arrive pas à obtenir de renseignements clairs sur le fonctionnement interne et quand on demande des explications, on nous dit qu’on est manipulés. » Elle suit 70 nouveaux cas par an et se rendra à Dourdan :« Pas pour faire la révolution, mais c’est vrai qu’on nous a baladés. On n’a pas envie d’être pris encore pour des imbéciles. » Clémentine Masson, du comité Grenoble, ne fera pas le déplacement. « Ce comité n’existe pas réellement, rétorque Sihem Habchi. Ceux qui veulent partir, qu’ils aillent ailleurs, dans les partis... Je ne me laisserai pas instrumentaliser par ceux qui sont à la botte d’autres. »

CHARLOTTE ROTMAN

2) Ni putes ni soumises : vingt-six comités démissionnent

Source : http://www.20minutes.fr

Vitry-sur-Seine, Montreuil, Marseille Panier, Toulouse et Grenoble... A la veille de l’université d’automne du mouvement, vingt-six comités Ni putes ni soumises ont annoncé en bloc, mercredi, leur démission. Ils reprochent à la direction « une remise en cause de l’indépendance de l’organisation ».

Pas de ligne politique claire et indépendante

« Depuis l’entrée au gouvernement de Fadela Amara qui avait jeté le trouble chez beaucoup d’entre nous, l’actuelle direction menée par Sihem Habchi, présidente par intérim, n’a pas été capable de définir une ligne politique claire et indépendante », écrivent ces comités dans un communiqué. Certains militants accusent l’association de s’être transformée en « machine à promouvoir Fadela Amara », l’ancienne présidente de l’association.

Ils dénoncent la présence de Mohammed Abdi au poste de secrétaire général du mouvement alors qu’il est aujourd’hui conseiller spécial auprès de Fadela Amara. « C’est un véritable manque d’indépendance », affirme les comités démissionnaires. Après le départ de l’actuelle secrétaire d’État chargée de la politique de la Ville, les statuts et la composition du bureau de l’association ont été changés sans vote. « Au conseil d’administration, les nouveaux, je les connais, c’est la garde rapprochée de Fadela, pas des militants de NPNS », indique Safia Lebdi, cofondatrice de l’association.

Pour l’actuelle présidente : « il n’y a pas de crise »

L’actuelle direction « n’a tenu aucun des engagements qui lui avaient pourtant été clairement fixés par le Conseil national de juin, organisé après l’entrée de Fadela Amara au gouvernement », reprochent les 26 comités. Et d’ajouter : « tout est entrepris pour faire taire toute voix dissonante ».

Sihem Habchi, nommée présidente par intérim en juin, explique, elle, qu’il n’y a « pas de crise ». Elle assure que « 80 % des comités seront présents à l’université d’automne à Dourdan, et de nouveaux veulent se créer au Havre ou à Montpellier ».


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message