Une convocation au tribunal pour avoir arraché une affiche d’Éric Zemmour ? Voilà la situation dans laquelle se trouve Charlène, militante de La France insoumise (LFI) à Lille. Le 4 novembre 2021, elle arrache à la sortie du métro une affiche du délinquant multirécidiviste, condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine. Passe par là une voiture de la police municipale. L’agent de police ouvre sa fenêtre et lui demande si elle arrache « du Mélenchon ou du Zemmour ».
Charlène assume ses convictions et ne se dérobe pas. Il n’en faut pas davantage aux policiers pour sortir de la voiture et devenir menaçants. S’ensuit un long monologue de la partie policière sur la liberté d’expression « à exercer dans les urnes et pas sur les panneaux ». La « discussion » débouche sur une amende au motif ridicule au vu des quatre misérables bouts de papiers qui doivent traîner par terre : « dépôt d’ordures sur la voie publique ». Vous avez bien lu. Charlène refuse bien entendu de payer l’amende face à cette verbalisation aux motifs purement politiques.
La première question du policier résume tout le problème : « du Mélenchon ou du Zemmour ? ». Comprendre : arracher une affiche de Jean-Luc Mélenchon, ce n’est pas bien grave finalement. Ou comment un désaccord politique se transforme en délit d’opinion. Cette verbalisation émane d’un policier qui se pense au-dessus des lois. Une situation inquiétante. Dans notre pays, le délit d’opinion n’existe pas.
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