« Nous sommes déterminés ! » : LFI a réuni 550 jeunes cet été pour préparer les prochaines luttes

dimanche 3 septembre 2023.
 

En cet été 2023, La France insoumise (LFI) réunit 550 jeunes entre le 19 et le 23 août à Châteauneuf-sur-Isère à l’occasion des annuels « AMFIS jeunes » (ou « Journées Jeunes »). On compte 75% de nouvelles têtes. Un quart d’entre eux ont 18 ans ou moins. Cette cinquième édition des « AMFIS Jeunes » permet aux troupes militantes de se retrouver et de se préparer pour les prochaines luttes, le tout sur le même site que les universités d’été du mouvement insoumis (23-27 août).

Au programme : ateliers, conférences, formations militantes à la fois théoriques et pratiques, rencontres avec des parlementaires insoumis, point politique d’un certain Jean-Luc Mélenchon, mais aussi des moments de convivialité lorsque le soleil se couche. Inflation, précarité étudiante, crise climatique, lutte contre l’extrême droite, faire bloc face à un camp présidentiel en pleine droitisation, union de la NUPES aux élections européennes… Les combats s’annoncent nombreux en cette rentrée sociale explosive. Notre récit.

Ateliers, formations théoriques et pratiques : le programme chargé des « AMFIS jeunes » de LFI

Petit déjeuner pris à 8 heures 30. Les journées commencent et durent parfois jusqu’à 20 heures. On ne plaisante pas chez les insoumis. Au-delà des conférences auxquelles les plus de 550 jeunes sont conviés, 30 ateliers et formations théoriques/pratiques sont répartis tout au long des « AMFIS Jeunes ». Prise de parole en public, développer son groupe d’action, la théorie de l’ère du peuple, militer en cité U, communiquer en insoumis.e, féminisme et genre, le fonctionnement de l’Union européenne, militer en milieu rural… : il y a l’embarras du choix. De temps en temps, certains ont lieu deux fois de suite, de façon à ce qu’un maximum d’insoumis.e.s puisse y assister. Chaque jour, l’ambiance est à la fois studieuse et douce de camaraderie.

Ces grandes retrouvailles insoumises sont aussi l’occasion de moments conviviaux pour apprendre à se connaître. Dans l’herbe, une vingtaine de militantes et militants font une partie de Loup-garou, ce jeu de rôle bien connu. Cinq mètres plus loin, d’autres apprennent à leurs nouveaux camarades à jouer au tarot. Près du lac, à la belle étoile, certains déploient toutes leurs connaissances en astrologie. L’équipe d’organisation avait prévu le coup : deux groupes (Odd Sound et Polemik) se sont succédé les 21 et le 22 août au soir pour finir les journées en musique.

L’union de la NUPES pour les élections européennes 2024, l’un des thèmes centraux des « Journées jeunes » de LFI

L’union de la NUPES aux élections européennes constitue l’un des enjeux majeurs des prochains mois. Depuis des mois, LFI plaide pour une liste commune et propose même la tête de liste à EELV. Les Jeunes écolos, les Jeunes Génération.s et les Jeunes socialistes y sont également favorables, en première ligne pour faire changer d’avis la direction de leurs partis respectifs. Selon un sondage réalisé par l’institut Cluster 17, la NUPES l’emporterait face à Macron et Le Pen avec 25% des suffrages.

À Alfortville le 25 juin 2023, se tient le Forum européen des jeunes de la NUPES. Le 20 août à Chateauneuf-sur-Isère a lieu la suite de ce Forum aux « Journées Jeunes » de LFI. Chaque représentant a pu défendre ses idées et rappeler pourquoi l’union aux européennes était indispensable pour battre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Voilà l’enjeu de ce scrutin : que la NUPES apparaisse comme une véritable alternative à l’extrême-marché et à l’extrême droite. « Notre défi est que l’Union européenne devienne écologique et sociale. 75% des sympathisants de gauche veulent l’union des organisations politiques. Voilà notre responsabilité ! », affirme Emma Fourreau, co-animatrice des jeunes insoumis.e.s à la tribune.

« La prochaine étape maintenant, c’est la présentation du programme des Jeunes NUPES en vue des élections européennes. Une conférence de presse est prévue en milieu de semaine prochaine à cet effet. On réfléchit à prendre toutes les initiatives pour arriver à nos fins, c’est-à-dire obtenir une liste commune aux européennes. Les jeunes sont prêts à se battre pour ça. L’idée qu’il y ait une liste commune fait l’unanimité ! », explique Aurélien Le Coq, co-animateur des Jeunes-insoumis.e.s.

Le lendemain, les 550 jeunes insoumis.e.s écoutent attentivement la conférence des eurodéputées LFI Manon Aubry et Marina Mesure, intitulée « Européennes 2024 : battre Macron et Le Pen ». Comme Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry alerte sur l’alliance entre la droite et l’extrême droite, déterminée à battre la gauche européenne. « Pour les battre, il nous faut la NUPES unie aux élections européennes ! », s’exclame-t-elle. De son côté, Marina Mesure dénonce l’arnaque sociale que constitue le RN au Parlement européen : « Jordan Bardella, le président du RN, se veut être un représentant du peuple ? Au Parlement européen, il a déposé 20 amendements en… 4 ans. Comme tous les autres eurodéputés RN, il ne fait rien. »

Lutter contre l’extrême droite : connaître la menace pour mieux la combattre

Impossible de ne pas évoquer ce sujet aux « Journées jeunes » de LFI. Pour en parler, les Jeunes insoumis.e.s ont reçu les députés Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, leur plus jeune député Louis Boyard et le porte-parole de la Jeune garde, bien connu des milieux antifascistes, Raphaël Arnault. « Les autres pays européens nous regardent très attentivement car ici, nous pouvons encore faire barrage aux fachos ! », affirme-t-il d’emblée.

Pourquoi organiser une conférence sur l’extrême droite aux « AMFIS Jeunes » ? « Lors des échanges avec les animateurs et animatrices de groupes d’action, ce qui était marquant, c’est combien l’extrême droite prend de plus en plus place. Il fallait l’évoquer, insister sur l’importance de la menace qu’elle représente auprès de ces jeunes militantes et militants ! », explique Louis Boyard. Pendant la conférence, il exprime sa colère face à cette idéologie mortifère : « L’extrême droite des défilés nazis, qui ratonne et brûle la maison d’un de nos camarades, c’est la même que celle du RN et de Zemmour. Avec le même projet politique, une guerre civile opposant les gens selon leur origine ou leur orientation sexuelle ! »

Lorsque vient son tour, Mathilde Panot dénonce l’ambiance brune pesante qui règne dans notre pays et la passivité complice du camp présidentiel : « La maison du maire de Saint-Brévin a été incendiée. Un camarade a vécu la même chose, parce que militant insoumis. Des fascistes défilent dans nos rues en toute impunité. Face à cela, le gouvernement ne fait rien. Le moment politique est grave ! »

L’incontournable point politique de Jean-Luc Mélenchon

Pour la deuxième année de suite, Jean-Luc Mélenchon est présent aux « AMFIS jeunes ». C’est l’occasion pour lui dire de tenir un point politique global. Devant 550 jeunes insoumis.e.s, il rappelle le caractère intrinsèquement anticapitaliste de l’écologie politique : « On ne peut pas être à la fois écologiste et capitaliste. La crise climatique est la limite absolue du capitalisme. Il se condamne lui-même puisqu’il détruit la nature et, in fine, la société et ses réseaux. »

Pendant les « Journées Jeunes », l’on apprend que l’ancien président Nicolas Sarkozy plaide pour un candidat à l’élection présidentielle rassemblant d’Emmanuel Macron à Éric Zemmour. De son côté, le camp présidentiel préfère avoir le Rassemblement National (RN) plutôt que LFI dans son soi-disant « arc républicain ». Diaboliser Mélenchon, dédiaboliser Le Pen, l’alliance capital-fasciste peine à cacher son petit jeu. Cela fait longtemps que l’insoumission met en exergue le jeu préféré d’Emmanuel Macron, et plus largement celui de la bourgeoisie. À ce sujet, tribun insoumis tient à sonner l’alerte : « Faire entrer l’extrême droite dans une coalition de droite est la solution que les néolibéraux se donnent pour retrouver une majorité populaire. Dans tous les pay

En cette rentrée, les fournitures scolaires ont augmenté de 11% par rapport à l’année dernière. 2 000 enfants sont contraints de dormir dans la rue, soit 10% de plus qu’il y a un an. Le camp présidentiel compte-t-il mener la même politique anti-sociale ? Assurément. Lors de sa dernière interview-fleuve à l’hebdomadaire Le Point, le chef de l’État oublie même de parler de la pauvreté qui continue de fracasser le pays. Sûrement un hasard. Et « en même temps », les grandes entreprises de ce pays peuvent continuer à se gaver aux frais de l’État. En effet, aucune remise en cause des 157 milliards d’euros qui leur sont accordés sans contrepartie chaque année n’est prévue.

Face à cette situation, le leader insoumis a tenu à rappeler ceci : « Les néolibéraux continuent d’appauvrir délibérément l’État. Ce qui est dépensé de manière excessive, c’est ce qu’on donne aux milliardaires et aux entreprises. La France ne serait plus en déficit si les impôts étaient au même niveau que sous Chirac ! ». L’ex-candidat insoumis à l’élection présidentielle a terminé son point politique par un appel à tenir bon face à l’alliance capital-fasciste pour balayer la coalition capital-fasciste.

Les « Journées Jeunes » de LFI, un franc succès à l’approche de la rentrée

Les « Journées Jeunes » de LFI constituent le premier évènement politique de la rentrée à destination de la jeune génération. De même que les « AMFIS », les universités d’été du mouvement insoumis, sont le rendez-vous politique n°1 de cette fin d’été. Nous y reviendrons dans un prochain article. Les « AMFIS Jeunes » représentent un franc succès, aussi bien par la qualité de la formation reçue par les militants, le nombre de jeunes présents, que par la qualité organisationnelle de cette aventure insoumise.

« On en ressort déterminés ! Les Journées Jeunes de LFI ont montré que la jeune génération a compris qu’elle n’avait d’autre choix que de s’engager, que LFI et l’Union populaire étaient l’endroit où il était possible de faire bouger les lignes », souligne Aurélien Le Coq. « Les Jeunes Insoumis sont arrivés déjà galvanisés par les mois de lutte contre la réforme des retraites, où ils ont bataillé dans la rue, dans les établissements, avec les syndicats, ce qui a été une expérience de lutte fondatrice », rappelle Emma Fourreau.

« J’en ressors optimiste ! », témoigne le député insoumis Louis Boyard, présent durant toute la durée des « Journées jeunes ». « Ce qui est intéressant, c’est le nombre de nouveaux militants. Il y avait beaucoup de jeunes qui n’avaient jamais participé à un événement politique. Ils étaient vraiment déterminés. On sait qu’ils vont continuer à militer là où ils vivent, donc on ne peut qu’être optimiste », ajoute-t-il.

L’occasion, pour l’insoumission.fr, de rendre hommage à Aurélien Le Coq et Emma Fourreau, les deux co-animateurs des Jeunes Insoumis.e.s, ainsi qu’à tous les autres militantes et militants qui ont donné de leur temps pour que cet évènement se déroule dans les meilleures conditions possibles. Les tâches ne manquaient pas : logistique, cuisine, tenue du camping, communication, transport… Les « Journées Jeunes 2023 » ont rempli leur mission : former sur tous les plans les militantes et militants insoumis, faire le point après une année très chargée et se faire rencontrer des jeunes de toute la France, les souder les uns les autres avant de retourner chez soi.

« À la rentrée, on doit plus que jamais lutter contre la précarité des jeunes et l’inaction climatique, montrer que nous les insoumis·es, apportons des réponses aux incertitudes du quotidien ! », insiste Emma Fourreau. Les combats s’annoncent nombreux en cette rentrée. Mais les insoumis.e.s semblent prêts à les mener, surtout à les remporter. En venant faire une visite surprise au moment du dîner du 21 août, Jean-Luc Mélenchon, visiblement impressionné par le nombre de militantes et militants, affirme : « Avec vous qui êtes là, ils s’en prennent pour au moins 50 ans. Il y a tout ce qu’il faut pour ça dure ! »

Par Nadim Février


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