Plus que jamais, la nécessité du rassemblement à gauche

samedi 15 juillet 2023.
 

Dans différents pays européens, les résultats des dernières élections ne sont pas bons pour notre camp. Après l’Italie dirigée par l’extrême droite radicale, la Grèce a vu les conservateurs gagner les élections et la gauche défaite, tout comme en Espagne où la droite conservatrice n’hésite pas à passer des alliances avec les nostalgiques du franquisme.

Union des gauches contre union des droites

En République tchèque, droite et extrême droite (qui gouvernent déjà ensemble) envisagent de faire une liste commune aux européennes. Ce n’est pas un secret : le Parti populaire européen (PPE) qui regroupe les forces conservatrices (dont Les Républicains en France) pense à faire une union avec différentes forces souverainistes et réactionnaires. Face au rapprochement de la droite et de l’extrême droite, qui bénéficient d’une dynamique grandissante au sein de l’Union européenne, la gauche doit faire front commun.

En France, sans une liste commune de la NUPES aux européennes, le Rassemblement national (RN) risque d’arriver en tête en juin 2024. Sans aucune majorité dans le pays, Macron s’appuie de plus en plus sur la droite conservatrice tout en reprenant une rhétorique sur l’immigration agréable aux oreilles de Marine Le Pen. Le RN a alors toutes les chances d’apparaître comme une alternative (en lien avec de nombreux secteurs des droites)… si l’espoir et le sursaut suscités par la création de la NUPES en 2022 s’estompent du fait de l’absence de l’approfondissement de la construction de l’Union.

Puissance du mouvement social

Notre pays a connu pendant près de six mois le plus grand mouvement social depuis la grève générale de mai-juin 968 et les grèves de novembre-décembre 1995. Ses effets seront durables, même si les macronistes n’ont pas hésité piétiner les principes les plus élémentaires de la démocratie pour faire passer sans majorité le passage de 62 à 64 ans. C’est grâce à ce climat social, permis par le maintien de l’intersyndicale, que la lutte des ouvrières de Verbaudet a gagné. La force maintenue du mouvement social est un échec pour Macron. Même la finance internationale et ses agences de notation commencent à douter des capacités de Macron à poursuivre la mise en œuvre des politiques néolibérales du fait de la résistance du salariat.

Aussi Macron multiplie-t-il les attaques. Alors que la France est devenue un paradis fiscal pour des milliardaires dont l’optimisation fiscale reste le sport favori, le gouvernement et ses affidés préfèrent stigmatiser la « fraude sociale », pourtant infiniment moins importante que la fraude fiscale – dont l’estimation basse se situe à hauteur de 80 milliards d’euros par an. Après avoir aidé, avec un sens admirable de l’hospitalité, Uber à s’implanter en France, Macron continue à soutenir l’auto-entreprenariat contre le salariat, notamment par la voix du renégat Dussopt. Il reçoit par ailleurs en grandes pompes le libertarien Elon Musk. Tout dans sa politique est en faveur des grandes entreprises. C’est d’ailleurs pour leur complaire qu’il plaide pour une pause réglementaire sur les normes environnementales, au moment où les pollutions et le réchauffement climatique croissent chaque jour un peu plus.

Unir les forces qui veulent construire la NUPES

Il y a vraiment urgence à dépasser à gauche les querelles d’appareils. Pour en finir avec les politiques néo-libérales, il faut construire et élargir le rassemblement de la gauche sociale et écologique que doit être la NUPES pour devenir une maison commune de la gauche, démocratique et pluraliste. La Gauche démocratique et sociale appelle toutes les forces politiques qui partagent cette volonté à unir leurs forces !

Cet article a été publié comme éditorial du numéro 305 de Démocratie&Socialisme, la revue papier de la Gauche démocratique et sociale (GDS).


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