Selon un nouveau bilan au moins 79 personnes se sont noyées lors du naufrage d’une embarcation de migrants au large de la péninsule du Péloponnèse, dans le sud-ouest de la Grèce, ont annoncé mercredi les garde-côtes grecs. Mais des rapports indiquent que près de 600 à 700 personnes, dont une centaine d’enfants, se trouvaient à bord du bateau. Alors les autorités grecques s’attendent à ce que le nombre de morts, noyés, augmente de façon exponentielle. La Grèce déclare trois jours de deuil national. Depuis 2014, près de 20 000 personnes sont mortes sur ce passage en Méditerranée centrale. Un cimetière. Mais l’Europe, lâchement, regarde ailleurs.

« Les gens-là qui meurent, si c’étaient des blancs, la terre entière serait en train de trembler » assène l’écrivaine Fatou Diome. Les causes des migrations sont multiples, mais la guerre pour l’accaparement des ressources naturelles, pour les pipelines et les gazoducs, est l’une des causes principales, tout comme la catastrophe climatique : 250 millions de migrants climatiques à l’horizon 2050 selon l’ONU. Il est irrationnel et fou de croire que l’Europe forteresse serait une solution, elle ne fait que pousser les exilés sur des routes toujours plus mortelles.

Face au drame en Méditerranée, les ONG sont bien seules face à l’abandon d’États européens qui se renvoient, lâchement, la responsabilité. Mais certains trouvent quand même le moyen d’attaquer les ONG, comme Marine Le Pen ce matin au micro de France Info. La leader du RN a osé dénoncer des « ONG complices des passeurs ». L’extrême droite, et toutes celles et ceux qui reprennent ses idées, ont du sang sur les mains. L’indifférence est une paralysie de l’âme. L’indifférence est une mort prématurée.