Réintégration des soignants suspendus : laNUPES a été active mais le gouvernement fait barrage.

jeudi 22 septembre 2022.
 

Réintégration des soignants suspendus : laNUPES a été active mais le gouvernement fait barrage.

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Une certaine confusion semble s’être développée sur certains réseaux sociaux concernant l’attitude de la NUPES et notamment de LFI sur la question de la réintégration des soignants suspendus. On reprécise ici les positions défendues par la NUPES.

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Non, laNUPES n’a pas rien fait pour réintégrer les soignants suspendus.

Source : 20 minutes. 13/07/2022 https://www.20minutes.fr/politique/...

Publié le 13/07/22 à 18h40 — Mis à jour le 18/07/22 à 20h58 Maïwenn Furic

Covid-19 : Non, la Nupes n’a pas « rien » fait pour réintégrer les soignants suspendus

FAKE OFF Plusieurs amendements ont été déposés en ce sens, mais la présidente de l’Assemblée les a jugés irrecevables

Le maintien de certaines mesures sanitaires pour lutter contre le Covid-19 était au cœur des débats à l’Assemblée nationale en ce début de semaine. Parmi les points abordés, la réintégration des soignants suspendus en raison de leur non-vaccination n’y était pas. Une absence reprochée aux députés de la Nupes par leurs électeurs. En réalité, c’est la présidente de l’Assemblée qui a jugé irrecevables les amendements déposés par l’opposition pour cette réintégration. « Nous avons voté pour eux pour mettre fin à cette dictature sanitaire, ils ne font rien ». Sur les réseaux sociaux, des électeurs de la Nupes se sentent trahi. Après l’erreur de la députée européenne insoumise Manon Aubry sur le vote de la prolongation du pass sanitaire au Parlement européen, le 23 juin, voilà que les députés sont accusés de « ne pas faire bouger les choses ».

« Durant la campagne, ils avaient promis de mettre fin aux vaccins, au pass vaccinal entre autres », affirme un autre internaute. S’ils ont en parti atteint cet objectif mardi soir à l’Assemblée, c’est un tout autre problème qui est pointé du doigt par les internautes : la réintégration des soignants non vaccinés, qui avaient été suspendus à la rentrée 2021. « Ils ont fait leur comm [communication] autour de ces soignants oubliés, et maintenant eux aussi les oublient », note un électeur mécontent. Les élus de la Nupes n’ont-ils vraiment rien fait pour ces soignants ? 20 Minutes fait le point.

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FAKE OFF

Dans la nuit de mardi à mercredi s’est déroulé le vote du projet de loi sur le Covid-19, visant à prolonger certaines dispositions de la lutte contre l’épidémie. Le projet de loi a été adopté, mais amputé d’un de ses principaux articles – rétablir le pass sanitaire pour les voyages « extra-hexagonaux », depuis ou vers l’étranger. A l’annonce du résultat par la vice-présidente insoumise de l’Assemblée, Caroline Fiat, les députés de LFI et du RN ont applaudi. Une alliance qui a fait couler de l’encre du côté de la majorité présidentielle, à en croire notamment la réaction d’Elisabeth Borne sur Twitter.

Si les électeurs de la Nupes ont exprimé leur mécontentement, c’est parce que la réintégration des soignants non vaccinés n’a pas été abordée. Ce point n’était pas à l’ordre du jour, mais ce n’était en rien du fait de l’union de la gauche. L’opposition avait en effet bel et bien déposé des amendements pour demander la réintégration de ces soignants. Mais ils ont été jugés irrecevables par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et n’ont donc pas pu être discutés.

Le président de la Commission des finances, Eric Coquerel (LFI), auteur de l’un d’eux, a contesté cette décision. Dans un communiqué, il a déploré l’interprétation de l’article 40 de la Constitution, qui permet d’empêcher les parlementaires de déposer un amendement si celui-ci augmente les dépenses publiques. « Je m’oppose à cette décision extrêmement rare qui, j’espère, restera une exception regrettable… », a écrit l’élu. Sa présidente de groupe, Mathilde Panot, a crié à la « censure ».

Avec les députés RN et LR, les Insoumis ont, tout au long des débats de ces derniers jours, multiplié les attaques contre le gouvernement en raison de leur refus d’évoquer la réintégration des soignants. L’élue LFI Elisa Martin a dénoncé dans ces suspensions « un abus de pouvoir inédit et absurde ». Le ministre de la Santé a rappelé que cela n’était « pas à l’ordre du jour » compte tenu de la situation épidémique. Et ce mardi à l’Assemblée nationale, il s’est engagé à faire un point de situation « à l’automne » sur la question.

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Une proposition de loi pour la réintégration des soignants suspendus a été déposée le 25 juillet 2022 par plusieurs députés LR. On peut lire le contenu de cette proposition de loi en utilisant l’adresse suivante :

https://www.assembléenationale.fr/dyn/16/textes/l16b0164_proposition-loi le délai de dépôt ayant été dépassé, la proposition a été renvoyée à la commission des affaires sociales.

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Commentaires HD : ce texte est intéressant et positif mais comme souvent, il invoque pour justifier cette réintégration, la pénurie de soignants sans considérer le problème sur le fond c’est-à-dire l’absurdité d’une telle mesure de suspension au regard de critères scientifiques est purement sanitaires. Le chiffre avancé ici est de 15 000 suspendus, on a invoqué lors de la séance du 12 juillet 2022 le nombre de 12 000.

Ce chiffre n’est évidemment pas négligeable mais le gouvernement essaie de noyer le poisson en considérant que le nombre de salariés suspendus représenterait seulement que 0,53 % de l’effectif total si l’on considère toutes les catégories professionnelles concernées.

Voir article du journal La Croix :

https://www.la-croix.com/France/Cov...

on reconnaît bien ici la mentalité comptable néo barbare de ces ultralibéraux qui réduisent des personnes à des entités numériques.

Rappelons qu’un film documentaire a été tourné sur la souffrance vécue par les soignants suspendus.

https://www.youtube.com/watch?v=fBF...

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Remarquons que concernant la probabilité du vote concernant la proposition de loi précédente ou d’une loi analogue pour la réintégration des soignants n’est pas élevée.

En effet si l’on ajoute les voix des députés NUPES (151), du RN (89) idée 15 députés LR qui ont proposé la loi (15), on obtient un total de 255 voix mais Macron dispose de 245 sièges et il reste 44 députés LR qui n’ont pas proposé cette loi. Le gouvernement pourrait ainsi obtenir théoriquement 289 voix. Il s’agit ici d’une estimation théorique car il peut y avoir des défections et des modifications de position. Mais cela montre que par voie législative, la réintégration des soignants n’est pas gagné d’avance.

On voit sur cet exemple que même si Macron n’a pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale, il peut sortir gagnant d’un vote même lorsque l’union de la gauche, le RN et une partie de LR votent la même proposition de loi que le gouvernement rejette.

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Hervé Debonrivage


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