« Sans nous, pas de France ! » : le vibrant discours de Rachel Kéké, une essentielle en route vers l’Assemblée

jeudi 19 mai 2022.
 

Pour visionner la video du discours de Rachel Kéké à Aubervillers, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Rachel Kéké a fait un discours des plus vibrants lors de la Convention de la Nouvelle Union Populaire samedi dernier à Aubervilliers. Un discours qui a même donné des frissons à certains. Dans son discours, l’une des porte-parole de la grève historique des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, qui a fait plier le groupe Accord Hôtels, a porté la voix des essentielles, des invisibles. Ceux sans qui il n’y a « pas de France. »

Elle est aujourd’hui candidate aux législatives sous la bannière NUPES dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne et pourrait devenir députée. Notre article.

Rachel Kéké, porte-parole des essentielles et des invisibles

Rachel Kéké est une essentielle, une invisible. À l’hôtel Ibis Batignolles, elle a vécu avec les autres femmes de chambre et gouvernantes tous les malheurs qui surgissent de la sous-traitance : « Nous avons mené une lutte pendant 22 mois contre le grand groupe Accor Hôtels. Nous avons mené cette lutte, parce que la sous-traitance, c’est la maltraitance, c’est le rabaissement, c’est l’humiliation, la perte de dignité ; il y a du viol dans la sous-traitance. C’est ce que nous, femmes de chambre et gouvernantes de l’Hôtel Ibis Batignolles avons subi. »

Lors de son vibrant discours, Rachel Kéké s’est fait la porte-parole des essentielles et des invisibles. « C’est nous les essentielles, c’est nous qui faisons la France », « Si nous ne travaillons pas, il n’y a pas de France. Nous les essentielles, les agents de sécurité, les EHPAD, les personnes âgées, les infirmières, les aide-soignantes. Sans nous, il n’y a pas de France ! » s’est-elle exclamée devant une salle en standing ovation et sous un tonnerre d’applaudissements.

« Pendant le Covid-19, qui était à l’œuvre ? Qui mettaient leurs vies en danger, c’est nous !« , a rappelé Rachel Kéké à la fin de son discours. Sans les invisibles et les essentielles, la France n’aurait pas tenu 24h debout et ne tiendrait pas davantage aujourd’hui. Qui a continué à travailler pendant la période culminante du Covid-19, alors que la majorité d’entre nous était confinée ? Qui a vécu dangereusement au plus haut niveau de la crise sanitaire ? Ce sont eux.

« Il est temps que à l’Assemblée nationale, nous votions des lois concrètes » : Rachel Kéké bientôt à l’Assemblée nationale ?

Qui de mieux qu’une essentielle pour faire entendre leur voix et faire enfin voter des lois qui amélioreraient leurs conditions de travail, qui enfin leur éviterait de se casser le dos pour des salaires de misère ? Cette voix méprisée, invisibilisée depuis trop longtemps. « Il est temps qu’à l’Assemblée nationale nos métiers soient visibles, pas invisibles ! Il est temps qu’à l’Assemblée nationale, nous votions des lois concrètes. Il est temps, le moment est arrivé. Parce que c’est nous qui sommes dans ce métier, c’est nous qui savons plaider notre cause. C’est nous, c’est nous les essentielles« , a ainsi conclu Rachel Kéké.

Une idée qui ne semble pas plaire à tout le monde. Parce que femme de chambre et parce qu’elle a la peau mate, Rachel Kéké commence à subir un procès en incompétence en illégitimité, teinté d’un certain mépris de classe. En témoigne la dernière interview d’Alexis Corbière face à la journaliste Sophie de Ravinel sur LCP. Elle a pointé un nécessaire besoin de formation de Rachel Kéké. La journaliste du Figaro semble inquiète. Rachel Kéké, femme de chambre, pourrait entrer à l’Assemblée ? En effet, ce n’est pas une professionnelle de la politique, elle n’a pas reçu de formation. Mais pourquoi questionner seulement le cas de Rachel Kéké ? Sophie de Ravinel ne le précisera pas.

« Député call-center » pour Adrien Quatennens, « Députée bac – 2 » pour Caroline Fiat, première aide-soignante de l’Histoire à entrer à l’Assemblée nationale… Les députés LFI ont subi un crasse mépris de classe en arrivant dans l’hémicycle. Aujourd’hui, alors que la Nouvelle Union Populaire devance la majorité présidentielle, ses adversaires ont peur et le mépris de classe reprend de plus belle. Ils ont peur et ils ont bien raison, car la Nouvelle Union Populaire peut l’emporter aux élections législatives 12 et 19 juin prochains. Alors, Rachel Kéké et bien d’autres pourront enfin porter les voix des invisibles, et préparer un autre monde.


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