Le titre original de cet article publié par Jean-Luc Mélenchon est :Ça ne sera vrai que si vous le croyez
Bien sûr c’est très contrariant de le subir mais il y a un avantage aux campagnes de dénigrements dont je fais l’objet. C’est que, la plupart du temps, ceux qui les entendent se rendent compte qu’on tente de les manipuler. Évidemment, après cela ils n’accordent plus aucun crédit à ceux qui ont fait cette tentative. C’est donc, à chaque fois, autant de gagné durablement.
Prenons un exemple. Ce matin-là, Renaud Dély, employé à France Info Télé, joue la petite musique « Roussel, la vraie gauche pro-flic ». Et bien sûr, Mélenchon l’anti-flic sans politique. Si Renault Dély ment en réduisant notre politique sur la sécurité à la dénonciation des violences policières la même semaine ou Pierre Joxe, ancien ministre de l’Intérieur, dit qu’il n’y a aucun programme aussi abouti que le notre en matière de sécurité, alors c’est qu’il ment. Et s’il ment sur ce sujet pourquoi croire qu’il dise la vérité le reste du temps ? Je crois qu’on peut légitimement se méfier tout le temps. Il est donc plus prudent de ne jamais le croire. D’une façon générale cette précaution, selon moi, vaut pour n’importe quel « analyste » de la chaîne confidentielle du gouvernement « France Info Télé » qui multiplie ce genre d’abus.
L’affaire serait d’une toute autre nature si l’ancien socialiste Renault Dély avait critiqué « de l’intérieur » nos propositions, s’il avait discuté leur cohérence ou leur efficacité. Pourquoi ne le fait-il pas ? Par ce que il ne les a jamais lues. Il ne sait pas qu’elles existent. Il n’a rien suivi. C’est un paresseux mondain qui cancanne sans savoir. Il est donc condamné à se prendre des retours du râteau comme celui-ci. Sa direction s’en moque elle aussi. Elle ne suit pas elle non plus. Pourtant, la même semaine nous avons présenté notre programme sécurité et diffusé notre brochure sur le thème. Chaque rédaction en a reçu plusieurs exemplaires. France Info Télé aussi. Mais personne n’a le temps de lire, ni même de dépouiller le courrier.
Je pourrais citer de nombreux cas comme celui-ci. Certes, la plupart du temps, il s’agit de gens qui règlent un compte avec moi depuis dix ou vingt ans (plus de trente pour Dély) et souvent depuis l’intérieur du PS ( Dély y était chevènementiste à l’époque) où nous étions alors encartés. Mais ce point aussi est un détail. Le plus explicatif et le plus sérieux est la flemme. Ces gens ne travaillent pas leurs dossiers, ils ne lisent pas, ils ne comparent pas. Mais pour leurs employeurs ils ont une vertu : ils sont acquis au pouvoir en place (peu leur importe lequel) et surtout ils font illusion. Faire illusion c’est leur vrai métier. Dans tous les sens du terme. Faire croire qu’eux-mêmes ont une compétence acérée sur les sujets même quand ils savent à peine de quoi ils parlent, d’une part. D’autre part produire un tableau qui fait croire à une réalité.
La principale vertu de mes dénigreurs est leur aplomb pour commenter mes positions sur la base de ce qu’ils en ont compris (notez que je ne les accuse pas de les inventer !). À ce moment ils croient à ce qu’ils disent. Leur préjugé leur tient lieu de savoir. Mais comme ils ne savent ni pourquoi ni comment le prouver, ils fabriquent la citation. Ainsi de « Les Russes ne sont pas une menace ». Manque le bout de la phrase « …selon le président Zelenski ». Des trucages comme ça, je peux en citer un très grand nombre. Telle est la « post-vérité » médiatique. À mes yeux, ce n’est pas du journalisme. Mais comme me l’a dit une source qui préfère rester anonyme et qui fait ce métier d’illusionniste « Mon cher ! Il faut faire bouillir la marmite ». Vous connaissez la vanne sur la différence entre un mannequin et Renaud Dély ? Le mannequin ne mange pas pour garder la ligne et Renaud Dély garde la ligne pour manger.
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