Le principe d’une journée de grève « pour agir et peser sur l’avenir du régime spécial de retraite (de la SNCF), la situation du fret et l’emploi » a été décidé mercredi lors d’une réunion interfédérale à Paris par cinq syndicats de cheminots, dont FO, la CGT, SUD Rail, la CFTC et la CGC, rejoints le lendemain par la CFDT Cheminots. Originellement fixée au 17 octobre, la date a été déplacée au lendemain 18 pour ne pas gêner le bon déroulement de la « Journée mondiale du refus de la misère » : « les fédérations ont pris cette décision afin que cette journée contre la misère soit couronnée de succès, au regard des sentiments de solidarité et de convergence qui nous animent ». Les modalités de la grève, qui pourrait durer 24 heures (« grève carrée ») ou être reconductible, doivent être définies lors d’une prochaine réunion. Pour Eric Falempin, secrétaire général de FO-Cheminots, il s’agit d’une « première étape d’une mobilisation qu’on souhaite plus générale autour du régime général des retraites ».

La riposte a été à la mesure de l’attaque frontale sur les régimes spéciaux des retraites annoncée dans le discours du chef de l’Etat, M. Nicolas Sarkozy, qui, mardi, avait demandé au gouvernement de « réformer sans tarder » et au ministre du Travail, M. Xavier Bertrand, une concertation à durée déterminée (quinze jours) sur le sujet, lancée dès le lendemain mercredi. « Tout comme FO-cheminots et d’autres fédérations », FO-Energie « estime que la riposte est nécessaire » et « appelle l’ensemble des électriciens et gaziers à se mobiliser et à faire grève » le même jour que les cheminots « pour la sauvegarde de leur régime spécial de retraite et contre la fusion-privatisation Suez-Gaz de France ». Lors d’une réunion interfédérale avec les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC et CFTC de l’Energie, il a été prévu de se revoir « dans les jours qui viennent » pour définir les modalités d’une cette éventuelle journée d’action commune. A la RATP, où sont concernés environ 44.000 agents et 28.000 retraités, les syndicats se sont également réunis en interfédérale jeudi pour étudier leur riposte à ces velléités gouvernementales de suppression des régimes spéciaux de retraite : « nous travaillons à des initiatives dans une démarche cohérente avec les autres grands secteurs concernés ». Pour Gérard Noguès, secrétaire général de FO-fonctionnaires, il faut sensibiliser, mobiliser car « l’appellation Pacte 2012 peut abuser, certaines des "réformes" sont déjà lancées ». Jeudi soir, la Commission exécutive confédérale de FO, réunie en son siège, a déclaré apporter son soutien aux fédérations Force ouvrière engagées » dans la lutte contre cette « remise en cause des régimes spéciaux », qui préfigure « un nouveau tour de vis sur les retraites en 2008 ».