5) Blocage et occupation prolongés à Sam Viviez : "Pour nous déloger, il faudra qu’ils emploient la force !"
4) Communiqué des groupes parlementaires de La France insoumise
3) La SAM définitivement placée en liquidation judiciaire (Le Monde)
2) Usine Sam : près de 3 000 personnes ce jeudi soir 25 novembre à Viviez en soutien aux salariés
1) Lettre de Jean-Luc Mélenchon à Mr Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance (avril 2021)
https://www.centrepresseaveyron.fr/...
Alors que Rodez accueille ce vendredi le congrès départemental de la CGT, la nouvelle de la cessation d’activité de l’entreprise Sam, décidée le matin par le tribunal de commerce de Toulouse, s’est répandue comme une traînée de poudre. Suscitant une forte colère dans l’assistance et un regain de détermination de tous côtés.
Autour du secrétaire départemental de la CGT David Gistau et du secrétaire général Philippe Martinez, Rodez accueille jusqu’à ce vendredi soir le congrès de l’Union départementale de la CGT, destinée à poser les grands axes de travail pour les prochaines années. Mais si les 155 représentants ont travaillé à élaborer ces décisions pour l’avenir, la situation de l’usine Sam de Viviez s’est invitée dans les débats.
Le tribunal de commerce de Toulouse a en effet acté ce vendredi matin la liquidation judiciaire et la cessation d’activité immédiate de Sam. Une décision "totalement illégale" pour David Gistau, qui annonce : "Les salariés ont décidé ce vendredi en assemblée générale à l’unanimité de poursuivre l’occupation de l’usine, de durcir le mouvement et de ne pas respecter la décision de justice et de poursuivre jusqu’à ce que nous puissions obtenir ce que nous exigeons, à savoir que Renault et l’Etat respectent leurs engagements sur le maintien de 250 emplois et de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. Je le dis devant vous aujourd’hui : pour nous déloger, il faudra qu’ils emploient la force !".
"La détermination est d’actualité, pas la résignation, pour l’avenir des hommes et des femmes qui travaillent à la Sam, et pour tout le territoire", poursuit le représentant syndical.
"La détermination est d’actualité, pas la résignation, pour l’avenir des hommes et des femmes qui travaillent à la Sam, et pour tout le territoire", poursuit le représentant syndical.
Le rassemblement est prévu à 11h30 devant l’usine, à Viviez, et une opération "ville morte" pourrait être organisée dans le secteur, pour souligner les craintes quant à l’avenir d’un territoire tout entier. Philippe Martinez : "On ne peut pas toujours se cacher derrière le PDG de Renault"
"Les salariés sont très inventifs... À chaque jour, une surprise pour madame la préfète, Bruno le Maire, Agnès Pannier-Runacher, Emmanuel Macron. Les fêtes de fin d’année vont être très particulières pour nous, mais aussi pour eux. Mais attention : ce n’est pas le syndicat CGT qui décide de tout, il y a des assemblées générales... Par exemple les salariés n’ont pas eu besoin du syndicat CGT pour brûler leurs cartes d’électeurs", explique le secrétaire départemental.
Venu dans le département pour assister au congrès départemental, le secrétaire général Philippe Martinez s’est bien entendu investi dans la lutte locale, prenant la parole devant plus de 3000 personnes à Viviez jeudi soir puis ce vendredi devant les syndicalistes locaux. Face à cette décision de justice, "le premier recours est la mobilisation, et vous avez vu jeudi soir qu’il y a une très forte mobilisation autour des salariés de Sam. Il existe aussi des recours juridiques que, bien évidemment, nous sommes en train d’étudier à la CGT. J’ai mis dès ce matin le président de la République et le Premier ministre devant leurs responsabilités. On ne peut pas toujours se cacher derrière le PDG de Renault, entreprise dont le premier actionnaire est l’Etat. Je ne pense pas qu’il n’y aura plus de voitures l’année prochaine... il y aura toujours besoin de fondeurs, et il y a toutes les compétences à la Sam".
Xavier Buisson
Fonderie SAM : Renault doit respecter ses engagements pour l’emploi
vendredi 26 novembre 2021
Source : https://lafranceinsoumise.fr/2021/1...
Depuis près de 300 jours, les 350 salariés de la fonderie SAM en Aveyron se mobilisent et alertent les pouvoirs publics sur l’avenir de leur entreprise et de leurs emplois.
Ils défendent leur dignité et l’avenir du bassin de Decazeville qu’ils aiment tant et pour lequel ils affichent le slogan « Naitre, vivre, se soigner et travailler au pays ».
En 2017, cette entreprise qui produit des pièces en aluminium pour l’automobile a été placée en redressement judiciaire malgré sa rentabilité économique. Elle a alors été reprise par le groupe chinois Jinjiang, troisième producteur mondial d’aluminium. Celui-ci prévoyait d’investir 18,5 millions d’euros sur le site. Il ne l’a pas fait. Au contraire, il a vendu la moitié des machines et fait une plus-value conséquente sur la revente des bâtiments.
La SAM a été placée à nouveau en redressement judiciaire en 2019. Aujourd’hui les salariés, la population et les élus locaux sont en lutte pour défendre cet outil industriel, ce savoir-faire et les emplois.
Un repreneur français s’est manifesté, mais le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé un délai scandaleusement court pour finaliser le projet de reprise. Le tribunal a donné jusqu’à mercredi 24 novembre pour que Renault prenne des engagements de commandes vis-à-vis de la SAM pour lui assurer une viabilité économique.
Sans engagements suffisants de Renault, les 350 familles et le territoire sont menacés de mort sociale.
Le gouvernement ne cesse de parler de relocalisation et de souveraineté industrielle. Il a accordé 8 milliards d’euros d’aides publiques à la filière automobile dans le cadre du plan de relance. Emmanuel Macron prévoit une nouvelle aide à hauteur de 2,5 milliards.
La contrepartie minimale à ces aides devrait être d’exiger de Renault et PSA qu’ils se fournissent en priorité chez des sous-traitants français plutôt que de continuer à délocaliser.
Le maintien d’un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros pour la SAM est réaliste et nécessaire.
L’État est actionnaire de Renault. Nous demandons au gouvernement d’exiger de Renault le respect de ses engagements contractuels vis-à-vis de la SAM pour préserver la SAM et ses emplois. Le gouvernement en a le pouvoir. Toute autre décision gouvernementale s’apparenterait à une trahison des intérêts économiques du pays.
https://www.lemonde.fr/economie/art...
Unique donneur d’ordre de la SAM, Renault avait sonné le glas des espoirs des 350 salariés en refusant de soutenir le seul projet de reprise de son sous-traitant aveyronnais.
Les 350 salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), en Aveyron, n’avaient plus beaucoup d’espoirs. Le tribunal de commerce de Toulouse a finalement scellé, vendredi 26 novembre, la liquidation judiciaire et la cessation d’activité immédiate de cet équipementier automobile.
« Ayant pris acte de la position de Renault », qui a refusé de soutenir l’unique projet de reprise, le tribunal « met fin (…) à la poursuite d’activité autorisée jusqu’au 10 décembre 2021, dans le cadre de la liquidation judiciaire », écrit-il dans son jugement.
L’occupation de l’usine se poursuit
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM, installée à Viviez sur les hauteurs de Decazeville, avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis en liquidation judiciaire le 16 septembre dernier, avec prolongation d’activité jusqu’au 10 décembre.
Pour le tribunal de commerce, « il conviendra » de « procéder aux licenciements tels que prévus » dans le code du commerce, « ainsi qu’aux opérations de liquidation prévues » pour ce type de situation. Unique donneur d’ordre de la SAM, Renault a sonné le glas des espoirs des salariés en refusant, mardi, de soutenir le seul projet de reprise de son sous-traitant aveyronnais par un de ses anciens patrons, estimant qu’il « ne présentait pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires ». Ce plan de reprise était soutenu financièrement par l’Etat et la région Occitanie.
Les salariés de l’usine ne baissent cependant pas les bras. « L’assemblée générale vient de décider à l’unanimité de poursuivre l’occupation de l’usine, de ne pas respecter la décision de justice totalement illégale. Ils sont déterminés et ils ne lâcheront rien », a déclaré David Gistau, responsable départemental de la CGT.
L’occupation va se « poursuivre jusqu’à ce que nous puissions obtenir ce que nous exigeons, à savoir que Renault et l’Etat respectent leurs engagements sur le maintien de 250 emplois et de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires », a-t-il dit. « Pour nous déloger, il faudra qu’ils emploient la force ! », a-t-il averti. Après leur assemblée générale, les salariés ont fondu du métal sur la D 840, la route qui passe devant la SAM, avant de regagner l’usine.
Fort impact sur l’économie locale
Le conseiller régional (Parti communiste) d’Occitanie Pascal Mazet, élu avec la majorité de la présidente (Parti socialiste) de la région, Carole Delga, a aussitôt fait part de sa « colère », de son « indignation » et de son « dégoût », jugeant l’Etat « incapable de réindustrialiser » la France. Le tribunal de commerce « aurait pu laisser un peu plus de temps, jusqu’en mars 2022, pour trouver un repreneur », a-t-il déclaré.
Arnaud Viala, président (Les Républicains) du conseil départemental de l’Aveyron, a de son côté exprimé sa « colère ». « C’est un grand désarroi, une grande tristesse pour les salariés qui se sont mobilisés et pour le bassin decazevillois. Je ne suis pas surpris. Je suis très en colère contre tous les paramètres qui ont conduit à cette décision », a-t-il déclaré.
Le maire divers droite de Decazeville, François Marty, assure : « On ne compte pour rien, maintenant le mal est fait ! » « J’ai mis le président de la République et le premier ministre devant leurs responsabilités. On ne peut pas toujours se cacher derrière le PDG de Renault, entreprise dont le premier actionnaire est l’Etat », a déclaré de son côté le leader de la CGT, Philippe Martinez.
Jeudi soir, une manifestation de soutien aux salariés de la SAM a réuni 1 200 personnes à Viviez, selon la préfecture, 3 000 selon les syndicats. Pour Philippe Martinez, présent à la manifestation, Renault cherche à « faire croire qu’on s’occupe des sous-traitants alors qu’on continue à délocaliser ». Dans l’ancien bassin minier de Decazeville, c’est la consternation. La perte des 350 emplois aura un fort impact sur l’économie locale, redoutent les élus.
Le Monde avec AFP
La population du Bassin s’est déplacée en nombre, hier soir, afin de venir exprimer sa solidarité aux salariés de l’usine de Viviez.
Les habitants de Decazeville ont convergé, jeudi soir, à la nuit tombée, vers l’usine Sam pour un rassemblement qui s’est avéré exceptionnel au vu du nombre de participants. "Du jamais vu !", s’est exclamé David Gistau, secrétaire départemental de la CGT en s’adressant à une foule de près de 3 000 personnes, "une vraie mobilisation populaire", devant l’usine de Viviez.
"Paroles, paroles" chantait Dalida en bande-son sciemment diffusée. "Des mots, des mots de Castex, de Le Maire, de Pannier-Runacher", dénonçait David Gistau tout comme il dénonçait l’absence de certains élus… "Anne, ma sœur Anne…", les quolibets fusaient en direction de la députée de la circonscription.
"Si la Sam disparaît, le Bassin disparaît"
Mais la prise de parole la plus poignante fut sans conteste celle de Ghislaine Gistau, déléguée CGT du personnel, qui s’est dit "fière de représenter ces hommes et ces femmes", saluant "leur créativité et leur inventivité" au travers de ces longs mois de combat, soulignant "leur lutte exemplaire. On est une famille et quand ça va mal, on se serre les coudes. On veut bosser en Aveyron, on veut rester à Viviez. Je me bats pour que nos enfants aient un avenir et les salariés de la Sam ne lâcheront rien", a-t-elle martelé. "Si la Sam disparaît, le Bassin disparaît et le chiffre d’affaires fait ici sera aussi délocalisé".
Décision du tribunal ce vendredi
Ce vendredi, le délibéré du tribunal de commerce va tomber mais "on redoute que le président prononce une liquidation sèche", lance Ghislaine Gistau. "Le seul recours possible est de saisir le procureur de la République afin qu’il fixe une nouvelle audience afin que le sujet soit débattu", annonce-t-elle. "On va demander au tribunal de pousser avec nous pour que Renault respecte son engagement à faire travailler la Sam jusqu’en mars 2022 afin de trouver un autre projet de repreneur. Si le problème c’est Patrick Bellity, allez chercher quelqu’un d’autre !"
Enfin, David Gistau clôturait : "On se bat pour juste continuer à travailler, on ne croit pas au tout électrique, l’entreprise a encore un avenir. Si le portail ferme, il se rouvrira !". Et le solide leader, aux 31 ans d’ancienneté à la Sam terminait dans un sanglot : "Ce que je redoute, c’est de ne plus croiser le regard de ces hommes et de ces femmes qui méritent le plus grand respect".
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dénonce "un scandale d’Etat"
Outre les prises de parole des élus locaux, le leader national de la CGT, Philippe Martinez, avait fait, hier soir, le déplacement jusque dans le Bassin, en soutien à la Sam. Sa voix puissante s’est élevée dans la nuit, au-dessus de la foule, pour saluer, dans un premier temps, "la détermination et le courage des salariés". Il a ensuite dénoncé "un scandale d’Etat" avant d’accuser Renault d’"un petit arrangement entre voyous, un jeu de coquins et de malins, qui consiste à faire croire qu’on s’occupe des sous-traitants alors qu’on continue à délocaliser".
Les salariés ont longuement applaudi le secrétaire général de la CGT venu haranguer la foule. "Le combat n’est pas terminé, nous ne sommes pas résignés. Il faut que l’Etat fasse pression sur le tribunal de commerce afin que Renault tienne ses engagements. Il y a du boulot jusqu’en mars 2022, il n’y a aucune raison de fermer cette entreprise".
La prochaine mobilisation, nationale cette fois, aura lieu le 1er décembre en fin de matinée, devant la Sam, où des bus viendront de toute la France.
Marie-Christine Bessou
En 2017, cette entreprise qui produit des pièces en aluminium pour l’automobile, a été placée en redressement judiciaire malgré sa rentabilité économique. Elle a alors été reprise par le groupe chinois Jinjiang, troisième producteur mondial d’aluminium. Celui-ci prévoyait d’investir 18,5 millions d’euros sur le site. Il ne l’a pas fait. Au contraire, il a vendu la moitié des machines et fait une plus-value conséquente sur la revente des bâtiments.
Aujourd’hui ses salariés sont en lutte pour défendre leurs emplois. Quand l’usine est reprise en 2017, elle comptait 430 salariés. Aujourd’hui, ils et elles ne sont plus que 357. Les syndicats craignent que ce chiffre soit encore divisé par deux. En effet, la SAM a été à nouveau placée en redressement judiciaire en 2019.
Elle attend depuis un repreneur qui fasse une offre de reprise sérieuse. Le seul repreneur, l’entreprise espagnole CIE, a fait une offre ne gardant que 150 salariés sur les 357 actuels. De plus, CIE ne veut donner aucune information aux salariés sur son business plan et ses investissements. Pour finir, l’entreprise espagnole refuse de prendre en compte les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires donnés par Renault à l’entreprise ainsi que les 800 000 euros de subventions de l’État et celles promises par la région Occitanie.
Les salariés, réunis régulièrement en assemblée générale, refusent une reprise qui ne soit pas viable économique et socialement, et qui correspondrait à un nouveau pillage industriel. À juste titre, ils dénoncent une offre de reprise insuffisante avec des références de production promises à une obsolescence très rapide. Pourtant, Renault refuse d’envisager un autre repreneur que CIE prétextant ne vouloir travailler qu’avec de grands groupes industriels.
Par ailleurs, Renault est le principal client de la SAM. Pourtant, plutôt que de soutenir son sous-traitant français, il fait de plus en plus fabriquer ces pièces par plusieurs autres fournisseurs concurrents, y compris à l’étranger. Cela est regrettable. Aucune entreprise ne peut être rentable si on ne lui offre pas les moyens de travailler.
Pour pérenniser l’avenir de cette entreprise, il est urgent que Renault et l’État donnent des gages de soutien pour son activité. Les salariés plaident pour une diversification des productions. Ses possibilités sont nombreuses. La fonderie, qui produit déjà des pièces pour les véhicules électriques et hybrides, pourrait être plus globalement un secteur industriel clé de la bifurcation écologique.
Par conséquent, M. Mélenchon aimerait savoir ce que compte faire le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance pour défendre l’industrie française et plus particulièrement la SAM.
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