Mélenchon affronte Zemmour ce jeudi 23 septembre à 21 heures

vendredi 24 septembre 2021.
 

Le grand favori à gauche dans la course à la présidentielle affrontera Éric Zemmour ce jeudi 23 septembre 2021 à 21 heures sur BFMTV. Omniprésent en cette rentrée politique, le « polémiste », condamné à trois reprises pour incitation à la haine par la justice mais invité sur toutes les antennes, trouvera cette fois sur sa route un contradicteur de poids

Le match a déjà commencé sur les réseaux sociaux entre d’un côté le camp républicain et de l’autre les militants d’extrême-droite. L’ampleur de l’évènement sera à n’en pas douter l’un des temps forts de la campagne présidentielle de 2022. L’occasion pour le leader des insoumis de déconstruire une bonne fois pour toute l’insupportable diversion identitaire, et de ramener la crise sociale et écologique qui fracasse le pays au centre de l’agenda médiatique.

Une rentrée zemmourisée

Tapis rouge. En cette rentrée, Éric Zemmour est la coqueluche médiatique. Sur les plateaux parisiens, son nom est sur toutes les lèvres. Impossible d’allumer son poste de télé ou de radio sans tomber sur une polémique ou une actualité lancée par le polémiste d’extrême-droite. Peu importe que ce délinquant multirécidiviste ait été condamné à trois reprises par la justice pour incitation à la haine, Éric Zemmour est en direct sur toutes les ondes.

Cette rentrée médiatique à l’extrême-droite toute, est brillamment résumée par un papier de Samuel Gontier dans Télérama. Jean-Michel Aphatie en personne commence à formuler un début d’auto-critique salvateur sur le champ médiatique : « Bien-sûr que les médias ont leur part de responsabilité. Évidemment. Nous avons fabriqué Éric Zemmour ». C’était ce 10 septembre, sur le plateau de « C à vous ». Après de long mois où la quasi intégralité du champ médiatique et politique a préféré s’attaquer à l ‘« islamogauchisme » plutôt qu’à la zemmourisation et a préféré concentrer ses coups sur Jean-Luc Mélenchon plutôt que sur Marine Le Pen, les insoumis ne sont plus seuls à dénoncer la zemmourisation médiatique.

Déconstruire la diversion identitaire pour ramener, enfin, le social et l’écologie au cœur de la campagne présidentielle

Face à cet intolérable constat, le grand favori de la gauche dans la course à la présidentielle, a décidé de prendre le taureau par les cornes, de s’attaquer au mal à la racine. Face à l’insupportable diversion identitaire à l’œuvre dans le champ médiatique, l’omniprésence de l’immigration et de l’islam, les polémiques nauséabondes à l’instar des prénoms d’origines étrangères, le candidat le mieux placé à gauche dans les sondages a donc décidé de mener la riposte culturelle en allant affronter directement l’homme qui impose ses thématiques à l’agenda médiatique et à une partie toujours plus large du champ politique.

Déconstruire une bonne fois pour toute la fake news du « grand remplacement », devant la France entière, devenait même vital dans le contexte d’explosion des idées d’extrême-droite dans le pays. Cet affrontement sera l’occasion pour le leader des insoumis de faire tomber le masque du polémiste. Non seulement sur son obsession identitaire, son racisme et sa haine anti musulmans, mais également de le démasquer sur la crise sociale et écologique qui fracasse le pays. Car c’est bien là toute l’urgence : déconstruire la diversion identitaire pour ramener, enfin, le social et l’écologie au cœur de la campagne présidentielle.

La France insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon, figures de la lutte contre l’extrême-droite

C’est tout le pari effectué par les insoumis. Quand beaucoup préfèrent faire l’autruche, La France insoumise (LFI) mène la bataille culturelle contre l’extrême-droite : le 12 juin dernier, LFI était à l’initiative de marches contre l’extrême-droite dans 140 villes du pays avec plus de 110 organisations (associations, syndicats, partis politiques, collectifs). LFI a également mené la riposte culturelle contre les attaques en « islamogauchisme », venues de l’extrême-droite et relayées par différents ministres macronistes. Ce weekend encore, LFI était en lutte contre l’extrême-droite : en manifestant à Paris contre la montée de l’antisémitisme, et en réclamant la fermeture immédiate du site d’extrême-droite « f_desouche », au cœur d’un scandale de fichage de ses opposants politiques.

Jean-Luc Mélenchon est lui même une figure de longue date du combat contre l’extrême-droite. De son célèbre débat contre Marine Le Pen en 2002 à celui de 2017 en passant par ce soir du 23 février 2012 où Jean-Luc Mélenchon a ridiculisé Marine Le Pen devant la France entière, la candidate du Front National refusant de débattre avec le candidat du Front de Gauche, ce dernier la démasquant notamment sur le social ou encore le droit des femmes, le leader des insoumis a toujours mené la riposte culturelle à l’extrême-droite.

Le grand favori de la gauche pour 2022, a d’ailleurs déjà débattu avec Éric Zemmour, c’était le 12 décembre 2014 sur RTL. Dans un débat électrique, Jean-Luc Mélenchon avait pu déconstruire le discours d’Éric Zemmour sur l’immigration, mais lui avait également imposé de parler d’Europe et de social. C’est tout le pari des insoumis. Démasquer Éric Zemmour. Et dégonfler la baudruche de la coqueluche médiatique de la rentrée. C’est ce jeudi à 21 heures sur BFMTV. Le match de boxe entre les deux camps avait déjà commencé ce dimanche soir sur les réseaux sociaux. De par l’ampleur de l’évènement, le capital médiatique des deux hommes, ce qu’ils représentent tous les deux, l’affrontement de jeudi : le lancement de la campagne présidentielle ?

Par Pierre Joigneaux.


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