Région Occitanie - Stop à l’aberrante privatisation du port de Port-La-Nouvelle

vendredi 18 décembre 2020.
 

Le 11 décembre, Carole Delga et sa majorité ont voté en catimini la privatisation du port de Port-La-Nouvelle. Seul Guilhem Serieys, membre insoumis de la commission permanente du Conseil Régional, a protesté contre cette décision. Son explication de vote est publique sur www.insoumisoccitanie.fr.

Nous refusons une privatisation anti-démocratique et ruineuse (voir ci-dessous). C’est pourquoi les conseillers régionaux insoumis proposeront à l’Assemblée plénière du 17 décembre de déclarer un moratoire sur cette privatisation ainsi que sur les travaux du méga-port.

Carole Delga doit cesser le « et en même temps ». Car comment s’opposer à la privatisation d’Aéroports de Paris tout en privatisant les ports en Occitanie ? Comment miser sur l’importation de céréales d’Amérique du Nord tout en prétendant combattre l’accord de libre-échange avec le Canada ? À quoi sert un Green Deal régional quand il s’accompagne de la poursuite de projets désastreux pour l’écologie ?

Les prochaines élections régionales doivent mettre un terme à cette macronisation de la politique régionale. La France insoumise et ses chefs de file Manuel Bompard et Myriam Martin porteront à cette occasion un programme de cohérence entre les paroles et les actes. Nous nous engageons notamment à stopper cette privatisation et à défendre un projet d’intérêt économique et écologique à Port-La-Nouvelle. Rejoignez-nous sur www.occitaniepopulaire.fr.

Pourquoi nous refusons la privatisation du port de Port-La-Nouvelle ?

⁃ Elle est anti-démocratique : la délibération, qui confie pour 40 ans la gestion du port à une société commerciale, aurait dû avoir lieu dans la transparence, publiquement en Assemblée plénière. Le consortium privé qui bénéficie de la majorité des voix au conseil d’administration a été choisi sans réelle mise en concurrence.

⁃ Elle est ruineuse pour la puissance publique et lucrative pour l’opérateur privé : les travaux de construction du « méga-port » sont au moins de 350 millions d’euros. C’est l’argent public qui supporte l’essentiel des charges et des risques en garantissant les profits du consortium privé.

⁃ Elle est une aberration agricole : la perspective de tripler l’exportation de blé dur à destination du Maghreb est illusoire. Quant à la création d’un hub d’importation de 400 000 tonnes de céréales depuis l’Amérique du Nord, c’est une menace directe pour nos producteurs locaux.

⁃ Elle est une aberration énergétique : l’objectif affirmé est de doubler les importations de pétrole à Port-La-Nouvelle. Pourtant, la diminution des énergies carbonées est inéluctable. Alors que l’urgence est d’aller vers l’indépendance énergétique, le projet prévoit la création d’un « hub d’importation » pour l’hydrogène en provenance de Oman.

⁃ Elle est une aberration environnementale : la construction du méga-port repose sur l’extraction et le déplacement de 11 millions de m3 de sables et sédiments avec destruction de fonds marins, modification du trait de côte avec construction de digues de 3 kms et menaces sur une réserve naturelle et des étangs protégés.

⁃ Elle est inquiétante en matière de sécurité : les accidents d’AZF à Toulouse en 2001 et Beyrouth en 2020 éveillent l’attention sur les dangers liés au nitrate d’ammonium. Aucune réponse n’a été apportée à nos questions concernant les quantités qui seraient stockées à Port-La-Nouvelle.

Quel projet alternatif pour le port de Port-La-Nouvelle ?

Le port pourrait être adapté à l’activité de montage d’éoliennes offshore sans être privatisé et sans l’extension démentielle projetée. Le port pourrait aussi s’orienter vers les activités de recyclage des bateaux et de recherche et ingénierie en coopération avec Airbus pour les bateaux sans pétrole.


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