Quand Laurent Joffrin passait ses vacances avec Jean-Marie Le Pen

dimanche 2 août 2020.
 

A 68 ans, Laurent Joffrin va fonder un parti politique. De gôche. Rien de commun donc avec le FN fondé par Jean-Marie Le Pen (épaulé par des Waffen SS) avec qui le jeune Joffrin (25 ans) passa des vacances non conflictuelles (photo en bas de l’article).

Erreur de jeunesse ? En politique, les « erreurs » de ce type-là ne sont pas prescriptibles.

De plus, son nouveau parti participera à l’émiettement des oppositions à Macron pour 2022. Marine Le Pen ne s’en plaindra pas.

Théophraste R. Eventuellement Président de la future commission d’enquête sur l’origine des fonds du parti de Joffrin.

PS. Le 3 mars 1957, une patrouille de parachutistes commandée par « un homme grand, fort et blond », fait irruption au domicile des Moulay, dans la Casbah d’Alger. Ahmed Moulay va être soumis à la « question » (gégène, supplice de l’eau) jusqu’à en mourir, sous les yeux de sa femme et de ses six enfants. Le tortionnaire en chef oublie son poignard (photo) où son nom est gravé : J.M LE PEN.

Quand Laurent Joffrin passait ses vacances avec Jean-Marie Le Pen

https://www.legrandsoir.info/le-poi...

A 25 ans, Laurent Joffrin passait des vacances avec Jean-Marie Le Pen. Il s’en défendit (assez mal) dans l’Obs :

« J’ai rencontré deux ou trois fois Jean-Marie Le Pen dans les années 70, dont une fois en vacances, quand il était un personnage plutôt marginal. J’étais jeune journaliste, tout m’intéressait. C’est un métier où l’on rencontre toutes sortes de gens. J’ai ainsi parlé, dans ma carrière, avec des terroristes, des braqueurs, des apparatchiks staliniens en Pologne ou en Chine, un trafiquant de drogue au Mexique. J’ai aussi parlé avec Jean-Marie Le Pen. Cela n’impliquait aucune sympathie pour ses idées, que j’ai toujours détestées. Et pour cause : je suis entré au PS en 1971 pour en sortir quand je suis devenu journaliste, huit ans plus tard… ».

Le problème, petit malin, c’est que vous n’avez pas « rencontré deux ou trois fois » Le Pen, c’est que vous avez passé des vacances avec lui. Peinards, à la fraîche, décontractés du torse. Avez-vous fait ça aussi avec des terroristes, des braqueurs, des apparatchiks des trafiquants de drogue ? Non, non, juste avec Le Pen qui fonda le FN et y regroupa une brochette d’anciens de la Waffen SS, d’anciens de la division Charlemagne, d’anciens de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme, d’anciens du parti Populaire Français de Jacques Doriot, d’anciens collaborateurs du gouvernement de Vichy.

Hélas, Joffrin a passé des vacances avec lui sans avoir entendu parler de ce que son hôte avait fait en Algérie ! Le jeune journaliste que tout intéressait rencontre « deux ou trois fois » Le Pen, passe des vacances avec lui et ne lui demande pas des nouvelles de son poignard. C’est ballot !

Le poignard de Le Pen

Dans la nuit du 3 mars 1957, une patrouille de parachutistes commandée par « un homme grand, fort et blond », que ses hommes appellent « Mon lieutenant » et qui se révélera plus tard être Jean-Marie Le Pen, fait irruption au domicile des Moulay, dans la Casbah d’Alger. Ahmed Moulay va être soumis à la « question » (gégène, supplice de l’eau) jusqu’à en mourir, sous les yeux de sa femme et de ses six enfants.

Quand les tortionnaires repartent, ils oublient un poignard. C’est un couteau des Jeunesses hitlériennes, fabriqué dans la Ruhr dans les années 1930. Sur le fourreau, on lit : J.M. Le Pen, 1er REP. L’un des enfants le trouve et le cache. Il se taira quand les bourreaux reviennent pour le retrouver. Le poignard deviendra une pièce à conviction dans un procès intenté au Monde (et perdu) par Le Pen pour « diffamation ».

Ah, jeunesse !

Oui mais, j’étais jeune, plaide-t-il. Ah ? J’attends donc que des malfaisants, des malfaisantes, rentrant en France après avoir bu le thé avec Daesh, plaident non coupables, leur âge étant une excuse suffisante. Joffrin avait « à peu près 25 ans » d’après Marine Le Pen qui, un jour où Joffrin l’avait agacée, a dévoilé le secret longtemps si bien gardé.

25 ans ? Joffrin confirme vaguement, il se rappelle à peine.

25 ans, c’est l’âge où le mathématicien Maurice Audin, militant du Parti Communiste Algérien, disparaissait après avoir été torturé, selon plusieurs témoins, dont Henri Alleg qui en parle dans son livre La Question. Il avait été arrêté par des militaires du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (REP).

Wikipédia : « Majoritairement constitué d’anciens SS et de fascistes hongrois, recrutés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le 1er REP [...] comptait en ses rangs Jean-Marie Le Pen... ». Disons que c’est une coïncidence dont Joffrin ne savait rien.

25 ans ! A cet âge, Georges Séguy militait contre tous les fascismes après avoir survécu aux camps de concentration nazis où l’avait conduit son patriotisme actif dès l’âge de 15 ans.

A 25 ans, Raymond Aubrac était tombé aux mains de la Gestapo.

A 25 ans, le colonel Fabien mourait, 8 ans après avoir combattu les franquistes dans les « Brigades internationales » et 3 ans après avoir abattu un officier nazi dans le métro.

Joffrin, ce fut Libé qui restera Libé sans lui parce que le patron est Drahi

Dans un article publié par Le Monde Diplomatique d’août 1998, Noam Chomski, citant les travaux d’un chercheur des Pays-Bas sur la presse européenne, a pu écrire que « le pire de tous était le quotidien parisien Libération, super-reaganien à l’époque, allant au-delà des pires journaux des Etats-Unis dans son adhésion à la propagande du gouvernement américain ».

En 2017, Libération a reçu 5 913 419 euros de subventions publiques. C’est la somme que les électeurs-contribuables ont payé pour que soient diffusées les opinions politiques de Joffrin sous la surveillance du patron, un milliardaire qui est un des trois Français les plus riches de Suisse où il bénéficie du statut privilégié de « résident fiscal ».

Et, donc, si vous voulez savoir qui va sauver la gauche en 2022, c’est Joffrin

Il abandonne pour cela Libération du milliardaire Patrick Drahi. Ses confrères font « ouf ! ». Mais trop tard, il vient de nous dire implicitement ce qu’est Libération, lu encore chaque jour par 71 000 gogos à qui personne n’a appris que Sartre est mort.

Donc, aujourd’hui, alors qu’approchent les élections présidentielles, Joffrin, qui était directeur de la rédaction et de la publication de Libération depuis 2014, Joffrin, cet homme neuf, clairvoyant, qui fut au PS avant de festoyer avec des fascistes et de diriger un journal de milliardaire, Joffrin sort du bois. L’homme est peu confiant dans les capacités de Benoît Hamon, ancien ministre de François Hollande, à refaire perdre la gauche unie (en 2017 Jean-Luc Mélenchon était le candidat de La France Insoumise et du PCF). Il se lance donc ouvertement dans la bataille politique pour saboter toute chance d’alternance possible. Il veut créer un parti politique (un de plus !) pour « reconfigurer la gauche ».

Il s’agit de rassembler le PS, les radicaux de gauche, des écologistes et des progressistes. Mais pas La France insoumise ni EELV. Et le PCF ?


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message