Aubin, fief historique du socialisme ouvrier, choisit un maire France Insoumise

mercredi 17 août 2022.
 

La grève historique d’Aubin (6 octobre 1869)

1869 Victor Hugo soutient les mineurs d’Aubin, Firmi, Decazeville

Firmi, Decazeville, Aubin : la vie des mineurs à la veille de la grande grève de 1886

26 janvier 1886 Grande grève des mineurs de Decazeville, Aubin, Firmi et percée du socialisme en France

Firmi (31 mars 2007) et bassin de Decazeville, Aubin, Viviez, Cransac) Fête nationale des services publics

Entretien avec Alain Zarate, membre d’Ensemble et de LFI, n°3 sur la liste élue avec 64,9% des voix contre celle d’André Martinez, président de la Communauté de communes du Bassin de Decazeville (ex Gauche Socialiste).

Bonjour et félicitations, Alain. Peux-tu nous donner quelques informations sur Laurent Alexandre, votre tête de liste et nouveau maire d’Aubin

Professionnellement, c’est un ouvrier puis technicien dans la métallurgie (usine aéronautique Ratier, acquise par la société américaine Hamilton Standard en 1998). Délégué CGT du personnel, c’est un camarade ancré dans les luttes sociales.

Politiquement, il a adhéré au NPA et a fait partie du courant de la Gauche Anticapitaliste pour l’écosocialisme. Nous avons fait campagne pour Jean-Luc Mélenchon lors des présidentielles de 2012 et en juillet 2012, tout notre groupe NPA GA du Bassin de Decazeville a rejoint le Front de Gauche. En novembre 2013, nous avons participé à la fondation d’Ensemble, mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire. En Aveyron, nous nous sommes facilement intégré dans le réseau de La France Insoumise.

Comment avez-vous composé votre liste pour ces élections municipales de 2020 ?

Laurent s’imposait comme tête de liste, au moins par son statut d’opposant dans le précédent conseil municipal. Parmi les militants politiques, l’entente a été facile pour les amis de LFI avec des adhérents du PCF, un d’EELV.. Cependant, nous avons aussi intégré des élus de gauche et des personnalités locales en accord avec notre logique démocratique citoyenne et avec nos orientations sur les questions municipales.

Aviez-vous anticipé cette nette victoire ?

Nous avions, au mieux, enregistré quelques signes avant-coureurs. Le maire sortant a été premier adjoint durant plusieurs mandats puis maire durant douze ans. Les élus ayant sans cesse à gérer des situations personnelles difficiles, particulièrement dans un ancien bassin industriel sinistré comme celui de Decazeville, un ensemble d’inimités a pesé dans son usure municipale.

L’élection s’est-elle jouée sur un dossier municipal particulier ?

Oui,notre opposition à un méga-projet de centre de traitement et de stockage de déchets nous apporté des suffrages d’électeurs soucieux de la protection de leur environnement. Notre pétition est explicite sur ce point.

Pétition contre le projet SOLENA de création sur Aubin Viviez d’un centre de traitement et de stockage de déchets

Depuis plus d’un siècle et demi, les habitants de Viviez et d’Aubin subissent les pollutions émises par les activités industrielles de leurs communes. De nombreuses études historiques, scientifiques ou sociologiques décrivent avec détails les conséquences néfastes de ces pollutions sur leur santé et leur environnement proche et même au delà.

L’annonce de la dépollution de divers sites de l’entreprise Umicore en 2007 représentait pour ces habitants l’espoir de retrouver enfin un cadre de vie plus agréable et plus sain.

Cet espoir était entretenu par les acteurs de cette dépollution qui développaient à travers les médias et dans des réunions leur volonté de réhabiliter tous les sites, de les revégétabiliser et de retirer le convoyeur.

Certes, des rumeurs circulaient localement faisant état de la création d’une décharge de déchets ménagers en lieu et place de la décharge de déchets industriels de l’Igue du Mas. Mais ces rumeurs étaient heureusement mises à mal par la volonté de la municipalité viviezoise de voir “l’Igue du Mas redevenir très exactement ce qu’elle était avant l’ère industrielle, c’est à dire une zone naturelle“. De quoi rassurer les riverains.

Jusqu’à l’annonce par les entreprises Séché-Environnement et Sévigné d’un projet de création d’un centre de traitement et de stockage de déchets appelé Solena, sur les anciens sites dépollués d’Umicore, et du choix du SYDOM 12 d’opter pour cette solution le 23 mars dernier.

Ces annonces ont été reçues par les habitants de Viviez et Aubin comme un coup de poignard, une injustice et une humiliation. Il y avait 200 personnes inquiètes et révoltées le 20 octobre dernier à la toute première réunion d’information organisée par un collectif mis en place rapidement pour s’opposer à ce projet.

Ce projet est non seulement néfaste pour les habitants de Viviez et d’Aubin, mais il l’est également pour tout le Bassin Decazeville-Aubin et la Vallée du Lot très proche.

Les emplois perdus ou non créés à cause de ce projet seraient très largement supérieurs à la poignée d’emplois qu’il pourrait créer. L’économie locale, les activités touristiques, l’immobilier… seraient très profondément touchés par ce projet. Qui aurait envie en effet de créer son activité ou d’habiter sur un territoire qui abrite une usine de traitement et de stockage des déchets ?

La RD 840 déjà très fréquentée verrait passer des norias de camions supplémentaires venant déposer ou reprendre des déchets à Viviez, augmentant ainsi les risques d’accidents, notamment dans la traversée de nos communes.

Ce projet risque également de mettre à mal les efforts des collectivités, des entreprises et des associations locales de chasse, de pêche et de protection de l’environnement pour retrouver un bon état des milieux aquatiques et favoriser le développement de la faune et la flore sauvage.

La proximité de nombreuses habitations et d’une entreprise répertoriée Seveso seuil bas n’est pas le meilleur endroit pour installer une usine de traitement des déchets, secteur industriel qui figure au troisième rang des activités accidentogènes.

Le projet de territoire porté par la nouvelle communauté de communes réunissant les communes urbaines du Bassin et celles de la Vallée du Lot est basé sur une diversification de l’économie, une amélioration du cadre de vie pour favoriser l’attractivité résidentielle, sur le développement de l’agriculture et sur la valorisation des richesses touristiques et patrimoniales.

Le projet Solena anéantit complètement ce projet de territoire.

Mais ce projet est également néfaste pour tous les foyers aveyronnais qui financent ce service à travers la taxe ou la redevance des ordures ménagères, puisque le traitement d’une tonne de déchets par le projet privé Solena coûtera dix euros de plus la tonne que le projet concurrent présenté par Trifyl, projet public de mutualisation entre le Tarn et l’Aveyron. Soit un coût supplémentaire de 600 000 euros / an environ à la charge des foyers aveyronnais.

Les habitants du Bassin ont l’impression d’être pris pour des sous-citoyens. Alors que ce genre de projet est rejeté partout en Aveyron avec le soutien actif de tous les élus locaux, ici, certains élus locaux portent et soutiennent ce projet. C’est inadmissible !

Nous sommes bien sûr déterminés à poursuivre et à amplifier nos actions pour la réhabilitation complète des zones dépolluées par Umicore et pour le retrait du projet Solena à Aubin et Viviez car c’est un mauvais projet pour l’avenir de notre territoire et de ses habitants.

Nous souhaitons donc que Umicore tienne ses engagements maintes fois répétés de réhabiliter les sites dépollués, de les revégétaliser et d’enlever le convoyeur.

Nous souhaitons également que les élus locaux de notre territoire prennent rapidement position contre le projet Solena et qu’ils communiquent cette position au SYDOM 12.

Ce sera au SYDOM 12 de revoir rapidement sa copie et d’opter pour une solution du traitement des déchets que nous souhaitons publique, transparente, pérenne et économique, y compris en partenariat avec d’autres départements.

Enfin, nous souhaitons que le SYDOM 12 engage l’Aveyron dans une démarche et des actions exemplaires de forte réduction de la production de déchets à travers par exemple l’opération "Territoire zéro déchet, zéro gaspillage“.


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