Le Printemps Républicain : l’anti–GRS
Alors que la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) s’est formée à partir de la sécession de la gauche du PS, le Printemps Républicain s’est constitué à partir de la sécession des socialistes de droite du PS dans la période 2016–2019. Comme nous l’avons fait pour d’autres organisations résultant de la fragmentation du PS, nous donnons ici quelques informations sur le Printemps républicain.
Source : Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Print...
Lancement du mouvement
Le Printemps Républicain a été cofondé en mars 2016 notamment par Laurent Bouvet, Gilles Clavreul, Valérie Maupas, Yael Mellul et Amine El Khatmi 1. Lancement du Printemps républicain. Initié par un manifeste que signent de nombreuses personnalités (Karim Akouche, Élisabeth Badinter, Guillaume Balas, Gérard Biard, Serge Blisko, Roland Castro, Laurent Cohen, Denis Collin, Brice Couturier, Frédéric Cuvillier, Frédéric Encel, Olivier Faure, André Gattolin, Marcel Gauchet, Jérôme Guedj, Cindy Léoni, Richard Malka, Emmanuel Maurel, François Morel, Fleur Pellerin, Marjane Satrapi, Anne Sinclair, Abderrahmane Sissako...) le mouvement se lance lors d’une réunion publique à la Belleviloise2, relayée dans les médias3. En 2019, Mediapart indique que certains des signataires de ce premier manifeste « affirment avoir pris leurs distances, d’autres disent même avoir purement et simplement coupé les ponts », dont Olivier Faure, Guillaume Balas et Emmanuel Maurel, « qui continue d’être globalement d’accord sur le fond, moins sur la forme »4.
Le 6 janvier 2018, le Printemps républicain coorganise avec la Licra et le Comité Laïcité République, aux Folies Bergère, la journée Toujours Charlie pour défendre la liberté d’expression, notamment en présence d’Anne Hidalgo, maire de Paris4.
Organisation
Le Printemps républicain est composé quasi exclusivement de socialistes, ayant pour la plupart soutenu Manuel Valls5,6. En 2018, Regards indique que les membres actifs au nom de l’association sur les réseaux sociaux sont rares et se limitent à Amine El Khatmi, Laurent Bouvet, Gilles Clavreul et Nassim Seddiki (membre du PS parisien)5. Laurent Bouvet revendique « 800 à 1 000 adhérents » en 20187. En 2019, Gilles Clavreul évoque « une trentaine de bénévoles » et indique que l’association n’a ni locaux, ni permanents, ni moyens financiers4.
En aura novembre 2019, le Printemps républicain annonce qu’il va devenir un parti politique4 après les élections municipales françaises de 2020. Les dirigeants entendent attirer des personnalités proches, telles que Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, François Baroin ou Aurore Bergé8.
Idées portées
Se réclamant des valeurs de la gauche républicaine, il vise à rassembler de manière élargie une majorité de citoyens autour des valeurs fondamentales de la laïcité et du pacte républicain, et entend refonder le « commun » de la République par la défense de la laïcité, la nation et l’universalisme, en combattant le racisme et toutes formes de discrimination et en affirmant l’égalité homme femme9. Selon l’AFP, le Printemps républicain s’oppose à « un nouvel antiracisme dénoncé comme communautariste, un féminisme engagé à l’intersection de différentes luttes, les "entrepreneurs identitaires" réputés proches des Frères musulmans ou du salafisme... »7 Laurent Bouvet reconnaît « des convergences » entre le mouvement et Manuel Valls mais assure ne pas être « d’accord sur tout, par exemple sur l’interdiction du voile à l’université »7. Interrogeant Gilles Clavreul en 2019, Mediapart indique que le seul objet de l’association « serait, à l’entendre, de lutter contre le Rassemblement national »4.
Réception et controverses
Selon l’AFP, « le Printemps républicain jouit d’emblée d’un fort intérêt médiatique, avec des relais à gauche, principalement l’hebdomadaire Marianne, comme à droite, dans les colonnes du mensuel Causeur. Mais d’autres médias pointent la propension de certains membres ou sympathisants à "chasser en meute" sur les réseaux sociaux contre des personnes dont ils réprouvent les idées »7. Samuel Laurent, responsable des Décodeurs au quotidien Le Monde, estime qu’« à leur corps défendant, leurs croisades sont souvent les mêmes que celles de la droite identitaire »7. Selon Sophie Guérard de Latour, maîtresse de conférences en philosophie politique, le Printemps républicain fait partie de mouvements qui ne se contentent pas de dire qu’on ne peut pas faire société sans être une communauté politique, mais « donnent à cette communauté un contenu tellement substantiel qu’il en devient exclusif », au risque paradoxal de donner un tour communautariste, fût-il majoritaire, à leur républicanisme10.
Laurent Bouvet indique que le Printemps républicain a « joué un rôle de manière voulue » sur l’affaire Mehdi Meklat et la controverse entre Mediapart et Charlie Hebdo autour de l’affaire Tariq Ramadan
En 2019, le Printemps républicain se mobilise contre la commercialisation d’un hijab de course par Décathlon, qui finit par renoncer10. Le Printemps républicain met régulièrement en cause l’Observatoire de la laïcité4. (adresse : https://www.gouvernement.fr/observa... )
Site du Printemps républicain :
https://www.printempsrepublicain.fr/
Bref commentaire :
On comprend aisément qu’il s’agit ici d’une organisation politique sociale libérale si ce mot encore un sens. Cet organisation va probablement réaliser un collage entre la droite idéologique du PSE et la gauche idéologique de LR. Il est intéressant d’observer la date de création d’une organisation politique. On constate ici qu’elle coïncide avec les fortes manifestations contre la loi travail et les violentes répressions menées sous la conduite de Manuel Valls. On peut alors se poser la question : de quel Printemps républicain s’agit-il ?
Concernant les relais médiatiques déjà cités, on pourrait mentionner France Culture comme en témoigne par exemple son émission Signe des temps du 08/03/2020 intitulée : « 2014–2020, l’explosion du clientélisme municipal ». Où es invitéGilles Clavreul, fondateur du Printemps républicain. On peut écouter l’émission avec le lien suivant : https://www.franceculture.fr/emissi...
Évidemment, après le Front de gauche, dans la dernière partie de l’émission LFI est violemment attaqué sans aucune capacité de pouvoir répliquer il était clair que l’émission était organisée dans l’entre soi de « socialistes » que l’on pourrait qualifier de droite. On apprend dans cette émission que François Hollande aurait menée une politique de « gauche classique » : dramatiquement comique ! Les propos tenus dans cette émission ne sont pas forcément faux ou inintéressants mais sont souvent caricaturaux et superficiels, avec, en outre, la prétention mégalomaniaque ne pouvoir donner une description générale de la situation dans toutes les communes de France à partir d’observations de quelques communes de Seine-Saint-Denis. C’est une émission prototype pique de ce que l’on peut observer souvent pour les émissions politiques de France Culture dont les références idéologiques sont bien connues : Terra Nova ; Fondation Jaurès ; sociaux-démocrates ou sociaux libéraux de type Blairiste. Il est probable que de nombreux auditeurs se sont aperçus de cet esprit de fermeture ce qui explique sans doute ce slogan publicitaire à longueur de journée « France Culture : esprit d’ouverture ». Lorsque l’on a réellement un esprit d’ouverture, il n’est pas nécessaire de le répéter à longueur de journée !
Annexe Critique du Printemps républicain
Printemps républicain » : le rappel à l’ordre de la bourgeoisie jacobine Source : Tendance claire (NPA) ; le 03/04/2016
le, Philippe Marlière analyse l’émergence et la signification politique du "Printemps républicain". Il montre notamment comment s’exprime, à travers ce collectif et son manifeste, ce qu’il nomme un "communautarisme national", autrement dit une Union sacrée fondée pour l’essentiel sur l’essentialisation de l’islam et la stigmatisation des musulman.
https://tendanceclaire.org/breve.ph...
Hervé Debonrivage
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