Dans cet article, une mise en parallèle inédite entre une analyse philosophique de la grève par Marx et une analyse en situation réelle actuelle de l’un de ses héritiers : Laurent Brun, secrétaire national CGT des cheminots.
Quelle place tient la grève dans la pensée de Karl Marx ? Dans quels contextes et pourquoi la violence doit-elle intervenir ? Quelle est la place des mots dans les luttes à mener ? Florian Nicodème, professeur de philosophie au lycée Jacques Decour à Paris et traducteur de philosophie allemande (Marx, Adorno)
Source : Les chemins de la philosophie du 07/01/2020 sur FC Écoutaient l’émission avec le lien suivant :
https://www.franceculture.fr/emissi...
Présentation de l’émission sur le site :
Place de la grève chez Marx
La place de la grève chez Marx est à la fois très latérale, puisque les textes canoniques sur la grève sont peu nombreux, mais en même temps c’est une place centrale dans la mesure où son positionnement pour ou contre la grève (dans quel contexte une grève est positive ? Ou au contraire une perte de temps ?) est une question qui vient révéler un certain nombre de lignes de failles ou de force de la pensée de Marx.
Comment définit-on une grève ? Se limite-t-on au simple retrait des travailleurs qui refusent de venir travailler et s’amputent d’une partie de leur salaire ? Y fait-on d’autres actions plus spectaculaires comme la manifestation, voire l’occupation des outils de production, fabriques, usines, voire parfois la destruction même des outils de production ? Il y a différents types de grèves et la question de l’usage de la violence est une des questions que ça vient interroger chez Marx, et dans la tradition marxiste notamment chez Lénine et plus tard encore chez Mao.
La grève révélatrice de deux versions du marxisme
La grève a été une ligne de faille entre deux versions du marxisme, deux tendances propres à la pensée de Marx qui ont parfois été opposées l’une à l’autre dans l’héritage de Marx : d’un côté un économisme, une confiance dans les lois structurelles de l’économie et l’idée que finalement le destin des travailleurs et de l’humanité se joue sur des logiques historiques de long terme ou structurelles, ou bien d’un autre côté un marxisme plus attentif à la singularité des luttes, à ce que chaque lutte dans chaque secteur à chaque époque a d’absolument irréductible à une autre, et où la question du moyen à utiliser à tel endroit à tel moment et l’analyse de la situation particulière est l’enjeu véritable de la révolution.
Florian Nicodème
Textes lus par Hélène Lausseur :
⦁ Extrait de La situation de la classe laborieuse en Angleterre, Mouvements ouvriers, 1845, Friedrich Engels
⦁ Extrait du Capital, de Karl Marx, Chapitre 8 : La journée de travail, Les éditions sociales
Sons diffusés :
⦁ Extraits du film Le Jeune Karl Marx, de Raoul Peck, 2017
⦁ Archive d’un JT de 18h, France Inter, 17 décembre 2019
⦁ Chanson L’Internationale, par Chanson plus bifluorée
Thème : la grève pour la défense des retraites de décembre 2019–janvier 2020.
Source : Quartier Général, chaîne YouTube de Aude Lancelin. Émission Quartier libre du 08/01/2020
https://www.youtube.com/watch?v=Dv3...
Commentaire : la mise en parallèle entre ces deux émissions, sachant, à l’évidence, que Laurent Brun et de formation marxiste est assez saisissante.
Hervé Debonrivage
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