Ils veulent privatiser la Sécurité sociale – Face à ce danger, passons à l’offensive !

vendredi 6 septembre 2019.
 

La mutualité a historiquement été composée de deux tendances :

D’une part, une mutuelle territoriale impulsée par Napoléon 3 désireux d’organiser un système de protection sociale, dirigé par des notables qui souvent faisaient des dons ;

D’autre part, les caisses de secours mutuelles composées d’ouvriers ou d’artisans pratiquant l’entraide et la solidarité. Mais cette mutualité revendicative en terme de progrès social fut toujours sous surveillance et même parfois interdite.

Ces deux familles mutualistes n’ont pas subi le même sort sous le gouvernement de Pétain, puisque les sociétés ouvrières ont été dissoutes alors que la mutualité française, quant à elle, s’est tournée vers le gouvernement de Pétain et ce au nom du mutualisme et de l’apolitisme.

La FNMF affichait alors son soutien à la politique sociale du gouvernement de Pétain.

Au sortir de la guerre, la création de la Sécurité sociale issue du programme du Conseil National de la résistance a reçu le soutien des Mutuelles de Travailleurs, souvent des mutuelles d’entreprises qui ont largement investit le champ de l’accès aux soins avec la création de centres de santé mutualiste.

La Mutualité Française qui perdait alors la gestion des Caisses d’Assurance Sociale qu’elle gérait pour partie, s’est battue bec et ongle contre la création de la Sécurité sociale. Dans les années 80, la mise en place de contrats de groupe au niveau des grandes entreprises sous l’impulsion de partenaires sociaux a permis de solvabiliser d’importants remboursements en dentaire et en optique et a donc eu pour conséquence l’investissement du marché par les compagnies d’assurance attirées par l’appât du gain !

Aujourd’hui, nous voyons alors se dessiner clairement la stratégie mise en place :

Pour les assureurs, deux types de population sont inassurables : les plus pauvres et les maladies chroniques ;

Pour les plus modestes, la CMU et les ACS permettent leur prise en charge. Pour les maladies chroniques, la part prise en charge par la Sécurité sociale s’est fortement accru ces dernières années.

Pour bien marquer le processus de privatisation de la Sécurité sociale, un signe qui ne trompe pas est la proposition de remplacer le terme Sécurité sociale dans la constitution par Protection Sociale.

La Protection Sociale recouvre l’action des assurances privées.

Aujourd’hui nous ne pouvons que nous interroger sur la constitution de grands groupes composés de Mutuelles, d’ institutions de Prévoyance et de groupements relevant du code des assurances n’ayant historiquement aucun lien affinitaire.

Je citerai les trois principaux : “Harmonie-MGEN“, “MACIF-Aesio“, “AGR2, la Mondiale MATMUT et Solimut“.

L’explication est à trouver dans une directive européenne qui prévoit des délégations de services publics pour la gestion des caisses de Sécurité sociale.

Nous savons que la population, dans sa grande majorité, est très attachée à la Sécurité sociale. La Sécurité sociale universelle, financée par la cotisation sociale est le meilleur régime. Bien sûr, il convient de le financer correctement. Mais au final, il est plus efficace en matière de soins et surtout moins coûteux qu’un système assurantiel.

Il suffit de regarder les Etats-Unis qui dépensent 17,1% du PIB contre 11,5% en France et qui ont une mortalité infantile supérieure que celle du Nicaragua.

Pour toutes ces raisons, nous devons par tous les moyens défendre la Sécurité Sociale.

ALTERNATIVE MUTUALISTE compte bien mettre tout en œuvre pour lutter contre la destruction de celle-ci !!


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