Référendum ADP : Faisons du RIP un apéritif du RIC

mercredi 4 septembre 2019.
 

Neuf mois pour rassembler 4,7 millions de signatures. C’est l’objectif à atteindre pour que les français.es puissent s’exprimer sur la privatisation des aéroports de Paris.

Dans la constitution depuis 2008, utilisable seulement depuis 2014, c’est la première fois que le référendum d’initiative partagée est mobilisé. Pour qu’il aboutisse, et que les français.es soient consulté.e.s – pour ou contre la privatisation d’Aéroports de Paris -, d’abord il est nécessaire que 20 % des parlementaires, députés ou sénateurs, soutiennent la proposition de loi soumise au référendum. C’est chose faite. Ensuite, 10 % des inscrits sur les listes électorales doivent également soutenir la loi, et l’exprimer en ligne sur un site dédié.

Et c’est là que le bât blesse, il semblerait que tout soit fait pour que les signatures soient difficiles à recueillir. Le site en question n’est pas intuitif, de nombreux témoignages ont été relayés sur les difficultés rencontrées pour finalement valider sa signature. Nulle part n’est affiché en temps réel le nombre de signataires et l’outil de recherche pour vérifier qu’elle a bien été prise en compte est digne d’un annuaire des débuts d’internet. Bref, les dernières technologies n’ont clairement pas été mobilisées pour faciliter la participation de toutes et tous.

Dans le même temps, aucun spot télévisuel n’a été conçu pour ne serait-ce qu’informer les citoyen.ne.s sur cette possibilité qu’ils ont de prendre part à une décision, à ce stade seulement celle que leur avis soit recueilli sur le statut d’Aéroports de Paris. France Télévisions, le service public, a par ailleurs refusé tout débat sur la question. Étrange, cette différence de traitement par rapport au fameux « grand débat » de Macron, dont on entendait parler à longueur de journées sur toutes les chaînes de télévision et pour lequel 12 millions d’euros ont été dépensés en communication.

Malgré ce silence, déjà plus de 600 000 signatures ont été recueillies, c’est-à-dire 100 000 de plus qu’il n’en faudrait, en Italie, pour qu’un scrutin se tienne à la demande des électeurs. Les françaises et les français sont favorables à davantage de participation directe, comme l’a montré leur soutien à la proposition de référendum d’initiative citoyenne défendue par le mouvement des gilets jaunes et que Macron a refusé. Ne comptons pas sur les organes officiels, des grands médias ou de l’État pour faire de ce référendum d’initiative partagée sur ADP un apéritif pour le référendum d’initiative citoyenne !

Claire Mazin


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