Le 6 mai 2007 a été pire que le 21 avril 2002 car c’est sur le fond politique qu’on a été battus.
En 2002, le candidat avait dit : « - J’ai perdu, je quitte la vie politique », le symétrique en 2007 serait de dire « - Je reste, on continue pareil » Pire : « - Je veux être la chef » - sans faire d’inventaire.
Comment et pour quelles raisons politiques nous a t on fait rater cette élection imperdable ! Depuis quatre ans, la France allait à gauche : c’était l’heure de l’alternance, vu le bilan haïssable des « sortants »...
Il fallait être en symbiose avec les combats et victoires de la gauche de 2003, 2004, 2005, 2006 : se rattacher à 2003, lorsque des millions de manifestants et de grévistes et 66 % de l’opinion avaient rejeté la loi Fillon contre les retraites.
Les électeurs avaient manifesté leur rejet de la loi Fillon, en donnant une large majorité à gauche le 28 mars 2004 avec 20 régions sur 22 à la gauche : si on croit à la « démocratie participative », c’était drôlement participatif comme message ! La candidate a refusé d’entendre. A t elle cru que les millions de manifestants de 2003 n’avaient pas de mémoire ?
Le « maintien du droit à la retraite à 60 ans » figurait dans le « projet socialiste », pourquoi S. Royal n’en a t’elle pas dit un seul mot ? Les électeurs âgés ont voté à droite, mais que ne leur a t on proposé d’indexer leurs retraites sur les salaires ?
Le 12 mai, Dsk affirmait que « la défaite venait de débats pas tranchés », il proposait « le socialisme du réel », en renonçant définitivement aux 37,5 annuités : bon exemple, car le réel pour les Français c’est qu’ils travaillent 37 annuités en moyenne de facto... et leur demander comme Fillon de travailler 41, 42 annuités, jusqu’à 65 ou 67 ans, c’est ça qui est irréel...
Bayrou sur les retraites, il est pire que Sarkozy : comme le Medef il défend une retraite par « points » pas par répartition. Pourquoi avoir mis de l’eau centriste dans notre vin rosé ? Avoir proposé des ministres UDF pas PCF ? On perd des voix à gauche et sans en gagner au prétendu « centre ».
C’est quand on est vraiment à gauche qu’on gagne : les électeurs avaient donné 31% des voix le 13 juin 2004 au Parti socialiste lorsqu’il défendait l’Europe des 35 h et celle du Smic européen.
Si on était pour la « démocratie participative », on devait tirer toutes les conséquences du raz-de-marée de la jeunesse et du salariat qui avaient battu le CPE en 2006 : d’où est venu le contre-productif « CPC » de S. Royal qui n’était même pas dans le projet socialiste ? On devait défendre à fond le CDI pour tous, et la protection renforcée contre les licenciements abusifs et boursiers...
Que d’erreurs sur le fond dans la campagne présidentielle de la gauche ! Et surprise, a contrario, on a vu le 17 juin qu’on pouvait gagner dés qu’on attaquait bien la droite sur ses thèmes précis comme la TVA sociale.
Gérard Filoche
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