Après le « dorénavant comme auparavant » de Macron, prenons la rue et les urnes !

samedi 4 mai 2019.
 

Il avait promis un effet « waouh » pour ses annonces de clôture de son pseudo grand débat national, on a eu droit à près de deux heures de grand blabla, un grand flot de paroles et un grand flou de propositions. Il avait promis que « rien ne sera comme avant » et ses propos démontrent que, de son côté, « dorénavant tout sera comme auparavant ». Toute cette mise en scène censée conclure la crise politique qui dure depuis six mois ne fait que la relancer. Il n’a formulé aucune réponse à la hauteur répondant à l’exigence de justice fiscale et de redistribution des richesses, à l’urgence climatique et démocratique ! Ni restauration de l’ISF, niRIC , et côté écologie, une commission…

Alors que de ronds-points en manifs l’insurrection citoyenne à l’œuvre attendait des réponses fortes pour permettre de boucler les fins de mois, il n’y aura pas d’augmentation des salaires, ni du SMIC, ni de dégel du point d’indice. Seules les primes de fin d’année exceptionnelles de pouvoir d’achat au bon vouloir des patrons et défiscalisées sont reconduites. Mais que valent-elles quand on sait qu’en janvier, seulement 12 % des entreprises en avaient versées ? Deux nouvelles tranches fiscales devraient s’ajouter mais Macron n’a toujours pas l’intention de s’attaquer aux inégalités. Les 1% les plus riches, ses premiers de cordée peuvent rester tranquilles. Ils ne seront pas appelés à plus de contributions à l’impôt. L’ISF ne sera pas restauré. La TVA, l’impôt le plus injuste socialement ne connaîtra aucune baisse, même sur les produits de première nécessité.

Maigre annonce que celle de la ré-indexation des retraites inférieures à 2000 € au 1er janvier. Depuis la censure du conseil constitutionnel en décembre, c’était déjà prévu. Quelle fausse annonce que celle de son refus de toute sous-indexation en 2021, car la mesure avait été votée que pour 2 ans (2019 et 2020). Mais surtout, Macron poursuit sa stratégie de division : les retraité.e.s aux pensions légèrement supérieures à 2000 € doivent-ils.elles se sentir riches ? Alors qu’ils.elles ont subi une ponction de leur revenu de 1,7% avec la hausse de la CSG, perdent encore autour de 1,5% de leur pouvoir d’achat avec la désindexation des pensions et payent toujours la taxe d’habitation ? Macron confirme par contre qu’il entend que le gouvernement s’engage pour l’augmentation de la durée de cotisation. Il se voudrait rassurant, affirmant que l’âge de départ à la retraite à 62 ans ne serait pas remis en cause, mais pour qui veut bien partir avec des pensions de misères… Le pire est à venir avec sa réforme prévue pour les retraites à points.

Dans son allocution, Macron a surtout déroulé les mensonges libéraux dans la lignée héritée de Sarkozy. Les Français.es travailleraient moins que les autres européen.ne.s et il faudrait donc qu’ils.elles travaillent plus. Mensonges ! Selon l’OCDE, les Français.es travaillent environ 1500 heures par an alors que les Allemand.e.s travaillent environ 1300 heures par exemple. L’urgence et le progrès social exigent au contraire de diminuer le temps de travail sur la semaine, le mois, l’année et la vie ! La productivité des travailleur.euse.s français.e.s est forte. Et rappelons-le sans relâche, la réduction du temps de travail, même imparfaite, autour des lois sur les 35h en 2000 est la seule qui ait créé des centaines de milliers d’emplois durant ces 20 dernières années !

Le pipo s’est poursuivi sur les services publics. Alors que nombre d’écoles sont aujourd’hui mobilisées contre les lois Blanquer, sa promesse de classes à 24 élèves en grande section de maternelle, CP et CE1 partout en France est une intox qui ne passera pas. Dans nombre de départements, les dédoublements promis n’auront pas lieu faute de profs. Alors qu’il faudrait créer au moins 10 000 postes, le Ministre de l’éducation nationale vient d’en supprimer 1000 au concours de professeur des écoles ! Et que dire de l’hôpital public qui connaît tant de suppressions de services – telles que les maternités – de regroupements forcés, des crises aux urgences du fait des sous-effectifs ? Aucune fermeture ne sera prévue… sans l’accord des maires. Dans un contexte de contractualisation des collectivités locales, c’est à dire de mise sous tutelle de Bercy des budgets municipaux, et de maintien de l’objectif de suppression de 120 000 fonctionnaires, combien s’opposeront durablement à la poursuite de la casse de nos services publics ? L’annonce même des « maisons de services au public » par canton n’augure rien de bon en la matière…

Initialement Macron n’avait rien de prévu sur le climat. Dans les fuites organisées de son discours initialement prévu avant l’incendie de Notre Dame, c’était flagrant. Mais sa prise en compte se limite à la création d’une convention, qui fera des propositions, qui seront proposées au parlement, qui en débattra et votera un texte, ou pas… pour qu’à la fin du mandat ou après, on commence à se préoccuper de l’urgence climatique… Macron est bien à la tête de la « République des pollueurs » comme le dénonçait la mobilisation historique si peu relayée par les médias, où 2030 citoyen.ne.s à l’initiative de Greenpeace, d’ANVCOP21 et les Amis de la terre ont bloqué, lors de la plus grande action de désobéissance civile en France, les sites de Total, de la Société Générale, d’EDF et du Ministère de la transition écologique pendant plus de 10h à la Défense ! Les lobbys pollueurs de Vinci and Co peuvent rester tranquilles s’ils étaient seulement quelque peu inquiétés : le gouvernement n’engagera aucune redéfinition de sa politique en la matière.

Super-monarque des riches et des lobbys, Macron ne lâche donc rien. Et surtout pas sur les questions démocratiques. Pas question d’instaurer un référendum d’initiative citoyenne ni même de reconnaître le vote blanc. Une petite dose de proportionnelle est concédée mais assortie d’une réduction du nombre de député.e.s comme si celle-ci pouvait accorder plus de démocratie ! L’annonce de la suppression de l’ENA est une belle tartufferie quand on sait son objectif non pas de s’attaquer au pantouflage mais bien à la fonction publique d’Etat. Par contre, comme il l’avait fait lors du lancement du grand débat national, il n’a pas omis d’instrumentaliser la question migratoire pour poursuivre sa pente électoraliste vers l’extrême droite.

Dans un contexte d’accélération de la dérive autoritaire où le pouvoir n’hésite même plus à s’attaquer aux journalistes comme en témoigne l’arrestation de Gaspard Glanz, la riposte populaire est plus que nécessaire. La seule réponse à donner est la mobilisation la plus massive, dans la rue et dans les urnes. Le 1 er mai, les samedis avec gilets jaunes et syndicalistes, le 25 mai pour la nouvelle marche pour le climat et le 26 mai dans les urnes pour les européennes ! Il nous reste pile un mois avant ce scrutin essentiel : toute la politique de classe de Macron au service de l’oligarchie financière est en totale cohérence avec l’ordolibéralisme européen qui dicte, par ses traités, ces politiques antisociales et antiécologiques. Le seul argument de la liste LaREM, autoproclamée comme pseudo rempart contre l’extrême droite, s’effondre face au passé non assumé de leur tête de liste. Notre liste, elle, la seule qui assume la sortie de ces traités, progresse. Les signes sont là : le soutien massif à la campagne de dons et de prêts, l’affluence aux meetings, les échos aux brillants passages médias de notre tête de liste Manon Aubry, d’Adrien Quatennens et bien sûr de Jean-Luc Mélenchon, l’implication sur le terrain en force. Il nous reste pile un mois pour convaincre : pas d’abstention contre Macron. L’urgence est à l’insoumission pour une liste de combat contre les traités austéritaires et les lobbys, pour la règle verte et le protectionnisme solidaire !


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