Blanquer : une réforme mortifère pour l’école (Myriam Martin)

samedi 6 avril 2019.
 

Je dois tout d’abord dénoncer le procédé du ministre et du gouvernement : pas de débat, pas de concertation et réforme par décret pour éviter au maximum les débats.

Mais surtout ces réformes, celles du bac et du bac pro : c’est la mise en avant du principe d’inégalité et le refus de l’école pour tous et toutes. Certes l’égalité républicaine est mise à mal depuis pas mal de temps par les suppressions de postes notamment qu’on a connues après 2002.

Cette réforme n’est pas une réforme de plus mais une réforme mortifère pour l’école.

Elle s’attaque au service public de l’éducation nationale q’elle met en danger.

Elle crée des inégalités entre les territoires des grandes métropoles et des lycées ruraux où de nombreux enseignements seront moins proposés dans les lycées ruraux et périphériques en ce qui concerne les spécialités, les options artistiques, les langues anciennes et vivantes notamment.

Il ne faut pas oublier que cette réforme s’inscrit dans le cadre de milliers de suppressions de postes. Cela aura pour effet en plus des classes surchargées, dans les classes et les groupes de spécialité, des classes qui pourront accueillir jusqu’à 37 élèves.

Cette réforme va provoquer et accélérer la mise en concurrence des disciplines au sein des établissements, mais aussi celle des lycées entre eux, déjà présentes avec parcoursup.

Les élèves subissent l’injonction de s’orienter le plus tôt possible, de fait dès la fin de la troisième, de n’être obnubilés que par cela. C’est la logique d’initiés pour ceux et celles qui « possèdent les codes », c’est une logique de tri social qui se met en place.

Aussi ne nous étonnons pas du choix difficile de nombreux-ses professeur-e-s de démissionner de leur poste de professeurs principaux. Nous comprenons les mobilisations de la jeunesse en décembre dernier, nous comprenons et entendons les inquiétudes fondées des élèves et des familles.

Je souhaite faire une incise concernant les LP car les réformes Blanquer concernent aussi le bac pro. Là aussi les coupes sombres sont à l’œuvre : des spécialités regroupées sans aucun sens, des suppressions d’heures d’enseignements, appauvrissement jusqu’à la médiocrité des programmes, ce qui indique le mépris dans lequel est tenu ce public élèves souvent issu de milieux modestes.

Ces réformes n’ont reçu le soutien d’aucune organisation syndicale, ni de celles organisant les lycéens, ni le soutien des parents d’élèves.

Cette réforme doit être combattue jusqu’au bout, il y va de l’avenir de l’école. Ce qui a été fait peut être défait.


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