Municipales à Marseille : l’inconnue Michèle Rubirola en embuscade pour ravir la mairie

mercredi 10 juin 2020.
 

Arrivée en tête au premier tour des élections municipales à Marseille, la candidate du Printemps marseillais, Michèle Rubirola, inconnue, pourrait ravir la mairie

Elle est arrivée à pied, après sa journée de travail. Rendez-vous avait été pris vendredi, à la buvette de l’un des rares jardins publics marseillais. Si le patron l’a reconnue, c’est seulement parce que sa photo trônait en une du quotidien La Provence, posé sur le comptoir. À Marseille comme ailleurs, Michèle Rubirola, 63 ans, reste une quasi-inconnue. Tête de liste d’une gauche locale réunie au sein du Printemps marseillais et rassemblant le PS, le PCF et des collectifs citoyens, cette femme médecin avait créé, au premier tour, une immense surprise en arrivant en tête avec 23,4 %, devant Martine Vassal (22,3 %), la puissante patronne Les Républicains (LR) du département et de la Métropole, favorite de l’élection dans la cité phocéenne.

Une femme de gauche en position de l’emporter dans la deuxième ville de France ? Personne, assurément, ne l’avait vu venir. Pas même la principale intéressée, d’ailleurs. Militante écologiste depuis 2002, cette conseillère départementale EELV s’est engagée dans la bataille des municipales sans imaginer qu’elle en prendrait la tête  : "J’en avais marre d’être dans l’opposition. Pour changer les choses, il faut être dans l’exécutif… Mon envie, c’était d’être adjointe à la Santé."

Elle a exercé quinze ans comme médecin libéral, avant de rejoindre la Sécurité sociale

Mais en janvier, coup de théâtre  : seul son nom est en mesure de fédérer les diverses forces de gauche qui constituent le Printemps marseillais. Les militants la désignent, elle se lance. "J’ai accepté au nom de ce collectif qui a vraiment envie de se bouger pour les Marseillais."

Née dans le quartier populaire du Rouet (8e arrondissement), où elle vit toujours, cette jeune grand-mère, mariée depuis 1988, a exercé quinze ans comme médecin libéral, avant de rejoindre la Sécurité sociale, pour qui elle travaille toujours dans un centre de soins des quartiers nord. En parallèle, elle demeure très engagée dans de multiples causes associatives.

Issue d’une famille communiste aux origines napolitaine, catalane et jurassienne, Michèle Rubirola a toujours milité. Pour la contraception et l’avortement, contre le nucléaire… "J’ai glissé naturellement vers l’écologie", explique cette grande sportive, ancienne joueuse de basket et de foot, qui a fait partie de la première équipe féminine de l’OM.

Elle ambitionne d’ériger le logement en grande cause municipale

Elle promet d’ailleurs un ambitieux plan vélo pour Marseille, mais aussi, et surtout, un plan de rénovation en urgence des écoles. Elle ambitionne d’ériger le logement en grande cause municipale, dans une ville toujours traumatisée par les effondrements meurtriers de novembre 2018. "C’est une femme de terrain, confie Mami Timchrit, un travailleur social qui la connaît depuis vingt-cinq ans. Quand j’ai su qu’elle avait mis le pied dans la politique, je me suis demandé comment elle allait faire, elle qui est si entière ! Mais elle peut apporter un vrai changement."

L’écologiste Sébastien Barles, qui la côtoie depuis quinze ans, confirme  : "C’est une affective qui marche au feeling. Elle déteste les manigances. Ça la dégoûte, quitte à perdre." Perdre ? Le regard de la souriante Michèle Rubirola se durcit  : "Quand je m’engage, croyez-moi, je vais jusqu’au bout." Vendredi, son équipe annonçait le slogan du second tour  : "La victoire est là"

Guylaine Idoux


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