Le Parti de Gauche s’associe aux hommages organisés cette semaine en mémoire des victimes de l’attentat anti-musulmans perpétré dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande la 15 mars.
Participer à ces hommages est un devoir pour toute force politique ou associative luttant contre toutes les formes de racismes, sans hiérarchisation.
Ce devoir est d’autant plus prégnant en France que, rappelons-le, le meurtrier qui a massacré 50 personnes s’est largement inspiré de la théorie raciste et délirante du « grand remplacement », remise au goût du jour par l’écrivain français d’extrême droite Renaud Camus, et largement relayée par des politiques et des intellectuels réactionnaires habitués des plateaux télévisés.
Les déclarations a posteriori rejetant toute violence physique n’enlèvent rien au fait que certaines idées produites ici peuvent semer la mort à l’autre bout du monde. Espérons que cette tuerie de masse amènera certains professionnels de la haine à réviser leurs discours.
C’est aussi pour rappeler que la République Française a vocation à s’opposer aux délires identitaires d’où qu’ils viennent que le Parti de Gauche sera présent au rassemblement en hommage aux victimes des attentats de Christchurch.
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Un massacre. Un attentat terroriste contre des musulmans a été perpétré dans la nuit de jeudi à ce vendredi, heure française, en Nouvelle-Zélande. Quatre suspects ont été arrêtés, dont un Australien identifié comme membre de l’extrême droite radicale et connu pour sa haine des migrants. L’homme, Brenton Tarrant, a fait référence à un supposé "grand remplacement" en France dénonçant une "invasion de la France par les non-blancs" avant de passer à l’acte. Il a également parlé du second tour de la dernière présidentielle française comme d’un moment "décisif", selon des éléments repérés par le journaliste Nicolas Hénin.
C’est lors de la prière que l’attaque a été déclenchée. Deux mosquées pleines de fidèles ont été prises d’assaut à l’arme probablement automatique. Une horreur. Des témoins évoquent des cadavres partout, des hommes, des femmes, des enfants massacrés à bout portant, pour certains d’une balle dans la tête, dans un scénario rappelant l’attentat perpétré en France au Bataclan par les islamistes de Daech, le 13 novembre 2015. Il y aurait au moins 49 morts, selon un bilan encore provisoire ce vendredi matin.
Mais un scénario qui rappelle aussi celui du massacre d’Utoya, en Norvège, lorsque l’extrémiste de droite Anders Breivik a tué 77 personnes, et en a blessé 151 autres, rassemblées pour l’université d’été des jeunes travaillistes norvégiens. Un attentat déjà motivé par la haine des migrants musulmans sur fond de théorie farfelue du "grand remplacement", thèse complotiste selon laquelle il existerait un plan de substitution des populations "de souche" européennes et françaises par des immigrés essentiellement de culture musulmane.
Cette théorie est très exactement celle qui motviait, en France, les membres de la cellule terroriste d’AFO, pour "Action des forces opérationnelles". Une dizaine de personnes suspectées d’appartenir à ce groupuscule à visé terroriste ont été arrêtées l’été passé, en juin. Selon les enquêteurs, ils projetaient de tuer le président Macron ou du rappeur Médine, mais leurs plans visaient aussi à attaquer une mosquée, empoisonner de la viande halal ou encore s’en prendre à un kebab.
Des notes de la DGSI versées au dossier décrivent le réveil de l’ultradroite en France avec des "groupuscules concurrents", "soudés" autour de la dénonciation de "l’islamisation de la France", selon l’AFP. Le renseignement souligne toutefois que les "capacités opérationnelles" de ces groupes restent pour l’heure "limitées" du fait de leur relative désorganisation. Un constat qui résonne avec celui de Patrick Calvar, alors patron du renseignement intérieur (DGSI), qui en 2016 disait son inquiétude d’une dérive vers "une confrontation entre l’ultra-droite et le monde musulman". Et le patron du renseignement intérieur d’insister : "pas les islamistes mais bien le monde musulman".
Car passer à l’acte est somme toute assez simple, rappelle le spécialiste de l’extrême droite radicale Nicolas Lebourg. "Le rapport sur la situation et les tendances du terroriste de l’UE, TESAT, dit bien dans sa partie sur l’extrême droite qu’il y a deux cibles en Europe : les musulmans et les militants de gauche accusés d’être complices du grand remplacement". Et le spécialiste de rappeler que Breivik en Norvège en 2011, Bowers à Pittsburgh en 2018, ou donc Tarrant à Christchurch ce vendredi ont en commun la lecture du suprématiste blanc et terroriste David Lane. L’homme a théorisé dans un manifeste une version plus extrême encore de la théorie du grand remplacement, le "génocide blanc", et est l’auteur de la fameuse phrase aux 14 mots qui fait référence dans la mouvance d’extrême droite radicale, notamment en France : "Nous devons assurer l’existence de notre race et un futur pour les enfants blancs". De nombreux symboles d’extrémistes français nationalistes et racistes reprennent ainsi le chiffre 14 en référence à cette phrase.
"C’est le signe fort de la planétarisation de cet extrémisme suprématiste blanc", souligne ainsi Nicolas Lebourg. Car ces théories infusent dans la mouvance, attisée par la menace djihadiste, et se retrouvent chez AFO donc, mais aussi dans la nouvelle "OAS" qui a été démantelée en 2017 par la DGSI avec notamment l’arrestation de Logan Nisin. Passé par le FN (pas encore RN), les Jeunesses nationalistes (émanation de l’Oeuvre française), l’Action française (royalistes) et divers groupuscules néonazis, Nisin voulait "enclencher une re-migration (le départ des ppopulations considérées comme pas "de souche", NDLR) basée sur la terreur".
Le MRAP exprime son émotion suite aux deux attaques commises à l’intérieur de mosquées de Christchurch en Nouvelle Zélande, qui ont fait des dizaines de morts et de blessés dont plusieurs enfants. Il assure les familles des victimes de sa solidarité.
L’auteur de cet attentat ignoble serait un militant d’extrême droite qui dit s’être inspiré d’Anders Breivik, terroriste norvégien qui avait fait 77 morts et 151 blessés en juillet 2011 à Utoya et Oslo.
Cet attentat prouve que le racisme, dans sa forme la plus abjecte, conduit toujours à la mort.
Le MRAP appelle à se joindre au rassemblement organisé par SOS-Racisme ce soir, vendredi 15 mars à 18h30 devant la Mosquée de Paris, en hommage aux victimes.
Paris, le 15 février 2019
https://npa2009.org/communique/atte...
Vendredi 15 mars, peu avant 14h (heure locale), plusieurs hommes lourdement armés ont ouvert le feu sur des fidèles en prière dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, tuant au moins 49 personnes et en blessant des dizaines.
D’après les première informations et revendications, les assassins seraient des terroristes d’extrême droite, animés par une haine mortelle des musulmanEs.
Une nouvelle et tragique démonstration du fait que les théories racistes, du « choc de civilisation » au « grand remplacement » en passant par « l’invasion migratoire » et « l’islamisation », mais également les politiques guerrières et discriminatoires, participent du développement d’une haine raciste, islamophobe, qui peut conduire jusqu’à de tels passages à l’acte.
Le NPA s’associe au deuil des familles et des proches des victimes, ainsi qu’à la légitime colère suscitée par cette tuerie, qui n’est pas malheureusement pas la première du genre et qui s’inscrit dans un contexte de progression de la haine islamophobe.
Nous continuerons d’être de tous les combats contre l’islamophobie et toutes les formes de racisme. Solidarité internationaliste et antiraciste !
Montreuil, le 15 mars 2019.
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