Vers une nouvelle crise financière ?

lundi 12 février 2018.
 

Afin de relancer la croissance économique en Europe et aux États-Unis, les Banques centrales ont adopté une politique active de réduction des taux d’intérêt, accompagnée du rachat massif des titres de la dette. Ces politiques monétaires non conventionnelles, de quantitative easing, avaient pour objectif de faciliter l’octroi de crédits par les banques afin de relancer l’investissement.

Elles se sont traduites par une très forte augmentation de la masse monétaire en circulation, nettement supérieure aux besoins pour l’investissement. Ainsi, la masse monétaire en circulation atteint aujourd’hui près de 30 % du PIB mondial contre 6 % à la fin des années 1990.

Des dettes et des bulles

La dette, publique comme privée, s’est fortement accrue ces dernières années pour atteindre, selon la Banque des règlements internationaux, 235 % du PIB dans 44 pays. En 2008, ce chiffre était de 200 %.

Ce niveau d’endettement privé, alors que la croissance repart, mais de façon modérée, constitue un risque de nouveau ralentissement si les Banques centrales se décidaient à relever leur taux. Surtout, cet endettement, dans un contexte de croissance ralentie, est venu gonfler des bulles spéculatives dont l’éclatement pourrait provoquer une nouvelle crise financière de grande ampleur.

Les masses de monnaies accumulées par les pays émergents, et notamment la Chine, sont également venues alimenter la sphère financière mondiale.

Le phénomène « bitcoin »

Les mouvements actuels sur les crypto-monnaies – dont le bitcoin – sont particulièrement inquiétants. De nombreuses institutions financières ont commencé à spéculer sur l’e-monnaie, faisant fortement varier son cours. En 2017, la valeur du bitcoin, qui reste encore peu utilisé, a augmenté de plus de 1000 % par rapport au dollar. Ce chiffre est d’autant plus parlant si on le rapproche des bulles précédentes. Les précédentes bulles immobilières et Internet ont mis dix ans pour augmenter de 1000 % avant d’éclater. Le bitcoin a quant à lui, depuis un creux touché mi-janvier 2015 à 160 dollars, augmenté de 10 000 %, à près de 17 000 dollars.

Le rapprochement entre la finance « traditionnelle » et les crypto-monnaies s’accélère, et pourrait faire peser à terme un véritable risque systémique, même si celui-ci reste peu présent aujourd’hui. Le développement probable de produits dérivés, avec le lancement par un acteur financier d’un contrat à terme sur l’e-monnaie, devrait accélérer ce processus.

Risque réel

Le marché de l’immobilier connaît également dans certains secteurs une très forte hausse des prix, notamment aux États-Unis et en Asie. C’est également le cas de la capitalisation boursière aux États-Unis, les indices de valeurs de la Bourse de Wall Street ne cessant de battre de nouveaux records. Autant de signes qui laissent présager que la sphère financière s’est à nouveau de plus en détachée de l’économie productive, laissant planer un réel risque de nouvelle crise.

Plus qu’un risque de fracture imminente sur un marché, l’économie fait aujourd’hui face à une multitude de bulles. Le risque d’éclatement de l’une d’elle fait ainsi peser, via le rôle crucial de la confiance sur les marchés financiers, un risque plus large de crise financière globale.

La question centrale reste donc bien celle de la régulation de l’ensemble des marchés financiers et de la mise en place d’outils de lutte contre les bulles financières.

Clémentine Frondeuse

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- https://www.la-croix.com/Economie/E...

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