Le Capital de Marx sur France Culture : peut mieux faire (Chronique marxienne 10)

jeudi 16 novembre 2017.
 

France Culture a consacré en octobre 2017 quatre émissions sur le Capital de Karl Marx. Nous en rendons compte ici mais il nous a paru utile de rappeler un certain nombre de concepts de base figurant dans le Capital qui n’ont pas été mentionnés ou développés dans cette série.

Le lecteur peu familiarisé avec l’économie marxiste pourra donc prendre connaissance ici d’un certain nombre d’idées essentielles figurant dans le Capital..

Les chemins de la philosophie sur France Culture ont diffusé quatre émissions sur le Capital de Karl Marx en octobre 2017. Nous indiquons ici les liens pour écouter chacune de ces émissions.

Émission 1 : La fabrique de la plus-value . 09/10/2017

https://www.franceculture.fr/emissi...

Intervenant : Isabelle Garo Enseigne la philosophie au lycée Chaptal à Paris, présidente de la GEME (Grande Edition de Marx et d’Engels), auteure

Émission 2 : Remettre la philosophie sur ses pieds. 10/10/2017

https://www.franceculture.fr/emissi...

Intervenant : Bruno Pinchard professeur et doyen de la Faculté de philosophie de l’Université Jean Moulin Lyon III https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno...

Émission 3 : Le fétichisme de la marchandise. 11/10/2017

https://www.franceculture.fr/emissi...

Intervenant : Florian Nicodème, professeur agrégé de philosophie au lycée Jacques Decour de Paris, spécialiste de philosophie allemande et membre de l’équipe de la GEME (Grande Édition Marx et Engels aux Éditions Sociales)

Émission 4 : Le travail, c’est la santé. 12/10/2017

https://www.franceculture.fr/emissi...

Intervenant : Jean Quétier doctorant en philosophie à l’université de Strasbourg

Page de présentation des quatre émissions : https://www.franceculture.fr/emissi...

Commentaire.

La première et la dernière émission me semblent les plus précises et concises.

La seconde relève plus de l’interprétation et s’éloigne passablement du sujet. Faire du Capitale une œuvre théologico–politique paraît pour le moins étonnant mais le paraît moins lorsque l’on connaît les travaux de l’intervenant sur la mythologie.

Il aurait été beaucoup plus intéressant de voir comment la logique dialectique hégélienne a été utilisée et renversée par Marx dans la théorie de la valeur par exemple.

Il n’est nulle part question de la dialectique valeur d’usage/valeur d’échange ; travail concret/travail abstrait, forme monétaire de la valeur/contenu de la valeur, etc.

Nous sommes loin des considérations philosophico–économiques de M. Rosenthal dans son ouvrage « Problème de la dialectique dans le Capital ».

Il est tout de même curieux qu’une fois de plus, le meilleur spécialiste de Marx Jacques Bidet ne soit jamais invité par France Culture pour parler de l’œuvre de Marx dont il est un spécialiste internationalement reconnu.

Le manque de concision des interventions a fait que seule une toute petite partie du Capital a été abordée. Certes la théorie de la plus-value est importante mais même celle-ci a été incomplètement traitée puisqu’il n’a pas été question de plus-value relative et de plus-value absolue ainsi que de taux d’exploitation.

L’auditeur quelque peu au courant du fonctionnement du capitalisme financier actuel peut se faire cette réflexion : les capitalistes réalisent aussi des superprofits par la spéculation financière. Or on n’en parle absolument pas ici.

Pourtant cette question est abordée dans le le livre trois du Capital et la pensée de Marx reste tout à fait actuelle même lorsque l’on parle de profit bancaire ou boursier.

Idem pour le profit commercial abordé aussi dans le livre trois. Plus de concision, en ayant recours à des universitaires plus spécialisés sur Marx, aurait permis par exemple d’aborder ce sujet.

Voici une présentation concise de quelques concepts de base.

1. Une marchandise est la donnée d’un dipôle : une valeur d’usage qui est sa capacité à satisfaire un besoin, une utilité ; une valeur d’échange qui est sa capacité à être échangé contre une autre marchandise ou une certaine quantité d’argent.

2. La valeur d’échange (ou tout simplement valeur) d’une marchandise est déterminée par le temps de travail moyen socialement nécessaire à sa production. La valeur d’une marchandise est donc du travail humain cristallisée. Il s’agit ici d’un travail abstrait .

3. L’argent, comme toute marchandise, à une valeur définie par le temps social moyen nécessaire à sa production. Son utilité est précisément de pouvoir échanger les marchandises entre elles : il sert d’équivalent général.

De même que le temps peut être divisé à loisir en année, moi, jour, heure, minute, seconde et fraction de seconde le poids de l’or ou de l’argent peut être fragmenté en tonne, kilos, grammes, milligrammes etc. sa stabilité physique lui permet de servir d’étalon. Pour faciliter les transactions, on représente un poids de métal par des signes monétaires : pièces, billets, chèques, écriture électronique,…

4. l’expression monétaire de la valeur d’une marchandise est son prix. Mais la transformation de valeur en prix est un mécanisme complexe faisant intervenir le taux de profit

5. Économie de marché et économie capitaliste.

Dans une économie de marché, on a le circuit de bases suivants M– A– M’ : une marchandise M est vendue selon une certaine somme d’argent A qui permet d’acheter une marchandise M’. La finalité de la transaction est donc l’acquisition d’une valeur d’usage.

Dans une économie capitaliste, le circuit de base est : A– M–A’ avec A’ > A : La différence A’- A qui est le profit commercial. La finalité de la transaction est l’acquisition d’une valeur d’échange supérieure : l’argent devient alors capital.

6. Fétichisme de la marchandise.

Un aspect du fétichisme de la marchandise est de croire que cet écart de valeur résulte du processus de circulation des marchandises. Marx montre qu’il n’en est rien : ce n’est qu’une apparence. La source de ce profit se situe dans la production sociale des marchandises et de l’exploitation de la force de travail. Ce fétichisme consiste en la substitution de rapports sociaux à des rapports entre les choses (échanges de marchandises). Pour plus de détails voir ici https://www.marxists.org/francais/r...

7. La force de travail.

La capacité d’un travailleur à réaliser pendant un certain temps un travail constitue sa force de travail. Elle met en jeu des capacités physiques et (ou) intellectuelles de niveau de qualification variable.

De même qu’il ne faut pas confondre en physique une force avec le résultat de son action, il ne faut pas confondre la force de travail avec le résultat de son exercice : le travail.

8. La valeur de la force de travail est égale à la somme des valeurs des marchandises achetées par le travailleur pour assurer sa reproduction comme force de travail : valeur des aliments, des frais de logement, des frais de transport, de santé, d’éducation, de loisirs, etc. Cette valeur n’est pas immuable : Elle dépend du contexte historique et notamment des rapports de force sociales dont le droit du travail est une expression importante.

9. La force de travail salariée.

En économie capitaliste, la force de travail est une marchandise. Le propriétaire des moyens de production d’une entreprise achète pendant une certaine durée (loue) la force de travail d’un travailleur en échange d’un salaire.

Ces moyens de production se divisent en deux grandes catégories : les objets de travail (matière première, objet à transformer) et les moyens de travail (outils, machines, locaux, énergie, etc.).

Le salarié transforme les objets de travail par utilisation des moyens de travail. pour obtenir un produit ou marchandise dont il n’est pas propriétaire mais qui reste la propriété de l’employeur avant d’être vendu pour sur le marché.

Le mot produit ou marchandise doit être pris dans un sens générique : ce peut être un bien matériel ou immatériel (logiciel, cours…) ou un service (de cheveux, transports, conseils juridiques,…)

Le capitaliste consomme la force de travail du salarié qui est alors créatrice de valeur se cristallisant dans les marchandises produites. http://www.macrosociologie.com/macr...

10. Le salaire est le prix de la force de travail et non du travail produit. En réalité, ce salaire correspond à la valeur de la force de travail du travailleur appelé ainsi salarié. Ce salaire lui permet de se reproduire en tant que force de travail (voir ci-dessus). En apparence, ce salaire correspond au travail fourni par le salarié pendant la totalité de son temps de travail comme cela figure sur les bulletins de salaire.

11. La plus-value

Pour un temps de travail donné, par exemple un mois de 160 heures, le salarié créé une valeur correspondant à ce temps soit ici 160 heures. Mais la valeur v de la force de travail de ce salarié pour la même période est inférieure : dans notre exemple,, une valeur de 100 heures de travail qui correspond, en réalité, au montant en valeur de son salaire.

Le travailleur réalise donc un surtravail correspondant dans notre exemple à 60 heures. La valeur ainsi créée revenant à l’employeur s’élève donc à 60 heures et est appelée par Marx plus-value. Elle est notée souvent pl. Ainsi, le capitaliste paie en moyenne la force de travail à sa valeur mais la fait fonctionner à son avantage plus longtemps. Dans notre exemple, 60 heures de plus.

12. Le taux de plus-value

Le taux de plus-value ou taux d’exploitati est le quotient : pl/v. Dans notre exemple : 60/100 = 0,6 ou 60 %.

13. La valeur du travail vivant créé par le salarié.

En réalité, le salaire correspond à une valeur de 100 heures de travail et en apparence un travail de 160 heures. On a : v + pl = 160 heures

Ainsi l’action de la force de travail et une dépense de travail vivant dont une partie créait de la valeur pour le salarié (100 heures) et une autre partie créer de la valeur pour le capitaliste (60 heures).

14. La valeur d’une marchandise

14–. 1. Le travail mort et le capital constant.

Mais en général, pendant la période de travail considéré, (ici 160 heures) le travailleur créé une quantité de marchandises dont la valeur globale V est supérieure à son temps de travail.

En effet, pendant cette période, le travailleur utilise des moyens de production (matière première, machines, énergie, etc.) pour fabriquer les marchandises. Ces moyens de production transfert totalement ou en partie leur valeur aux marchandises fabriquées. Par exemple, une machine dont la "durée de vie" est de 60 mois transférera 1/60 de sa valeur pour chaque mois de fabrication. Ainsi, l’énergie, la matière première, la, machine ne créent pas de valeur nouvelle mais transfèrent leur valeur aux produits fabriqués. Elles ne sont pas créatrices de valeur contrairement au travail humain.

C’est la raison pour laquelle le travail cristallisé dans les moyens de production est appelé travail mort. Sa valeur est notée généralement C et est appelée capital constant. On oppose ainsi travail mort (machines) au travail vivant (humain).

Ainsi un robot fabricant la même marchandise qu’un humain ne crée pas de valeur par son « travail » mais transfèrent une partie de sa valeur aux produits qu’il fabrique.

L4–2. La valeur d’une marchandise.

Ainsi, en poursuivant notre exemple pour un mois de travail de 160 heures, la valeur transférée par les moyens de production pourrait être de 40 heures. La valeur d’une marchandise peut donc s’écrire :

V = C + v + pl

Dans notre exemple, : V = 40 + 100 + 60 = 200 heures de travail social moyen. Ainsi le capitaliste, pour produire une certaine quantité de marchandises d’une valeur globale V doit avancer un capital

K = C + v = capital constant + capital variable. On l’appelle capital avancé

Le capital constant correspond à l’expression monétaire de la valeur des moyens de production et le capital variable à l’expression monétaire de la valeur de la force de travail globale (les salaires).

Il réalise alors un profit qui est l’expression monétaire de la plus-value. L’expression monétaire de la valeur V n’est rien d’autre que le prix de production des marchandises.

Remarque : la valeur d’une machine des locaux, de l’énergie correspond au temps social moyen nécessaire à leur production, comme toutes marchandises.

C’est le cas par exemple de la valeur d’un robot dont la valeur est la somme de la valeur du software (temps de production des logiciels) et de la valeur du hardware. (temps de production des composants électroniques et de leur assemblage).

15. Plus-value absolue et plus-value relative.

L’un des objectifs majeurs des capitalistes est d’augmenter la plus-value.

15–1. La plus-value absolue.

La première méthode consiste à allonger le temps de travail. On parle alors de plus-value absolue. En poursuivant notre exemple, le capitaliste peut allonger le mois de travail de 10 heures. On peut alors avoir par exemple : v (102) + pl (68) = 170 heures La plus-value a augmenté de 8 heures et le taux d’exploitation devient : 68/102 = 0,67 au lieu de 0,60.

On peut se reporter à une chronologie des principales étapes de la limitation du temps de travail cliquant ici : http://www.ihscgtaquitaine.org/ihsa...

15–2. La plus-value relative

La seconde méthode, est de conserver le même temps de travail global et de modifier la répartition entre le capital variable et la plus-value. On parle alors de plus-value relative. En reprenant notre exemple : v (80) + pl (80) = 160 heures. Le taux d’exploitation devient alors : pl/v = 80/80 = 1 = 100 %

On constate que cela revient à diminuer la valeur de la force de travailv. Dans notre exemple, elle passe de 100 heures à 80 heures. Cela se traduit par une augmentation du taux d’exploitation.

16. La mécanisation. La composition organique du capital.

Comment alors le capitaliste s’y prend-t-il pour modifier cette répartition et pour diminuer la valeur de la force de travail ? En augmentant la productivité du travail.

Pour ce faire,le capitaliste utilise 3 méthodes 1) Une modification de l’organisation du travail dans le sens d’une plus grande rationalisation et intensification du travail (travail à la chaîne diminution des temps de pause, etc.) ; 2) une simplification des produits fabriqués ; 3) la mécanisation et l’automatisation du travail. (machine-outil à commande numériqu, robot, utilisation de l’intelligence artificielle pour la mécanisation des tâches intellectuelles,…)

En augmentant ainsi la quantité de marchandises produites pendant un même temps de travail, le temps de travail cristallisé dans chaque marchandise, c’est-à-dire sa valeur unitaire, diminue. Par exemple si pour 160 heures de travail, on passe d’une production de 1000 à 2000 marchandises, le temps unitaire cristallisé passe de 160/1000 = 0,16 à 160/2000 = 0,08 heure

Par généralisation de ce processus dans différents secteurs de la production, le travailleur achète donc des marchandises dont les valeurs unitaires ont diminué. La somme des valeurs des marchandises ainsi achetées correspondant à la valeur de sa force de travail diminue donc d’autant.

Dans le cas de la mécanisation, cela nécessite un investissement croissant en machines et donc en capital constant C.

Il en résulte que le quotient C/v appeler par Marx composition organique du capital a tendance à augmenter du fait de l’augmentation de C et de la diminution de v (rappelons que v est le capital variable, valeur de la force de travail). Et on arrive alors à la contradiction fondamentale du capitalismeselon Marx comme nous allons le voir ci-dessous.

17. Le taux de profit.

Marx définit le taux de profit comme étant le quotient

T = pl/K = pl/(C +v)

Il est facile de voir que ce quotient s’écrit aussi :

T = (PL/v)/(C/v +1)

On remarque au numérateur le taux d’exploitation et au dénominateur la composition organique du capital. Il en résulte que la hausse tendancielle de la composition organique du capital entraîne une baisse tendancielle du taux de profit.

Il s’agit d’une baisse tendancielle et non d’une baisse permanente. Pour certaines périodes, le taux peut augmenter,et pour d’autres le taux peut diminuer, mais sur le long terme le le taux a tendance à baisser en dépit de ses fluctuations.

Ainsi, en augmentant la mécanisation, on diminue certes la valeur de la force de travail, mais on fait baisser du même coup tendanciellement le taux de profit. Telle est selon Marx, la contradiction fondamentale du capitalisme.

Remarquons que pour augmenter le taux de profit T, lecapitaliste a tendance à augmenter le numérateur PL et à diminuer le dénominateur C +v. Nous avons vu que la diminution du capital variable v se réalise avec la mécanisation mais il est aussi possible de diminuer C en fabriquant par exemple les matières premières et les machines au moindre coût.. Comme illustration, on peut se reporter à l’article : la division internationale du travail numérique. http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Rappelons que la fonction essentielle de la colonisation est de payer la main-d’œuvre et et les matières premières le moins cher possible : pour le capitaliste, il s’agit de minimiser la quantité C + v.

En établissant une correspondance entre les grandeurs utilisées par Marx et les grandeurs comptables utilisées en comptabilité nationale, il est possible d’évaluer la valeur du taux de profit général auniveau de la société tout entière. On peut alors établir des graphiques à partir de données statistiques. Voir par exemple l’une des études de Michel Husson : http://hussonet.free.fr/tprof9.pdf

18. La valeur et le prix d’une marchandise en fonction du taux de profit

18–1. Valeur d’une marchandise en fonction du taux de profit.

De la formule : T = pl/(C + v) on peut déduire : pl =T (C +v)

Le taux de profit T permet alorsremières le moins cher possible, c’est-à-dire de minimiser la quantité Ces + V. de réécrire la valeur d’une marchandises : V = C +v +T (C +v) = (1 +T)(C +v) =K (1 +T)

Remarquons que le taux T peut représenter le taux moyen de profit réalisé par toutes les entreprises d’une même branche en situation de concurrence.

18–2. Valeur de marché et prix d’une marchandise.

La valeur créée dans la sphère de la production (dont la plus-value) ne se réalise que lorsque la marchandise est vendue dans la sphère de la circulation.

Pour Marx, " En lui-même, le prix n’est autre chose que l’expression monétaire de la valeur" Il faut distinguer la valeur individuelle d’une marchandise de sa valeur de marché. La valeur de marché est la valeur sociale à laquelle se réalise la valeur sur le marché lors de la vente et de l’achat de la marchandise. Cette valeur de marché dépend de la masse de marchandises de même type mise en circulation et de la loi de l’offre et de la demande. L’expression monétaire de la valeur de marché est le prix de marché

Si la valeur d’une marchandise est vendue au-dessous de sa valeur de marché, elle réalise une plus-value extra ou sur profit. En revanche, si la valeur est au-dessus de la valeur de marché, une partie de la plus-value ne se réalise pas. En fonction de l’offre et de la demande, le prix de marché varie mais sur le long terme, selon Marx, la valeur de marché oscille autour de son

19. La dialectique dans le Capital.

Examinons ici quelques exemples

Exemple 1.Le travail vivant créateur de valeur par l’action de la force de travail salariée se décompose en deux pôles antagoniques : le travail pour le salarié lui permettant de reproduire sa force de travail (correspondant au capital variable) et d’autre part le travail créateur de plus-value pour le capitaliste.

Il s’agit donc ici d’une unité dialectique dynamique qui est le cœur de la lutte de classes pour Marx. En termes de valeur cet antagonisme se traduit par le partage salaires/profits impactant le rapport pl/v. Du point de vue temporel, le partage du travail vivant en deux pôles antagoniques : temps de travail au profit du salarié/temps de sur travail au profit du capitalisme

Cet antagonisme se traduit pour les salariés par la lutte pour la limitation et la diminution de la durée du travail L’essence de cette lutte se situe dans les rapports de classe et son aspect phénoménal dans le partage salaires/profits.

Dans une conception réformiste, le dépassement de cette contradiction réside dans une meilleure répartition des profits et des salaires. En revanche,, dans une conception révolutionnaire le dépassement de cette contradiction ne peut se faire que par un changement radical de situation : celui qui produit doit être propriétaire et contrôleur de ses moyens de production ainsi que des marchandises qu’il crée. Dans cette vision, on abolit la division du travail vivant en deux parties antagoniques.

Exemples 2 : la transformation d’un pôle en son contraire. Une machine, pour sa fabrication, est cristallisation de travail vivant. Mais après avoir été fabriquée et vendue à une entreprise, lors de son fonctionnement dans un processus de production, elle devient cristallisation d’un travail mort qui ne produit pas de valeur nouvelle. Comme nous l’avons vu, elle transfère une partie de sa valeur auxx marchandises produites dans l’entreprise. Travail mort et travail vivant constitue une unité dialectique dont les pôles sont antagoniques Ce sont les deux termes de la composition organique du capital C et v. Une manifestation de cette contradiction est la lutte des travailleurs pour la maîtrise de la mécanisation, de la robotisation et plus généralement de l’utilisation des outils numériques à notre époque.

Annexe

Pour plus de détails et quelques compléments, on peut se reporter à mon article : prix, salaires, profits. Quatrième partie

http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Le Capital de Marxl sur Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Capital

Étude de la dialectique : quatrième partie du cours de Georges Politzer : "principes élémentaires de philosophie".

https://www.marxists.org/francais/p...

La dialectique du capital (PDF) par Jacques Bidet

Explication et reconstruction du capital par Jacques Bidet (PUF)

Les problèmes de la dialectique dans le Capital par Rosenthal (Éditions du Progrès)

Hervé Debonrivage


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message