Laurent Berger fait de la politique, celle du grand capital.

dimanche 30 avril 2017.
 

Il s’en prend à Mélenchon à cause de sa position sur l’Europe et aussi à cause de sa « révérence » au Venezuela dont le pouvoir, « depuis Chavez, a saigné le pays » et a « une population extrêmement pauvre qui vit sous un régime totalitaire ». Totalitaire ? Y a-t-il eu une seule élection dont le résultat n’a pas été respecté ? Et quand il y a eu un coup d’état totalitaire il a été l’œuvre des adversaires de Chavez et à l’époque on n’a guère entendu les protestations de la CFDT. Et si le peuple en masse a manifesté pour que Chavez retrouve le pouvoir c’est qu’il était masochiste ? Chavez a gagné 9 élections il faut en gagner combien pour ne pas être « totalitaire » selon la CFDT ? A moins qu’elle ne prétende que les urnes ont été bourrées et ne conteste les résultats… toujours sans faire de politique évidemment.

De manière tout aussi apolitique il a poursuivi en indiquant qu’il ne partageait « quasiment aucune » position de Mélenchon et qu’il y avait avec ce candidat « un risque en termes d’une vision assez totalitaire ». Décidément le totalitarisme est partout pour lui.

N’en déplaise à Berger et les siens, je fais partie de celles et ceux qui pensent que le Venezuela n’est pas une dictature mais qu’il est dans un processus qu’il faut défendre mais c’est presque anecdotique en l’espèce.

Ce qui ne l’est pas c’est qu’au travers de son propos Berger montre qu’il n’est pas apolitique du tout et que son apolitisme présumé, comme tous ceux qui s’en prévalent est en fait une façon de masquer son engagement contre le camp du monde du travail et son asservissement au camp du capital. Hollande le sait bien qui lui rend un hommage appuyé en la montrant en exemple à ce qu’il reste du PS.

Passons sur la vision simpliste des élections présidentielles (« chacun dit votez pour moi et je m’occuperai de vous »), ce sont bien des raisons politiques qui ont poussé la CFDT à soutenir la loi El Khomri hier (ne remontons pas plus loin les exemples de soumission sont bien trop légions) et font dire aujourd’hui à Berger, au nom du « syndicalisme apolitique » que sur la durée du travail « la référence hebdomadaire n’est plus la bonne référence ». Qu’il faut analyser la durée du travail tout au long d’une carrière ce qui lui permet de justifier que son syndicat ne fera rien pour pousser la revendication des 32h. Au passage notons que la CFDT pousse le projet dangereux pour la santé d’une banque du temps qui permet la plus grande flexibilité des horaires tout au long d’une vie, autrement dit la possibilité de semaines surchargées et harassantes quand le capital le demande !

Que la CFDT s’attaque fortement à Mélenchon ou qu’elle critique Hamon sur les aspects les plus positifs de son programme, qu’elle défende avec vigueur « l’Europe » en faisant semblant de la confondre avec l’alliance capitaliste nommée UE (« tous ceux qui disent que la solution c’est de sortir de l’Europe sont des menteurs » sic !), la CFDT démontre une seule chose : elle fait de la politique, celle du capital.


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