Brésil. Cunha, chef de l’opposition parlementaire à Dilma Roussef, sous les verrous sous les verrous

lundi 24 octobre 2016.
 

L’ex-président de l’Assemblée, artisan du coup d’État contre Rousseff, est accusé de corruption.

« Machiavel », comme on surnomme parfois Eduardo Cunha, n’a pas vu le coup venir. L’ex-président de la Chambre des députés, artisan de la destitution de la cheffe de l’État Dilma Rousseff, a été arrêté mercredi et placé en détention préventive dans le cadre de l’enquête sur les scandales de corruption au sein du géant pétrolier national, Petrobras. L’évangéliste à la réputation sulfureuse doit répondre de sept chefs d’inculpation pour corruption passive, blanchiment d’argent, évasion fiscale et pots-de-vin perçus lors de l’achat de champs de pétrole au Bénin. Il aurait ainsi touché les sommes rondelettes de 1,5 million et 1,2 million d’euros. L’existence de comptes en Suisse

En mai, la Cour suprême avait décidé de le suspendre de sa fonction pour avoir abusé de ses prérogatives afin de couvrir ses malversations. Le ministère public avait alors dévoilé l’existence de comptes en Suisse estimés à 4 millions d’euros. En septembre, Eduardo Cunha avait perdu son immunité parlementaire, ce qui a ouvert la voie à son arrestation. Cet ultraconservateur, connu pour ses propos homophobes, a toujours nié en bloc les accusations qui pèsent contre lui, en dépit d’un train de vie fastueux qui ne collait pas avec ses revenus de parlementaire.

Il a depuis été lâché par ses amis du Parti du mouvement démocratique du Brésil (PMDB), dont le président putschiste, Michel Temer, lui-même inquiété par la justice. Reste à savoir pourquoi cette arrestation n’est pas intervenue plus tôt, lorsqu’il orchestrait le renversement de Dilma Rousseff. Les agissements de Cunha étaient pourtant connus et dénoncés par la gauche. Catherine Dos Santos


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