Éducation : les "60 000 postes" ne seront pas créés

jeudi 6 octobre 2016.
 

Les 60 000 postes promis en 2012 (promesse qui entérinait au passage, après les 80 000 destructions du quinquennat Sarkozy, la destruction, a minima de 20 000 postes sur la période 2007-2017 ) ne seront pas créés.

Les derniers chiffres du ministère de l’éducation nationale disponibles indiquent en effet qu’en 2015, 4150 créations de postes d’enseignants titulaires ont été réalisées. Semblant correspondre à la titularisation d’enseignants contractuels, ils expriment davantage un changement de statut que des créations nettes. S’y ajoutent 24 300 recrutements de stagiaires dont il faut rappeler qu’ils sont affectés à mi-temps en établissement. Sur le plan pédagogique, ils équivalent donc à 12 150 temps pleins devant élèves.

Au delà des objectifs affichés, à propos desquels la note d’analyse de l’exécution budgétaire 2015 de la Cour des comptes souligne l’écart entre postes présentés comme "créés" et recrutements véritables, le gouvernement est mis en échec par l’effondrement des résultats aux concours. C’est la conséquence de l’incurie d’une politique ayant conduit à une dramatique perte d’attractivité du métier d’enseignant.

Au final, la comparaison du nombre d’enseignants (titulaires et non titulaires) des premier et second degrés du secteur public entre 2012 et 2016, permettant la prise en compte des départs à la retraite, indique une augmentation nette d’environ 20 000 postes. Nous sommes très loin des près de 45 000 créations auxquelles le gouvernement prétendait parvenir passée la session 2016 des concours.

Dans un contexte de forte augmentation de la démographie scolaire, l’absence des créations promises a aggravé la dégradation des conditions d’apprentissages des élèves. Ils sont aujourd’hui en moyenne plus nombreux par classe que sous le quinquennat Sarkozy en primaire, au collège et au lycée ! Aux classes surchargées s’ajoutent les remplacements non assurés faute d’enseignants.

"Priorité à la jeunesse" ? L’engagement de 2012 a fonctionné, pour ceux qui voulaient y croire, comme un leurre. Il y a urgence à rompre avec cette politique et à répondre aux besoins éducatifs en s’émancipant de l’austérité. Le Parti de Gauche propose un plan de pré-recrutement permettant, sur la durée d’un quinquennat, l’embauche de 45 000 enseignants titulaires supplémentaires pour revenir, au moins, à la situation de 2007. C’est ce que permet la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle.

Paul Vannier, secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche


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