Violences policières honteuses contre les jeunes manifestants ce 24 mars

samedi 2 avril 2016.
 

Le coup de poing policier sur un lycéen de seconde à Bergson (Paris 19ème)

- A) Nantes Manifestant tellement violenté (vidéo) que l’IGPN est saisie
- B) Lycéen tabassé devant le lycée Henri-Bergson (vidéo)
- C) Lycéens de Bergson « La violence policière était totalement déroutante »
- D) Le PG dénonce la répression de la jeunesse décidée par le gouvernement
- E) Violente intervention policière à Paris 1
- F) Caen : Violences policières devant le lycée Rostand
- G) A Metz, comme ailleurs, non aux provocations policières
- H) 24 mars : Répression policière à Besançon
- I) Dijon, Besançon, Rennes, Lyon... Nous exigeons de pouvoir manifester sans se faire intimider

A) Nantes le 24 mars 2016 : Manifestant tellement violenté (vidéo) que l’IGPN est saisie

L’homme violenté par des policiers se fait appeler Max. Âgé de 32 ans, il est animateur socioculturel et milite pour de nombreuses causes, à Nantes. Un ami à lui nous décrit un « mec très calme, posé. Jamais violent. » Après avoir été conduit au CHU, il a été placé en garde à vue.

« [Max] était en train de donner du sérum physiologique à deux étudiantes aveuglées par le gaz lacrymo quand il a vu arriver un véhicule de gendarmes mobiles. Ils ont commencé à traverser la voie de tram tous les trois, mais visiblement pas assez vite au goût des agents de la CDI [Compagnie départementale d’intervention, NDLR] qui les ont chargé pour les repousser alors qu’ils étaient déjà en train de partir…

Ensuite on voit ce qu’il se passe sur la vidéo. Les policiers qui l’ont frappé ont ensuite appelé les pompiers, et attendu leur arrivée auprès de Max, assis au sol, sans lui donner ne serait-ce que de quoi éponger son sang. Max, une fois dans le véhicule des pompiers, un fourgon de police continuera à le suivre. Les agents le suivront encore jusqu’au service des urgences, où M. ne sera séparé d’eux que par un rideau, et soigné en entendant leurs conversations. Il exprimera d’ailleurs son malaise en disant quelque chose du genre « vous me mettez en insécurité, vous me tapez dessus et vous me suivez jusqu’à l’hôpital » Le médecin lui fera sept points de suture. Puis les policiers le feront monter dans leur propre véhicule avant d’appeler leur hiérarchie, visiblement pas convaincue par la nécessité d’une garde à vue. Max les entendra dire : « ça fait 1 heure 30 qu’on poireaute pour le mettre en GAV, on ne va quand même pas le relâcher. »

Un second coup de fil et les agents seront satisfaits. M. sera donc placé en garde à vue et interrogé, il reconnaîtra être en possession d’un mégaphone mais les policiers ne trouveront aucun délit à lui mettre sur le dos. Il passera pourtant la nuit en cellule, car « la nuit porte conseil ». Le lendemain, après une nouvelle tentative d’interrogatoire, il sera finalement libéré. Sans convocation ni rappel à la loi. »

B) Un lycéen tabassé devant le lycée Henri-Bergson ce 24 mars par un policier lors de la manif anti loi-travail

Les vidéos sont en train de faire le tour du web. Elles montrent un lycéen à terre, maîtrisé par des policiers. L’un d’eux lui ordonne de se relever, puis lui assène un violent coup de poing. La vidéo ci-dessous, regroupe les différentes images trouvées sur le web, filmant la scène sous plusieurs angles.

https://www.youtube.com/watch?v=rjK...

L’incident a eu lieu devant le lycée Henri-Bergson, dans le XIXe arrondissement de Paris, en marge des manifestations étudiantes de ce jeudi 24 mars organisées dans toute la France pour demander le retrait de la loi El Khomri sur la réforme du Code du travail. Des lycéens avaient mis en place un blocus pour éviter les entrées et sorties aux abords de l’établissement.

Pour l’heure, nous ne disposons d’aucun élément de contexte sur cet incident choquant. Les vidéos qui circulent ne montrent rien de ce qui a pu se dérouler avant l’interpellation du jeune garçon.

C) Enquête auprès de lycéens de Bergson : « La violence policière était totalement déroutante »

Les camarades du jeune lycéen frappé jeudi par des policiers, lors du blocus de cet établissement parisien, ont témoigné vendredi de l’incroyable brutalité de cette intervention. Une enquête confiée à l’lGPN a été ouverte par le parquet de Paris.

Dès huit heures du matin, vendredi, environ deux cents élèves du lycée Henri-Bergson, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, se sont rassemblés pour protester contre les violences policières dont certains de leurs camarades ont été l’objet, hier matin, lors du blocus de leur établissement contre la Loi El Khomri.

La brutalité de cette intervention a été révélée par une brève vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Un lycéen de 15 ans, Adan, surnommé Danon, élève de seconde, y apparaît d’abord maintenu au sol par trois CRS puis relevé et frappé violemment au visage par l’un des agents. Le jeune homme, le visage ensanglanté, a été conduit au commissariat puis relâché après avoir été entendu par la police.

« La scène a duré bien plus longtemps. C’était d’une violence déroutante », raconte Iliès. Il ose à peine répéter les insultes et menaces « contre nos familles ou homophobes » proférées en même temps que les coups. « Certes, nous avons lancé des œufs et de la farine mais qu’est-ce que pèse un œuf contre une matraque ? », interroge le lycéen pour qui la réaction des policiers « était totalement disproportionnée ». Une disproportion et, plus généralement, des violences dénoncées par la Fidl et l’Unef qui, aux côtés d’une vingtaine d’organisations de jeunes, ont appelé la journée d’action de jeudi.

Diane s’est interposée entre son petit ami et le policier cagoulé qui commençait à le frapper, lui tirant les cheveux et lui donnant des coups de pieds pour lui écarter les jambes en l’injuriant vertement. Le couple venait d’arriver sur les lieux. Le garçon s’apprêtait à filmer la scène : « Les grenades lacrymogènes. L’encerclement des lycéens par les CRS, la fuite de certains vers la rue Sécrétant stoppés net par des croches pieds et rudement matraqués... » Assia est désabusée par ce qu’elle a vu : « Je suis sûre que le fait que nous soyons dans le 19e arrondissement a compté. La police n’interviendrait pas comme cela ailleurs. Depuis le début de notre mobilisation, les CRS ne sont jamais loin du lycée ».

Plusieurs témoins évoquent le cas d’un deuxième lycéen, Stiven, violemment pris à parti par les forces de l’ordre. L’élève de première aurait été vu, au sol, tiré par les pieds, peut-être inanimé, et emmené au commissariat. Trois à cinq jeunes ont suivi le même chemin. Tous en sont ressortis dès jeudi soir, à priori sans que des poursuites n’aient été engagées.

Les violences ont, en tout cas, été reconnues. Vendredi, en milieu de matinée, une délégation de lycéens a été reçue par le préfet de police de Paris, le recteur de l’Académie de Paris, en présence du proviseur du lycée et d’enseignants. Le préfet de police aurait évoqué trois policiers impliqués dans les violences dont un de la brigade anti-criminalité. L’auteur du coup contre Adan aurait été suspendu. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris confiée à l’IGPN, la « police des polices ». Les lycéens ont indiqué au préfet qu’ils disposaient de plusieurs vidéos témoignant de violences sur d’autres jeunes qu’ils fourniront aux enquêteurs. De son côté, l’adolescent, qui se plaint de douleurs dans le haut du corps, envisage de déposer plainte.

Dans un communiqué publié vendredi, la fédération des parents d’élèves FCPE du lycée Bergson s’étonne également du déploiement policier de jeudi. « Ailleurs, à Paris, ce type de blocus, caractéristique de la mobilisation lycéenne, ne provoque pas d’intervention policière. » La FCPE dénonce également la brutalité des agents : « Plusieurs élèves ont reçu des coups de matraque, subi des jets de lacrymogène et ont été frappés. Certains de ceux qui fuyaient ou observaient de loin ont été rattrapés et ont de même subi des violences. » Les parents d’élèves s’inquiètent pour l’avenir. « La violence policière n’est pas la meilleure façon d’éduquer à la citoyenneté et nous avons les plus grandes craintes sur ce que nos enfants pourront retenir des épisodes de la journée. »

En fin de matinée, vendredi, une centaine de lycéens de plusieurs établissements parisiens avaient rejoint ceux de Bergson. Un cortège improvisé s’est rendu au commissariat central du Xe arrondissement, à la mairie puis au commissariat du XIXe avec l’intention de protester contre ces violences. Des jets de pierre et diverses dégradations commises par un groupe de manifestants ont mis fin à cette manifestation. « Des casseurs sont venus et ont motivé un peu des jeunes qui n’ont plus d’espoir et c’est parti en vrille », regrette Belhassen, un élève.

D) Le Parti de Gauche dénonce la répression de la jeunesse décidée par le gouvernement

Un grand nombre de témoignages remonte de partout à propos de violences policières démesurées le jeudi 17 mars à l’encontre d’étudiants et de lycéens.

Entre autres :

A Paris Tolbiac, la Bac et les CRS sont entrés dans l’Université pour interdire une AG et ont expulsé violemment les étudiants.

A Marseille, beaucoup de manifestants ont été brutalement bousculés et un jeune lycéen mineur est sorti de son arrestation avec 15 jours d’ITT et en plus sur le coup d’une accusation !

A Caen, un jeune a fait un malaise après une très violente charge de CRS sur les élèves du Lycée Edmond Rostand et six autres ont été interpellés, arrêtés, menottés et emmenés. D’autres violences policières ont été constatées devant le lycée Jules Verne de Mondeville dans le Calvados.

Nous ne doutons pas que les fonctionnaires de police agissent ainsi sur ordre.

Avant les prochaines manifestations, le PG exige du gouvernement qu’il cesse avec cette politique de répression, de provocation et d’intimidation. Mr Valls a-t-il oublié la mort de Remi Fraysse ?

Nous demandons en outre la fin des interventions de policiers à l’intérieur des Fac et la réouverture de celle-ci afin d’éviter les désordres ainsi provoqués. Ce n’est pas ainsi que le gouvernement stoppera le mouvement contre la loi El Khomri.

Source : https://www.lepartidegauche.fr/comm...

Eric Coquerel

E) Violente intervention policière à Paris 1

Après l’arrivée de la manifestation Place d’Italie, en fin d’après-midi, un grand nombre d’étudiants souhaitaient spontanément pousser le parcours jusqu’à Tolbiac (Paris 1).

Des rues adjacentes, une trentaine de fourgons de CRS et plusieurs cars pour les interpellations ont été envoyés. En tout, près de 300 CRS et une cinquantaine de policiers en civil ont été déployé. Mais cette mise en scène n’en est pas restée à la simple parade.

Alors que plus de 200 étudiants s’étaient massés devant le centre de Tolbiac pour dénoncer ce déploiement et que les personnes qui occupaient l’amphithéâtre étaient en train d’en sortir, CRS et policiers en civil ont commencé à charger tous azimuts, interpellant et matraquant jusqu’aux passants.

La violence de l’intervention policière a choqué toutes les personnes présentes.

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F) Caen : Communiqué du PG14 suite aux violences policières du 18 mars 2016 devant le lycée Rostand

"La compagnie de CRS… en opération devant le lycée Rostand [a] à nouveau chargé, matraqué les élèves présents et lâché des chiens" voilà selon le journal Tendance Ouest comment le gouvernement de François Hollande fait de la jeunesse sa priorité et comment il répond à sa revendication d’être écouté sur la loi Travail.

L’article indique un peu plus loin "Une élève est restée à terre en faisant un malaise, les pompiers ont été alertés et sont venus la prendre en charge. Six élèves ont été interpellés, arrêtés, menottés et emmenés". En agissant de la sorte, il prend l’entière responsabilité des violences qui se déroulent aux portes des établissements scolaires du Calvados.

Le Parti de gauche condamne ses violences inutiles, dangereuses et entend dès maintenant travailler à une réponse unitaire de toutes les forces politiques et sociales attachées à la liberté d’expression et au droit de manifester. Il enjoint la ministre de l’Education nationale à garantir la sécurité des lycéens aux abords de leurs établissement comme c’est son devoir.

source Tendance Ouest : http://m.tendanceouest.com/actualit...

- Article original : https://www.lepartidegauche.fr/vuda...

Karinne Gualbert

G) A Metz, comme ailleurs, non aux provocations policières

Jeudi 17 mars, après un assemblée générale sur le campus du Saulcy et un passage dans plusieurs amphis, les étudiants mobilisés contre le projet de loi El Khomri ont décidé de bloquer pacifiquement le pont de l’île du Saulcy pendant une heure en organisant un sit-in à partir de 16h. Entre 100 et 150 personnes y ont participé. Avec les étudiants, des lycéens de plusieurs établissements étaient également présents ainsi que des salariés et membres de la CGT, de la CNT, de FO, de la FSU et du NPA.

La police est intervenue à 17h, alors que l’action se terminait. Repoussant les manifestants avec des gaz lacrymogènes et des coups de matraques, blessant un des manifestants avant de l’interpeller ainsi que quatre autres personnes.

H) 24 mars : Répression policière à Besançon

Le 24 mars après un rassemblement à 11h place de la Révolution à Besançon, une manifestation démarre, regroupant 500 personnes, surtout des jeunes, principalement étudiantEs.

Joyeuse et colorée, elle comporte aussi des syndicalistes FO, CGT et Solidaires ainsi que des militantEs libertaires, PCF, PG, Ensemble ! Elle emprunte un parcours inhabituel, s’éloignant du centre-ville, et bifurquant quelque fois pour changer de direction alors que le véhicule de police qui lui ouvre la voie continue tout droit, puis est contraint de rebrousser chemin pour reprendre sa place en tête de cortège.

Près de la gare, un sit-in est décidé à un très grand carrefour, bloquant la circulation pendant environ un quart d’heure, sans heurt malgré les protestations de quelques automobilistes. Le cortège bon enfant, avec des slogans et des chansons, rejoint le centre-ville et la faculté de Sciences Humaines où se tiendra une assemblée générale appelée par le comité de mobilisation pour envisager la suite du mouvement.

C’est après cette assemblée que les choses vont se gâter. Devant la mairie, un jeune est arrêté par des policiers en civil, quasiment « kidnappé » et emmené au commissariat. Il lui est reproché d’avoir tenté de pénétrer dans un lycée à l’occasion de la manifestation du 17 mars. La bousculade qui a eu lieu avec l’équipe administrative qui était à l’entrée a servi de motif au proviseur pour déposer plainte semble-t-il. Des étudiantEs vont se regrouper devant le commissariat où le jeune est retenu. Ils seront bientôt une trentaine, rejoint par des syndicalistes CGT et Solidaires. L’attente va durer environ 2 h dans le calme, avec des slogans et quelques pancartes ainsi qu’une banderole. Puis vers 19h des policiers sortent du commissariat, exigent que les manifestantEs s’en aillent et quasi-immédiatement repoussent tout le monde du trottoir sur la rue, avec des coups et pulvérisation de gaz lacrymogènes. C’est la débandade parmi les manifestantEs, dont 2 seront arrêtés et emmenés au poste de police, le secrétaire départemental de la CGT et un membre du même syndicat de l’Université (https://www.youtube.com/watch?v=sTc... ; https://www.facebook.com/UnivFcomte...). Ils sont menacés d’être inculpés de violences et rébellion. Le premier interpellé sera relâché vers 21h, les 2 autres vers minuit.

Vendredi 25 mars un rassemblement s’est tenu devant la Préfecture, permettant à plus de 200 jeunes et militantEs de protester contre les pressions et la répression qui visent celles et ceux qui se mobilisent. La démonstration a été là encore très pacifique. Une délégation de syndicalistes a été reçue et a fait connaitre sa réprobation de ces entraves à la possibilité de manifester. Ici comme ailleurs on voit les effets d’une conception « très encadrée de la démocratie » et de la pratique autoritaire d’un pouvoir totalement discrédité par la politique qu’il mène.

I) Dijon, Besançon, Rennes, Lyon... Nous exigeons de pouvoir manifester sans se faire intimider (NPA)

A Dijon, la police a chargé à plusieurs reprises, plusieurs manifestants ont reçu des coups violents, ont été gazés et certains en sont resté à terre assez longtemps malgré les premiers secours.Hier Jeudi 24 mars, un étudiants de Besançon, militant de SUD Étudiant est violemment embarqué par trois policiers de la BAC en civils, sans brassards. Une délégation demande des infos au commissariat, se fait gazer, matraquer et 2 participants sont arrêtés dont le secrétaire général départemental de la CGT, qui ne seront libérés qu’au milieu de la nuit.

Ces épisodes révoltants ne sont pas isolés et il apparaît clairement que le gouvernement veut réprimer violemment la contestation sociale. De Rennes, de Metz à Lyon ou Paris, les manifestants ont été témoins de scènes de violence policière (parfois filmées par un téléphone portable).

Le gouvernement, qui se sait totalement discrédité - à part auprès de Gattaz - et qui sait que son projet de loi « travail » est massivement rejeté dévoile une fois de plus le vrai visage de l’État d’urgence : criminaliser l’activité militante et toute contestation sociale. Le NPA 21 dénonce la répression et les provocations policières. Nous exigeons de pouvoir manifester sans se faire intimider, nous exigeons qu’il n’y ait aucune poursuite.

J) Marseille : Vidéo de la fin de manifestation jeune

https://www.youtube.com/watch?v=iSA...


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