Un bilan d’étape de ma proposition de candidature

jeudi 10 mars 2016.
 

Voilà seulement trois semaines que j’ai proposé ma candidature. Tout le projet du mouvement « la France Insoumise » repose sur la capacité à être entendu de tous et pris en charge par tous. Et notamment par le cœur de ceux qui sont aujourd’hui non seulement dans le rejet du système de la caste, mais veulent aussi ouvrir une issue positive à la situation politique et sociale qui se nécrose sous nos yeux. Une attitude qui se répand sans étiquette de parti ni bulletin d’adhésion, bousculant les lignes rouges que l’on croyait bien fixes dans sa propre tête.

J’estime que la première étape du déploiement que je prévoyais a été franchie avec méthode et succès. En dépit du tir de barrage de mes prétendus « amis du Front de Gauche » qui se seront acharnés à critiquer et dénaturer ma démarche sous le prétexte d’une « action en solo » et, crime suprême, sans les avoir prévenus du jour où ils auraient pu me nuire plus efficacement, plus de 72 500 « insoumis » se sont déclarés en appuyant ma proposition de candidature et 2000 d’entre eux ont fait un don ! En fait, peut-être que les mises en cause de mes détracteurs m’auront servi en confirmant que je me présentais bien hors cadre. Car ceux qui se sont engagés avec moi l’ont fait avec énergie et engagement. Ils comprennent que tout se jouera sur l’ancrage populaire et personnel de cette démarche. De fait, plus de 600 groupes d’appui ont été enregistrés et ils sont situés partout dans le pays. 19 de ces groupes d’appuis se trouvent d’ailleurs dans les outre-mers et 26 parmi les Français de l’étranger.

Le maillage des groupes d’appui est donc déjà bien dense. Il faut le renforcer bien plus encore. Si vous n’avez pas encore rejoint un groupe, vous pouvez le faire à chaque instant. Notez d’ailleurs que tout le monde peut créer soi-même un groupe d’appui s’il n’en existe pas près de chez vous. Mais pour le dire franchement, on peut et on doit aussi le faire si l’on ne supporte pas les autres membres du groupe existant. L’action politique ne doit pas être une corvée ni une punition. Les groupes d’appui ne doivent être ni récupérés ni privatisés et nul ne doit voir son action paralysée par des contingences locales ou de personne. C’est pourquoi je ne permets pas que se déclarent des « groupes régionaux » ou « départementaux » car ces périmètres ne correspondent pas au projet que les groupes d’appui incarnent. Nous formons un mouvement pas un nouveau parti. Pour que le plan de marche fonctionne il faut ancrer l’action dans le plus grands nombre de points de contacts.

Je vois que les insoumis comprennent vite et bien ce qu’il faut faire. Je suis scotché par leur rapidité de réaction. D’ores et déjà, les insoumis ont commandé 600 000 tracts. A noter : ils les ont payés. Tout comme les 80 000 affiches et les 60 000 autocollants, envoyés en métropole et dans les outre-mers. A noter encore que ce matériel a été empaqueté par des militants, bénévolement. Les premiers colis ont déjà été reçus et le reste suit, si bien que le passage à l’action au grand jour dans les rues et sur les murs a commencé un peu partout. L’orgueil de notre lancement, c’est l’appel spécifique, lancé par des syndicalistes et lanceurs d’alerte. Il a reçu déjà plus de 2 000 signatures dont plus d’un millier de syndicalistes de tout le pays.

La France insoumise se met donc en mouvement. Je suis un déclencheur. Mais le but de la campagne n’est pas ma personne. C’est évidemment le projet que nous allons porter et le mouvement que nous allons construire ensemble. C’est ce que j’ai dit dès la première heure dans la déclaration présentant ma démarche mise en ligne sur le site jlm2017.fr : « je vous propose donc à la fois une candidature, un projet en construction, un moyen de travail commun et un outil d’action ».

C’est dans cet état d’esprit que j’ai proposé dimanche 28 février sur i>télé un processus de désignation collective des 577 candidats aux élections législatives. L’objectif est de permettre à une nouvelle majorité de se créer, à partir de l’action populaire, hors des négociations des partis. Ceux-ci sont évidemment légitimes à proposer leur aide pour agir et leur concours sera le bienvenu. Les militants politiques sont évidemment les très bienvenus. Mais je refuse que la désignation des candidats aux élections législatives se fasse une fois de plus dans les arrière-cuisines d’une négociation entre appareils.

Je souhaite au contraire que des assemblées de base du mouvement « la France insoumise » décident de nos candidats aux législatives, qu’ils construisent les candidatures. Et surtout, il s’agit d’établir une cohérence totale entre la campagne législative et celle de la présidentielle. Il s’agit de viser à avoir un groupe à l’assemblée qui ne fonctionne pas sur le mode « chacun pour soi » ou « je fais ce que je veux et je ne dois de comptes à personne ». Mais un groupe où la discipline collective existe, où on rend des comptes aux électeurs et aux citoyens qui vous ont porté, où on se consulte avant les votes et où les citoyens sont associés au travail parlementaire. C’est la condition pour chacun se sente à sa place dans ce mouvement.

En toute hypothèse, il ne s’agit pas de psalmodier mon nom pendant les 14 mois qui nous séparent de l’élection. Notre campagne ne prend de sens qu’en relation avec le contexte qui la justifie. Nous ne faisons pas seulement campagne pour un homme, un nom pour un programme ! Il s’agit de projeter notre force en renfort de l’action de tous ceux qui vont mettre notre pays en mouvement contre l’ordre établi, les projets de la caste et ainsi de suite.

A l’heure actuelle, la tâche pour « la France insoumise », c’est d’aider à la lutte pour le retrait total du projet de loi El Khomri. Une marée citoyenne peut l’obtenir ! Le gouvernement a déjà dû reculer la date de présentation du projet de loi en conseil des ministres de 15 jours. Trop tard ! La date du 9 mars s’est imposée comme un premier rendez-vous de mobilisation. Son origine dans la jeunesse et sur les réseaux sociaux est un très bon indicateur de l’énergie disponible pour ce combat. L’appui résolu de plusieurs syndicats dont l’UNEF, la FIDL, l’UNL, la FSU, FO, Solidaires et la CGT à cette journée est prometteur. Ils appellent à la manifestation le 9 et le 31 mars.

Les groupes d’appui et les insoumis doivent se mettre au service de la mobilisation nationale pour le retrait de la loi El Khomri. Chacun doit accomplir sa part du travail. Nous avons appelé à signer la pétition contre la loi et j’ai relayé sur les réseaux sociaux l’initiative #OnVautMieuxQueCa des youtubeurs. Tout ce qui permet de faire grandir le mouvement contre cette loi est bon. Notre tâche est de propager des arguments comme je l’ai fait sur ce blog et comme nous venons de le faire sur le site jlm2017.fr. Vous y trouverez une lecture analysée de l’avant-projet de loi. Nous devons faire connaître les dangers de ce projet de loi comme nous l’avons fait avec le visuel contre la suppression de la durée légale de congés en cas de décès d’un proche. Ce visuel a été partagé plus de 80 000 fois sur les réseaux sociaux. Vous aurez noté que ce matériel n’est pas siglé du site jlm2017.fr ou de mon nom. Ce n’est pas l’objectif de cette action d’appeler à signer pour la présidentielle. Et surtout pas de donner l’impression qu’il faut attendre 2017 pour agir ! L’objectif est de se mettre au service de la mobilisation pour la faire grandir.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message