Le burnout de la ministre du travail est une "affaire domestique"

vendredi 4 mars 2016.
 

3 semaines

C’est le temps qu’aura mis la ministre du travail avant de s’effondrer en s’appliquant à elle-même ce qu’elle préconise aux travailleurs.

Preuve en est que le monde du travail que ce gouvernement essaie de mettre en place est intenable pour un être humain. Fragilisée par son nombre d’heures supplémentaires imposées au forfait cadre, Madame la ministre travaillait également le dimanche et le soir. Sans repos, entièrement dévouée à la production des lois de régressions capitalistes, son corps lui a rappelé que personne n’est sur-humain et que le capitalisme porte en lui les germes de la destruction physique. Quand la limite est dépassée, ce n’est plus une question de volonté ni même d’envie, c’est la mort subite.

Les réactions du gouvernement entourant le malaise de la Ministre reprennent les clichés et mensonges entourant les milliers de morts au travail dues à l’exploitation.

François Hollande, patron gribouille de l’entreprise social libérale monte au créneau tel un patron de France Telecom pour se dédouaner de ses responsabilités dans le burnout de sa ministre du travail. Il s’agit d’un « accident domestique ».

Combien de fois n’avons nous pas entendus les assassins managériaux rejeter sur la victime les raisons de leurs faiblesses physiques. « Elle avait des problèmes familiaux », « Elle avait des difficultés dans sa vie personnelle ». Passez votre chemin, rien à voir avec le travail.

Sur Europe 1, Stéphane Le Foll, le bras droit de Hollande, clame que « la politique, c’est pas facile, contrairement à ce que certains laissent croire » autre façon de dire « Elle n’avait pas les compétences nécessaires ». Là aussi des propos stupides d’un management décérébré rejetant le malaise physique sur la compétence de la victime.

Jean-Marie Le Guen, le deuxième bras droit de Hollande en appelle « à la retenue » à l’égard de la ministre rejetant lui la faute sur le contexte extérieur. « Ce qui est vrai, c’est que la manière dont cette jeune ministre est souvent attaquée, parfois par des gens de gauche, je crois, pèse beaucoup aussi sur elle ». Comment ne pas reconnaitre l’excuse si souvent clamée du « contexte difficile du marché » où « d’une concurrence qui est rude » ou tout simplement « la faute à la crise » ! Le tout accompagné d’une petite pointe de remise en cause de l’expérience de la Ministre car elle est « jeune ».

Toutefois Le Guen se troue en admettant « Je sais qu’elle était un peu fatiguée il y a déjà plusieurs semaines, enfin trois semaines ».

Il admet donc que tout le gouvernement savait qu’elle était en difficulté, qu’elle se fragilisait à la tache. Tout ces managés de gouvernement ont regardé autre part, ils n’ont rien fait.

Et maintenant, sous couvert de soutenir leur collègue, ils se chargent de la démolir. Déni de leur responsabilité, déni des réalités physiologiques, déni de la réalité de fonctionnement organisationnel du gouvernement Valls.

Car s’il y en a qui ne s’exprime pas, un qu’on cache actuellement, c’est le chef d’établissement Manuel Valls. Et c’est bien lui que les Le Guen, Hollande et Le Foll protègent actuellement. Pas la ministre du travail qui s’écroule. La gestion brutale de son gouvernement, son courage à se planquer derrière sa ministre, transparait dans ce dossier.

Si l’on met de coté l’investissement pour la grandeur de la France, le contexte ministériel…blablabla, on ne peut constater que l’on est face à un dossier de harcèlement au travail dans l’entreprise « Le gouvernement ». Et il y avait peut-être matière à chercher de quoi poursuivre Manuel Valls.

Mais nous n’allons pas pour autant compatir au sort de cette ministre. Elle a fait ses choix de participer au sein du gouvernement à la mise à mort du travail. Elle va être la première à annoncer qu’« Il faut en arrêter avec cette mode des burnout » à sa sortie de l’hôpital, bon petit soldat de son tortionnaire 1er ministre.

Madame la ministre El Khomri est une ennemie de classe, son nom restera à la postérité comme un crachat au nez des travailleurs. Nous n’oublierons pas qu’elle aide à mettre en œuvre à grande échelle les conditions de travail menant à l’épuisement professionnel pour l’unique bénéfice du capital (3 millions de travailleurs concernés par le burnout).

Cette ministre du travail, si elle voulait retrouver une conscience politique de gauche devrait porter plainte contre son 1er ministre. Mais comme cela n’arrivera pas, nous lui présentons de son vivant et par avance nos condoléances pour son décès lors de son prochain burnout qui aura lieu un dimanche de travail.


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