Face à la terreur, opposons la liberté et la démocratie

lundi 23 novembre 2015.
 

Les attaques terroristes meurtrières de vendredi sont effroyables. Je veux exprimer toute ma solidarité et ma compassion à l’égard des personnes touchées par ce drame. L’injustice se mêle à l’horreur. Nous devons redoubler de solidarité et de fraternité.

Ces attentats constituent une suite particulièrement sanglante des attaques contre Charlie Hebdo et l’hypercasher, contre le musée du Bardo, à Sousse en Tunisie ou encore à Beyrouth il y a trois jours. Elles font écho aux tragédies que vit le Moyen-Orient. Ces actes sont le fait de groupes terroristes inspirés et organisés par Daesh, à l’idéologie totalitaire et sectaire, et porteuse de guerres entre les peuples.

Ce qui nourrit ce fascisme

Le défi qui est devant nous, c’est de combattre la peur que génèrent de tels actes en répondant à la violence perpétrée par la démocratie, à la division recherchée par la solidarité. Nous ne pourrons nous exonérer d’une réflexion sur ce qui produit et nourrit ce fascisme, sur les façons de combattre efficacement Daesh.

Ces groupes politiques fanatisés ont trouvé un terreau favorable pour se développer en Irak et en Syrie, avec la guerre meurtrière menée contre son propre peuple par Bachar Al-Assad, et dans les conséquences terribles de l’intervention américaine en Irak. Ils trouvent un écho parmi des personnes désespérées qui se font embrigader dans une logique mortifère.

La violence appelle la violence, la guerre engendre la guerre. Il faut stopper cet engrenage que les inégalités à l’échelle mondiale nourrissent. L’enjeu international est de dégager une stratégie politique et diplomatique à même de faire reculer Daesh. Notre soutien doit aller aux forces qui, au Moyen-Orient, luttent pour la démocratie et la paix, et combattent Daesh sur le terrain. Je pense aux peuples de Syrie, d’Irak, du Liban, de Palestine, de Turquie et, bien sûr, au peuple kurde qui se battent pour leurs libertés et droits démocratiques.

Se mettre en mouvement

Dans l’immédiat, en France, des mesures sont nécessaires pour assurer notre sécurité partout. Mais ne cédons pas sur nos droits fondamentaux, sur la démocratie et les libertés publiques : les rogner ne serait d’aucune aide pour empêcher ces actes terroristes. Ce serait aussi accorder une victoire à Daesh. Que ces attentats si meurtriers aient pu avoir lieu en plein plan Vigipirate renforcé doit nous faire réfléchir.

L’émotion, c’est étymologiquement ce qui met en mouvement. Loin de nous murer chacun-e devant notre poste de télévision, il nous faut ensemble défier la peur en nous retrouvant, en échangeant, en réfléchissant, en agissant pour la paix, la liberté, la démocratie.

J’ai lu avec effroi de nombreux commentaires, sur les réseaux sociaux, qui attisent la haine. Plus que jamais, nous devons faire entendre la voix du refus des amalgames, des réactions racistes ou stigmatisant les musulmans, du refus des interprétations complotistes et antisémites que ces actes visent à alimenter. Nous devons faire entendre la voix de la justice sociale et de la paix.

Place de la République à Paris, la statue est toujours debout. Elle nous dit que la liberté, l’égalité et la fraternité sont les valeurs qui nous unissent.

Clémentine Autain, 14 novembre 2015


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