Turquie : La dérive totalitaire s’accélère encore ! Entendons les cris de Cizre, Silvan, Sur, Nusaybin … !

mardi 24 novembre 2015.
 

Notre rubrique sur les Kurdes : http://www.gauchemip.org/spip.php?r...

Histoire, oppression et lutte du peuple kurde

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L’Etat turc et le gouvernement AKP poursuivent les attaques militaires au Kurdistan, détruisant des villes et tuant des civils sans défense. Le blocus de 12 jours imposé à Silvan a laissé la ville en ruines. Les habitations et les commerces ont été délibérément visés et détruits. Aujourd’hui, la moitié de la ville est inhabitable. 15 civils ont été tués durant le couvre-feu et des dizaines d’autres ont été blessés. Menées au moyen d’une lourde artillerie militaire, les attaques contre Silvan ont été d’une violence inouïe.

Depuis cinq jours, la ville de Nusaybin, dans la province de Mardin, subit le même sort. Parallèlement au couvre-feu, elle essuie des attaques qui s’intensifient de jour en jour. Le 15 novembre, Selamet Yeşilmen, femme enceinte et mère de cinq enfants, a été tuée par des tirs provenant d’un véhicule cobra stationné près de chez elle, alors qu’elle descendait les escaliers en compagnie de ses filles Sevcan et Fikret (13 et 14 ans). Ces dernières ont été grièvement blessées par les tirs. Un homme du nom de Yilmaz Tutak a également été grièvement blessé alors qu’il tentait de porter secours aux deux enfants.

Des événements similaires ont eu lieu le 12 novembre, à Silopi, dans la province de Sirnak. Dans le quartier Şehit Harun, cinq personnes (Servet Cin, Hişyar Konur, Fatma Yiğit, Evin Harput et un autre civil non identifié) ont été blessées par des tirs de grenade de la gendarmerie locale. Transportée à l’hôpital, Fatma Yigit a succombé à ses blessures.

De tels drames se produisent quotidiennement à Diyarbakır, Cizre, Gever (Yüksekova), Şırnak, Hakkâri, Van et dans beaucoup d’autres villes du Kurdistan. Des centaines de civils kurdes ont été tués par les forces de sécurité turques depuis le 24 juillet, date à laquelle la Turquie a définitivement et délibérément enterré le processus de paix. On peut certes parler d’une guerre entre l’armée turque et la guérilla kurde. Mais les forces de sécurité turques ne se contentent pas d’attaquer les combattants de la guérilla ; elles visent délibérément les civils et détruisent les villes. L’Etat turc commet des crimes de guerre au Kurdistan.

Ignorant les appels à la paix et les propositions de négociation lancées par les Kurdes, la Turquie poursuit ses politiques d’assimilation, de négation et d’oppression à l’égard des Kurdes, ce qui engendre la guerre. Nous l’avons déjà dit et nous le répétons : la solution n’est pas dans le conflit armé, mais, au contraire, dans le dialogue et la négociation.

Entendons les cris de Cizre, Silvan, Sur, Nusaybin, … !

Entendons les appels des Kurdes pour la paix !

Nous appelons toutes les personnes et toutes les organisations qui soutiennent la paix et la démocratie à s’opposer à la campagne brutale menée contre les Kurdes et à contribuer à une solution pacifique à la question kurde.

Congrès National du Kurdistan (KNK)

A) Appel urgent du HDP pour la levée du siège de Silvan

Après les élections législatives du 7 juin 2015 qui ont privé le parti au pouvoir, l’AKP, de la majorité absolue, le gouvernement turc a délibérément mis fin au processus de paix qui était en cours depuis plus de deux ans. Du fait de l’escalade des violences et des attentats contre les Kurdes à compter de cette date, certaines localités kurdes ont déclaré l’ « autonomie » afin de protéger leurs habitants.

Les forces de sécurité du gouvernement turc ont répondu par une série d’attaques. De longs couvre-feux ont été imposés dans ces régions pendant que les soldats et les équipes des forces spéciales attaquaient les quartiers, plaçant sur les toits des tireurs d’élite qui tiraient sur tout ce qui bougeait. De nombreux civils, femmes, enfants, personnes âgées, ont été tués jusqu’à présent.

La dernière attaque en date a lieu actuellement à Silvan, dans la province de Diyarbakir. Depuis le 2 novembre, plusieurs quartiers de Silvan (Tekel, Mescit et Konak) se trouvent sous le siège accablant des forces spéciales de police et de l’armée turque. Soumis à un couvre-feu 24 heures sur 24, les habitants ne peuvent même pas sortir pour s’approvisionner ou pour emmener des malades ou des blessés à l’hôpital.

De nombreux véhicules blindés équipés de mitrailleuses sillonnent continuellement les rues, en ratissant les bâtiments. En altitude autour des quartiers, ont été déployés des chars qui bombardent les zones résidentielles. Des hélicoptères sont également utilisés pour les bombardements. A ce jour, on ne connaît pas le nombre de blessés et de morts.

Jeudi 12 novembre, l’armée turque a violemment attaqué une délégation du HDP qui tentait de se rendre sur les lieux pour témoigner de l’ampleur du massacre. La co-présidente du Parti démocratique des Peuples (HDP), Figen Yüksekdag, a été blessée dans cette attaque.

Ziya Pir, député HDP d’Amed (Diyarbakir), a rapporté qu’un responsable du ministère de l’intérieur qu’il avait rencontré concernant la situation à Silvan lui avait dit : « Nous allons rayer de la carte ces trois quartiers ».

Ziya Pir a ajouté :

« Ils tirent indistinctement partout. Des soldats, des policiers, et des individus non identifiés que je qualifierais de « tueurs à gage » parcourent les quartiers, bâtiment par bâtiment, équipés de mitraillettes. Les tanks sont positionnés de manière à surplomber les quartiers. Nous ne pouvons pas entrer dans les quartiers. Les informations qui nous parviennent de l’intérieur nous signalent que les gens se cachent par groupes de 10-15 personnes dans les caves des bâtiments. Personne ne peut sortir à l’extérieur, à cause des snipers embusqués sur les toits. Ils tirent sur tout ce qui bouge. Dans les opérations précédentes, il y avait parfois des pauses d’une heure ou deux. Mais là, les tirs se poursuivent sans interruption ».

Alors qu’il se prépare à accueillir le G20 à Antalya, les 15 et 16 novembre, le gouvernement turc est engagé dans une guerre aveugle contre les Kurdes. Les zones ciblées sont celles où le HDP a fait des scores élevés aux élections législatives de juin et de novembre dernier.

Le sommet du G20 revêt une importance considérable pour le gouvernement turc en termes d’image. Malheureusement, ne voulant pas heurter la Turquie dans l’espoir qu’elle contienne le flux des réfugiés vers l’Europe, les gouvernements européens s’abstiennent de condamner les violations des droits humains en Turquie.

Si nous agissons, nous pouvons faire changer les choses !

*Pour que les vies soient épargnées, il faut que les forces de sécurité cessent leurs opérations contre la population civile et que les députés et les observateurs internationaux indépendants soient autorisés à se rendre sur les lieux !*

Le HDP vous invite à exprimer vos préoccupations concernant ces évolutions tragiques en Turquie, en écrivant au ministère turc des affaires étrangères :

Par courrier postal :

Minister of Foreign Affairs

Feridun Hadi Sinirlioğlu

Dr. Sadık Ahmet Cad. No:8 Balgat

Ankara,Turkey

Ou par messagerie électronique à partir du site du ministère :

http://www.mfa.gov.tr/contact-us.en.mfa


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