Air France : les cinq salariés mis à pied, sans solde

dimanche 18 octobre 2015.
 

Les cinq salariés d’Air France poursuivis pour violence en marge du Comité central d’entreprise (CCE) du 5 octobre sont mis à pied à titre conservatoire, sans solde, à compter de ce jeudi matin.

Les cinq hommes, qui doivent être jugés le 2 décembre pour violences aggravées, ont reçu mercredi un courrier les informant de leur mise à pied, a assuré une source syndicale à l’AFP. La mise à pied à titre conservatoire est une mesure provisoire permettant à un employeur d’écarter un salarié dans l’attente d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement.

La CGT d’Air France a estimé qu’"après avoir criminalisé la souffrance des salariés, la direction enfonce le clou en s’attaquant aux revenus et à l’emploi des salariés". "Ceci est inadmissible et non propice à la reprise d’un dialogue social apaisé", a ajouté la CGT en réitérant sa demande d’un "retrait des poursuites et des sanctions".

Cette décision unilatérale de la direction d’Air France va à l’encontre des demandes de l’intersyndicale pour renouer le dialogue. « Parce que les conditions de l’arrestation de ces salariés, présumés innocents, apparaissent plus proches de celles employées pour interpeller de potentiels terroristes que des salariés désespérés, victimes eux aussi de la violence sociale dans laquelle ils sont plongés, nos organisations syndicales demandent la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés. »

Ces salariés, âgés de 35 à 48 ans, avaient été déférés devant le parquet de Bobigny mardi après une trentaine d’heures de garde à vue. Ils avaient été interpellés lundi, pour certains au petit matin à leur domicile. Selon le parquet, quatorze plaintes ont été déposées après ces violences : neuf émanant de vigiles et cinq de cadres de l’entreprise.

Les cinq salariés seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des "faits de violences en réunion ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire de travail) n’excédant pas huit jours", délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende…


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