Le Parti de Gauche intègre dans sa démarche politique l’écologie et l’anti productivisme.
Il défend l’idée de l’éco socialisme. Il est donc naturel qu’il soit attentif à toutes les tentatives d’innovation économique ayant pour but de préserver l’environnement et de lutter contre les différents types de gaspillage.
L’économie dite circulaire ne doit donc pas être ignorée .
Cliquez sur les liens numérotés pour accéder aux sources.
L’économie dite circulaire ne doit donc pas être ignorée mais il convient évidemment d’avoir un recul critique permettant de déjouer les mystifications et perversions du fait de la domination économique du capitalisme.
Notre attitude ne serait être dogmatique et rejeter en bloc sans aucune analyse toutes les tentatives de la mise en application d’une telle économie par un certain nombre d’entreprises industrielles.
Comme chacun sait, les terres (ou métaux) rares nécessaires notamment la publication des composants électroniques, va constituer un enjeu stratégique majeur dans les années futures.
Début 2012, le groupe chimique Rhodia rendra ainsi opérationnel, dans son usine de La Rochelle, un nouveau procédé, sur lequel il travaille depuis dix ans, permettant de recycler ces métaux. Pour en savoir plus, cliquez ici (1) pour accéder à l’article : Le recyclage des terres rares : un enjeu stratégique. (2011. Blog écologie ; journal Le Monde)
1 – Qu’est-ce que l’économie circulaire ?
"L’économie circulaire est une expression générique désignant un concept économique qui s’inscrit dans le cadre du développement durable et qui s’inspire notamment des notions d’économie verte, d’économie de l’usage ou de l’économie de la fonctionnalité, de l’économie de la performance et de l’écologie industrielle (laquelle veut que le déchet d’une industrie soit recyclé en matière première d’une autre industrie ou de la même). Son objectif est de produire des biens et services tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières, et des sources d’énergies non renouvelables ; Selon la fondation Ellen MacArthur (créée pour promouvoir l’économie circulaire), il s’agit d’une économie industrielle qui est, à dessein ou par intention, réparatrice et dans laquelle les flux de matières sont de deux types bien séparés ; les nutriments biologiques, destinés à ré-entrer dans la biosphère en toute sécurité, et des entrants techniques (« technical nutrients »), conçus pour être recyclés en restant à haut niveau de qualité, sans entrer dans la biosphère."
Article détaillé dans Wikipédia (2)
2 – L’économie circulaire appliquée aux transports, à l’agriculture et au bâtiment
Source : le journal de l’environnement (3)
Le 26 juin 2015 par Stéphanie Senet En collaboration avec the McKinsey Center for Business and Environment et SUN (Stiftungsfonds für Umweltökonomie und Nachhaligkeit) Alors qu’un nouveau paquet Economie circulaire est attendu de pied ferme dans l’Union européenne d’ici la fin de l’année, ONG et instituts de recherche multiplient leurs éclairages. Dans un nouvel opus publié le 25 juin, la fondation britannique Ellen MacArthur[1] évalue à 1,8 trillion d’euros les bénéfices indirects annuels d’une économie circulaire à l’échelle européenne dès 2030.
Condition d’une économie circulaire avancée, la productivité des ressources doit augmenter d’au moins 3% par an d’ici 2030 dans l’UE grâce au réemploi, au partage (des biens, des bâtiments et des applications), à l’éco-conception (extension de la durée de vie des produits) et au recyclage. Ces bénéfices ne profiteront pas seulement à l’économie : une hausse de 3.000 euros des revenus des ménages devrait l’accompagner. Quant au climat, cette évolution permettrait de réduire de 48% les émissions de CO2 européennes par rapport à 2012.
En janvier 2013, la fondation Ellen MacArthur s’était focalisée sur les bénéfices d’une économie circulaire appliquée aux seuls biens de consommation, les évaluant à 500 Md€ par an en Europe. Transports, alimentation, bâtiment
Cette estimation est basée sur la mise en place d’une économie circulaire dans trois secteurs-clés, l’alimentation, les transports et le bâtiment, mais qui représentent à eux seuls 80% de l’utilisation des ressources en Europe. Certains faits montrent que les marges de progrès sont immenses. Par exemple, une voiture est garée en moyenne 92% de son temps, et ne transporte qu’1,5 personne alors qu’elle peut en compter 5. Autre aberration connue : 30% de la production alimentaire est jetée à la poubelle. Enfin, un bureau n’est utilisé en moyenne qu’entre 35 et 50% du temps de travail.
A l’inverse, il est nécessaire de développer les systèmes de transport partagés, de réduire le gaspillage alimentaire, de produire des aliments de qualité, de fabriquer des logements passifs, ou encore d’accroître la production d’énergies renouvelables. 32% de ressources en moins
Le calcul est simple. La hausse de la productivité des ressources permettra de réduire de 32% la consommation de matières premières en 2030 (matériaux de construction, terres, engrais, pesticides, eau, carburants et électricité non renouvelable) et de 53% en 2050 par rapport à aujourd’hui. C’est d’ailleurs dans le domaine de la mobilité que les gains les plus forts sont attendus. Alors que transports, alimentation et bâtiment représentent 7,2 trillions d’euros par an pour la fabrication et l’utilisation des ressources, la facture pourrait se réduire d’1,8 trillion en 2030 (pour atteindre 5,4 trillions au total). A condition de passer à des systèmes de transport, d’agriculture et de construction plus durables.
3 – Deux autres articles. sur l’économie circulaire..
Le modèle circulaire face a ces critiques (2010. Ellen Mac Arthur fondation) (4)
Les difficultés de l’économie circulaire (2012. Le nouvel économiste) (5)
4 – Le point de vue critique de Jean-Marie Harribey (2013)
Rappelons que cet économiste est président du conseil scientifique d’Attac. (6)
Sources Blog sur Alternatives économiques (7)
Il est question du rapport de Jacques Attali sur l’économie positive incluant l’économie circulaire.
Économie positive, économie circulaire, ça fonctionne ou ça tourne en rond ?
Plusieurs nouveaux concepts font fureur en ce moment : l’économie de la fonctionnalité, l’économie circulaire, depuis quelques années déjà, et l’économie positive, depuis trois jours, qui englobe les premières. Et l’éclectique Jacques Attali a compris la leçon de Carrefour : positiver. À moins qu’il ne se soit inspiré du milliardaire américain John Mackey, promoteur du conscious capitalism, mais qui considère que les syndicats dans l’entreprise sont un herpès, ainsi que le rapporte Le Monde magazine du 28 septembre 2013. Attali s’est donc saisi de ce gadget pour en faire un rapport, « Pour une économie positive », remis à grand renfort de trompettes radiophoniques avant-hier matin.[1] Tout positiver pour ne pas négativer
L’histoire du capitalisme est jalonnée de leurres idéologiques pour faire oublier sa violence quotidienne, particulièrement en période de crise, de chômage, d’inégalités croissantes et de montée de la pauvreté, car il faut donner le change, multiplier les camouflages du délitement de la société par tous les bouts. On s’en serait douté, il n’est pas question dans le rapport sur l’économie positive de renverser le capitalisme, ni même, version soft, de le dépasser. Il s’agit de le rendre « patient » (p. 16 et 53) et « conscient (p. 25). D’ailleurs, « conscient » s’entend encore mieux en anglais : le conscious capitalism est encore plus conscient que le capitalisme conscient. Pour cela, il faut positiver : « L’économie positive vise à réorienter le capitalisme vers la prise en compte des enjeux du long terme. L’altruisme envers les générations futures y est un moteur plus puissant que l’individualisme animant aujourd’hui l’économie de marché. » (p. 15). On recycle donc pour l’occasion le développement durable, un peu en perte de vitesse il faut le dire.
À propos de recyclage, dont l’économie actuelle se contrefiche sauf s’il est susceptible de rapporter, il ne suffit plus de parler de réutilisation des déchets ou d’échanges inter-industriels, il faut dire « économie circulaire ». Ainsi, on aura l’impression que le recyclage à 100 % est possible, dépassant la loi de l’entropie. Dans ce rapport visant à tout positiver, l’économie est hors-sol. Il n’y a pas de rapports sociaux conflictuels, il n’y a que de l’altruisme potentiel. La crise n’a rien à voir avec la logique propre au système, mais il faut quand même recourir à l’euphémisme : « La crise actuelle s’explique justement très largement par le caractère non positif de l’économie de marché : la domination du court terme a envahi toutes ses sphères, et en premier lieu la finance. » (p. 15). « La finance positive créera de la valeur pour la société et l’ensemble de ces parties prenantes. Au-delà, par la gestion d’investissements à impact social et environnemental, la finance positive influera sur la gouvernance et l’éthique du capitalisme. Sur les fondements d’une telle finance positive pourra ainsi se construire un capitalisme patient, une économie positive. » (p. 53). « L’économie positive ne contredit donc pas nécessairement les exigences de rendement financier du capital. » (p. 59).
Le recyclage est, dans ce rapport, mis à l’honneur, sans aucun doute. La commission Attali intègre toutes les élucubrations à la mode sur la troisième révolution industrielle. « Nous vivons actuellement une triple mutation qui transforme l’écosystème dans lequel nous vivons. Nous passons d’une économie de la production à une économie de la connaissance où le digital va fortement imbriquer l’industrie et les services. La deuxième mutation représente l’invention d’une économie d’usage qui se substitue à celle de la possession. Troisièmement, la diminution des ressources (naturelles, financières, etc.) nous conduit à penser un nouveau modèle, celui de la gestion de la rareté. » (p. 185). Les thèse futuristes comme celle de Jeremy Rifkin, peuvent-elles être une voie de transformation du mode de production, vu leur caractère scientiste, déterministe et finalement productiviste ?
Le rapport Attali avance-t-il des propositions concrètes ? Oui, 45, nous dit-on. Parmi elles deux indicateurs nouveaux : « l’indicateur de positivité de l’économie et le “Ease of Doing Positive Economy Index”. » (p. 17) Le premier mesure « le degré de positivité de l’économie ». Le second « permettant d’évaluer si la politique du gouvernement d’un pays est favorable au développement de l’économie positive » (p. 61). On pourrait se demander si le positif n’est pas défini par le positif, mais on aurait tort car, quand on cherche bien, on trouve les réformes structurelles : « En outre, l’économie positive ne pourra véritablement advenir que si un pays adopte les réformes structurelles nécessaires pour créer un environnement (réglementaire, fiscal) plus favorable à son développement : cette volonté d’un pays d’aller vers une économie plus positive est mesurée par un deuxième indicateur, construit également spécifiquement à l’occasion du présent rapport, le « Ease of Doing Positive Economy Index. » (p. 17). On cherchera vainement la méthodologie de calcul de ces indicateurs pour en décrypter le sens. Mais ne soyons pas rabat-joie car tout cela doit nous amener à « bien plus qu’une mutation supplémentaire du capitalisme, il [le nouveau modèle économique et social] est un véritable changement de paradigme » (p. 178).
Ce changement est illustré notamment par la proposition 44 « Favoriser le développement de l’économie du partage ». Ainsi, « en permettant le partage, elle embrasse l’idée d’une économie d’usage et sort du modèle productiviste intenable à long terme. » (p. 149-150). Dans mon livre La richesse, la valeur et l’inestimable[2], j’ai longuement analysé la récupération à contresens du concept de valeur d’usage de la part des idéologues libéraux, soudain préoccupés de la chose écologique après avoir fermé les yeux pendant plus d’un siècle. On ne s’étonnera pas du truisme consistant à vouloir passer « d’une économie de la production à une économie d’usage »[3], comme s’il ne fallait pas produire d’abord pour faire usage ensuite, à moins qu’il ne s’agisse d’un lapsus réparé plus loin : « l’économie de la fonctionnalité, qui vise à privilégier l’usage sur la propriété, va prendre de l’ampleur, parce que c’est une réponse aux tensions sur les matières premières. »[4] Le hasard a voulu que je fasse partie d’un petit cercle de débatteurs lors de l’émission de France 2 « Ce soir ou jamais » du 13 septembre 2013. Parmi les invités de ce plateau, Madame Clara Gaymard, présidente de General Electric France, au CV monumental, a passé son temps à vilipender les dépenses publiques, les impôts et réclamé la baisse du coût du travail. Elle faisait son job, rien à dire. Mais, membre de la Commission Attali sur l’économie positive, elle philosophe sur l’altruisme : « Le salut du modèle « gagnant-gagnant » ne passera que par le recours à une dynamique collaborative. Ce modèle n’est ni moraliste ni moralisateur, il s’inscrit au contraire dans une dimension de conquête et de désir partagé. La condition optimale demeure de faire naître chez chacun de nous la conviction que cela servira son intérêt personnel. Aussi, il faut réintroduire des valeurs que l’on a trop longtemps mal définies. L’altruisme doit devenir un socle de construction pour le futur de notre économie. Contrairement à la croyance populaire, ce terme n’est en rien l’opposé de l’individualisme et n’est pas pour autant synonyme de générosité. L’altruisme est ce qui nous pousse à connaître l’autre, à le deviner. C’est par l’échange et la compréhension de l’autre que l’on crée le produit, le service qu’il aura envie ou besoin d’utiliser. » (p. 185). L’idéologie à la place de la science
Pendant que les membres de la commission Attali, pratiquement tous PDG ou experts des institutions libérales, amusent la galerie, d’autres experts planchent au Commissariat général à la stratégie et à la prospective sur « L’évaluation socioéconomique des investissements publics »[5]. Parmi les travaux préparatoires à ce rapport, on pourra lire l’étude de Géraldine Ducos portant sur « La prise en compte de la biodiversité dans le calcul socio-économique ». Cette étude projette de fixer la valeur économique de la biodiversité et aboutit à faire la somme des coûts de production à engager pour « éviter [les dommages], réduire et compenser ».
Que nous dit Géraldine Ducos ? « Une première recommandation est consacrée à la poursuite de la réflexion sur la valeur économique de la biodiversité. Deux recommandations sont ensuite formulées pour éclairer la mise en oeuvre de la séquence « éviter, réduire, compenser » lors des études préalables au débat public d’une part, et lors de l’évaluation socioéconomique jointe au dossier de débat public, d’autre part. Il est recommandé de mobiliser toute l’expertise nécessaire pour aboutir à des valeurs bénéficiant d’un consensus scientifique et couvrant l’ensemble des écosystèmes susceptibles d’être affectés par des projets d’aménagement. L’évaluation socio-économique cherche à prendre en compte, au même titre que les flux financiers, les externalités positives et négatives supportées par la société afin d’estimer de la manière la plus complète possible les coûts et les avantages d’un projet d’aménagement. Ainsi, l’attribution d’une valeur économique à la biodiversité devrait pouvoir éclairer la décision de deux manières complémentaires : − elle permettrait de déterminer les mesures ERC à mettre en oeuvre par comparaison de leurs coûts et de leurs avantages respectifs à condition qu’elles permettent de maintenir l’état initial de la biodiversité. Il est à noter que l’étude d’impact et l’évaluation socio-économique trouvent ici toute leur complémentarité : l’étude d’impact propose par exemple des mesures ERC environnementalement efficaces ; l’évaluation socio-économique identifie parmi ces mesures la (les) mesure(s) la (les) plus coût-efficace(s) ; − elle permettrait de prendre en compte les dommages qui n’ont pu être internalisés par la mise en oeuvre de la séquence « éviter, réduire et compenser » et de les faire apparaître dans le calcul socio-économique parmi les externalités du projet. Dans l’état actuel des connaissances, les valeurs disponibles pour évaluer les services écosystémiques sont trop lacunaires et trop peu robustes pour pouvoir être utilisées en tant que telles dans le calcul socio-économique.
D’une part, leur utilisation en l’état ne traduirait qu’une valeur négligeable de la biodiversité et lancerait un signal contre-productif vis-à-vis de la prise en compte des impacts.
D’autre part, ces valeurs ne permettraient pas de différencier deux options de projet, objectif visé par l’analyse socio-économique. Il est par conséquent recommandé de mobiliser toute l’expertise nécessaire (communauté scientifique, experts, parties prenantes) pour aboutir à des valeurs bénéficiant d’un consensus scientifique et couvrant l’ensemble des écosystèmes susceptibles d’être affectés par des projets d’aménagement. »
Autrement dit, on peut calculer les coûts de production de « éviter, réduire et compenser ». Mais on ne peut rien dire de la valeur de la biodiversité ni celle des services qu’elle rend. Qu’est ce qu’on disait chers amis d’Alter éco … La richesse, la valeur et l’inestimable. Inutile de le dire à la commission Attali et au Commissariat général à la stratégie et à la prospective, ils croient faire de la science.
Notes relatives à cet article :
[1] Groupe de réflexion présidé par Jacques Attali, Pour une économie positive, Paris, Fayard, La Documentation française, 2013.[2] Jean-Marie Harribey, La richesse, la valeur et l’inestimable, Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste, Paris, LLL, 2013. [3] Annie Khan, interview de Dominique Bourg, Le Monde, 24 septembre 2013. [4] Dominique Bourg, « Une économie privilégiant l’usage sur la propriété va prendre de l’ampleur », Le Monde, 24 septembre 2013. [5] Rapport d’Émile Quinet, septembre 2013.
Cet article a provoqué la réaction de 28 commentaires qui sont consultables à l’adresse URL indiquée ci-dessus (7).
Fin des articles
Hervé Debonrivage
Date | Nom | Message |