Le CPE enterré ( Conseil fédéral socialiste Haute Garonne du 6avril 2006) 116

jeudi 6 avril 2006.
 

Les conseillers fédéraux étaient réunis jeudi 6, entre la manif d’unité de mardi 4 et la victoire sociale et politique de ce lundi 10 avril sur une mesure inique et une droite décrédibilisée. Également au programme, Martin Malvy sur les transports régionaux et le TGV.

Question du CPE

Tout a été dit sur le fond, et sur l’incohérence, l’inconséquence d’une fin de mandat catastrophique : plus de Président, plus de Gouvernement, l’un déconsidéré, l’autre psychorigide, jouant sa survie politique au risque de la France, et un ministre de l’Intérieur qui fait un meeting électoral pour 2007 au coeur d’une crise ; notre démocratie va bien mal. Le Parlement n’est plus respecté, et le pouvoir glisse au mains d’un clan, d’un parti, d’une faction de ce parti.

En face, l’unité syndicale s’accompagne d’une unité politique, mais ce mouvement, cette unité, c’est nous qui en sommes à l’initiative, cette fois. Les actes et déclarations du gouvernement montrent une volonté de jouer le pourrissement, (en jouant sur les vacances) sans doute pour mettre à la faute le ministre de l’Intérieur. De notre côté, le parti rencontre l’ensemble des organisations syndicales, étudiantes ou salariés, pour demander l’abrogation (par une proposition de loi) du CPE et aussi du CNE et bâtir des propositions nourries par les centrales syndicales.

L’unité politique des meetings communs allant chez nous jusqu’à LO, ne doit pas conduire à penser que l’on est d’accord sur tout. Mais ce cadre unitaire est utile contre la droite (qui n’est décidément pas pareille que la gauche) et le sera aussi pour la loi contre l’immigration. Ce mouvement est un cadre unitaire, dans la responsabilité, évitant la dérive vers un mouvement d’actions violentes.

F. Briançon rend compte avec N. Tissot, de la 6e rencontre unitaire de la gauche : c’est la sortie de crise qui se profile, avec sans doute ses ordinaires recrutements militants de fin de mouvement pour certaines organisations. Mais c’est aussi une sortie de crise plus politique pour nous : le parti a été, parce que c’était juste, très respectueux du mouvement syndical tout en étant à l’initiative politique.

Il a dès lors été respecté et compris politiquement. Nous devons être mobilisés, élus et militants et accompagner ce mouvement qui ne peut tomber dans le piège des dangers de la violence (des incidents avaient eu lieu le soir même à Matabiau et le parti s’était rendu en délégation). Des réunions et un point presse sont prévus (avec les partis de gauche, les centrales syndicales, et des associations comme la FCPE, la Ligue des droits de l’homme ; les Foyers ruraux...) pour un texte commun.

J. Trotard, J.-C. Sellin, et P. Timsit soulignent que la mobilisation populaire cette mobilisation commune est certes satisfaisante, mais notre crédibilité programmatique d’alternative n’est pas pour autant restaurée. D’où l’urgence d’un projet socialiste, économique, social, européen, institutionnel : toute présidentialisation du débat aggrave la crise, il faut rapidement préciser notre option qui doit être primo ministérielle ; la cinquième république est morte et ce qui a fait le 21 avril, toujours en place. Il ne faut pas que tout tourne autour de la désignation de candidat à un poste de président qui n’a même plus la maîtrise de la TVA à l’intérieur de ses frontières.

Le parti doit être un des éléments du lien organique avec le peuple, lien qui ne peut se limiter à la communication. Pour Timsit, la jeunesse se heurte à un gouvernement antidémocratique illégitime, demande son départ, ce qui pose la question de la crise de régime. Il faut critiquer les institutions permettant de maintenir un tel gouvernement au pouvoir.

Sellin se félicite de la participation politique à un profond mouvement social d’unité entre la jeunesse et les syndicats du pays face à :

1 - Une urgence sociale (pauvreté, précarité, au coeur de la réorganisation du capitalisme mondialisé).

2 - Un fossé entre les attentes populaires et les institutions (sensible depuis les municipales de 2001 puis à la présidentielle et au referendum).

La responsabilité politique n’est donc pas d’appeler à l’apaisement, quant au-delà du CPE le mouvement demande la fin du CNE et de la loi sur l’égalité des chances ; il faut appeler à des élections anticipées (Chirac ça suffit !) sous peine d’apparaître comme ceux qui attendent passivement le calendrier institutionnel.

K. Arif répond que tout le monde, dans le parti, est associé au projet, que le débat institutionnel mérite d’être discuté, mais que bousculer les calendriers, appeler à des crises institutionnelles ne peut être notre fonction politique, notre culture de parti de gouvernement, cela ne débouche pas forcément sur un progrès. Où, par exemple est le plan C ou D pour l’Europe ? P. Bourreau ajoute que le parti tient son rôle, fer de lance contre ce gouvernement déliquescent, et que c’est bien dans le cadre du projet qu’il doit affirmer nos postions et affiner nos propositions. JR. Lépinay note que la discussion (dans les manifestations de Saint-Gaudens) avec tous les partenaires de gauche, montre une attente de réponse qu’il faut cependant élargir : quand aucun emploi n’est créé dans ce pays de puis 3 ans, la question est bien celle de la croissance qu’il faut relancer et non celle du code du travail qu’ils voudraient détruire ! Le cadre de notre réponse est donc plus global et ne doit pas se limiter à une réponse sur “que faites vous à la place du CPE ”. C’est un projet de société global de relance notamment de la croissance, qui doit sous tendre notre programme et non une suite de réponses du tac au tac à ce que veut défaire la droite.


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