Dès la clôture du scrutin, le CNE (Conseil National Electoral) annonce les résultats que contestent immédiatement les amis et soutiens de E. Gonzalez : ils hurlent à la fraude prétendant avoir obtenu 70 % des suffrages ! Mais après enquêtes approfondies, recomptages, examen des proccès verbaux …, la cour suprême de justice (TSJ) prononce son verdict le 22 août et valide l’élection de Nicolas Maduro.

Pourquoi la fraude est-elle quasiment impossible ?

Le Centre Carter, lorsqu’il était encore dirigé par l’ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter, disait que le système électoral vénézuélien était le meilleur du monde et c’est le même système aujourd’hui...

Tous les bureaux sont équipés de machines à voter qui sont contrôlées en présence des représentants de tous les partis participant à l’élection (il y a eu au moins trois audits préalables, et ils n’ont été contestés par aucun candidat de l’opposition, pas même par E.González et Maria Corina Machado).

L’électeur est identifié par son empreinte digitale. Le nom des candidats apparaît sur l’écran tactile accompagné d’une photo. La machine enregistre le choix de l’électeur et imprime un « reçu » qui porte le nom du candidat choisi. L’électeur peut ainsi vérifier le bon fonctionnement de la machine. Ensuite il met ce papier dans une enveloppe qu’il dépose dans l’urne. A la clôture du scrutin les résultats sont transmis par voie électronique au centre de totalisation du CNE. Les jours suivants, aura lieu le comptage des bulletins d’un certain nombre d’urnes choisies de facon aléatoire et les données de la machine sont comparées avec celles issues des urnes : depuis 2007, aucune différence n’a été constatée entre ces deux actes de votation.

Ce double contrôle exclut toute possibilité de fraude. En 2013, suite à la forte contestation de l’opposition, toutes les urnes furent dépouillées. (2)

De plus, « Ces élections ont bénéficié d’un large accompagnement international avec des participants du monde entier dont les observateurs du Centre Carter des Etats-Unis, du Conseil des Experts en Elections d’Amérique latine (CEELA) et du Panel d’Experts de l’ONU, des personnalités politiques, des journalistes et des personnalités d’Amérique latine, des Caraïbes, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Nord et d’Asie. (cf le Blog de Thierry Deronne). »

Pour en savoir plus, écoutez le reportage de Lina SANKARI qui a couvert les élections municipales et régionales de novembre 2021.

Pourquoi l’extrême-droite refuse de reconnaître les résultats des élections ?

La bourgeoisie de Caracas déteste le Président Nicolas Maduro - élu démocratiquement depuis 2013 - veut en finir avec ce « régime socialiste » et retrouver ses privilèges perdus . Elle aspire à un changement de régime. C’est devenu une véritable obsession. N’ayant pas réussi à prendre le pouvoir par les urnes, c’est dans la rue que cette opposition pense arriver à ses fins.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1998, la République Bolivarienne a organisé 31 consultations populaires se soldant par 29 victoires et seulement deux échecs. A chaque élection perdue, l’opposition attribue son l’échec à une fraude massive et appelle ses partisans à descendre dans la rue pour protester contre le pouvoir ! Ces manifestations dégénèrent souvent en émeutes violentes ( guarimbas) provoquant des morts et des blessés : ce fut le cas en 2014 et 2017. Mais victorieuse aux élections législatives du 6 décembre 2015, la MUD(3) n’a pas contesté les résultats, il n’y a pas eu de fraude alors que la composition du CNE et les règles étaient les mêmes qu’en 2014 !

Lendemain d’élection très agité et dramatique

Tandis que les autres candidats ont annoncé leur respect du verdict des urnes, les très droitiers et pro états uniens Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez Urrutia ne décolèrent pas. Ils prétendent avoir obtenu 70 % des voix et appellent « Le Peuple » à descendre dans la rue pour contester la victoire de N. Maduro.

La tempête a commencé dès l’annonce des résultats aux premières heures de la matinée du lundi mais elle avait été amorcée bien avant, avec des sondages triomphalistes publiés pendant des semaines par cette opposition locale d’extrême droite et les médias dominants de la droite mondiale.

L’échec de Nicolas Maduro était donc certain… !

Les commandos de Machado sont immédiatement descendus dans la rue et ont attaqué les symboles du chavisme : écoles et centres de santé des quartiers populaires, gares routières et bus publics, bureaux des communes et partis chavistes, statues des personnalités qui ont déclenché la révolution bolivarienne (dont une statue de Chávez et celle du chef indigène Coromoto), etc. Triste bilan : 25 morts. On veut nous faire croire que leurs rassemblements sont des « révoltes populaires contre la fraude »

Ce que disent ou ne disent pas nos grands médias...

*« Le résultat contredit tous les sondages réalisés par l’opposition dans les semaines précédant le scrutin et dimanche à la sortie des urnes. » (cf Le Monde du 29 juillet)

* Depuis l’annonce de la réélection de Nicolas Maduro, plusieurs manifestations spontanées ont éclaté... ...l’opposition a de nouveau appelé à manifester samedi 17 août pour faire reconnaître la victoire d’Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition.( France info. 16/08/2024)

Alors spontanées ou organisées ces manifestations ?

Mais ce que ne disent pas ces médias c’est que presque tous les jours depuis le scrutin, des milliers de chavistes défilent dans les rues de Caracas pour soutenir N. Maduro. L’armée reste loyale.

Autre « oubli » de nos grands médias : le blocus et les 930 sanctions des Etats-Unis et de l’UE qui ont provoqué l’effondrement de la production pétrolière, principale ressource du pays, fait des milliers de morts et poussé à l’exil des millions de Vénézuéliens.

Si les citoyens vénézuéliens n’approuvent pas tous les aspects du gouvernement bolivarien, ils ne souhaitent certainement pas un retour à l’ultra libéralisme de l’opposition droitière aux ordres des monopoles US.

Notes

(1) Maria Corina Machado inéligible pour sa participation aux coups d’État

(2) Suite au décès de Hugo Chavez en 2013, N. Maduro est élu avec 50,6 % des voix

(3) La MUD est formée de quatre partis principaux : Action démocratique (AD), Volonté populaire (VP), Primero Justicia (Justice d’abord PJ), Un Nouveau temps (UNT). Sources

Site internet de Romain Migus : https://www.romainmigus.info/videos/ Le Grand Soir

https://www.legrandsoir.info/venezu... autant.html

Le blog de Thierry Deronne https://venezuelainfos.wordpress.com