Dimanche soir, nous avons tous éclaté de joie en écoutant les résultats de Grenoble : la démonstration est faite qu’existe enfin dans ce pays une autre alternative à gauche que celle de se rallier systématiquement au PS. Cette victoire de la liste EELV-PG-Ensemble et citoyens est prometteuse d’espoir pour la suite, non seulement par son score mais aussi dans sa construction collective autour d’un programme qui pour le PG préfigure notre volonté d’écosocialisme. Nous suivrons donc de près ce que cette nouvelle équipe municipale va pouvoir mettre en œuvre, servant ainsi de laboratoire pour toutes celles et ceux qui veulent plus d’écologie, plus de solidarité et de justice sociale, plus de transparence et d’implication citoyenne.
La moitié des listes autonomes du FdG qui se sont maintenues au second tour ont progressé en voix montrant là aussi le souhait d’une alternative à gauche. Pour le PS, la raclée du premier tour s’est transformée en bérézina au second. Il a eu beau appeler désespérément à un sursaut de l’électorat qui avait permis l’élection de François Hollande, le réveil a été douloureux : il était bien seul. Il n’a pas seulement perdu des villes comme Toulouse qu’il avait pris ou repris à la droite en 2008. C’est le cœur socialiste qui a été atteint avec la perte de Niort au premier tour ou Limoges, terre de résistance, au second tour. Même là où il y a eu fusion avec respect de la liste FdG, cela n’a pas toujours suffit pour empêcher une victoire de la droite, le rejet de ce gouvernement étant plus fort que tout.
Mais si le PS a indéniablement subi une défaite, la droite aurait bien tort de trop se réjouir. Bien sûr 155 villes de plus de 9 000 habitants ont basculé. Mais la droite a très rarement augmenté son nombre de voix. La présence de listes FN lui a facilité la tâche. L’existence de très nombreuse triangulaires, quadrangulaires et même pentagulaires n’a d’ailleurs pas toujours profité à la liste PS contrairement aux rêves machiavéliques de certains. En effet, l’autre leçon de ces seconds tours est la porosité des électorats UMP et FN, où une fraction significative et suffisante de l’électorat de chacun s’est reportée au second tour sur la liste la plus à même de gagner contre le PS ou le FdG. C’est aussi une des raisons, même si ce n’est pas la seule, de la victoire du FN dans 11 villes, dont une seule à la majorité. Cette réalité relativise donc les discours de Marine Le Pen sur le FN hors système !
Au soir du second tour, nombreux ont été ceux au PS à appeler à un changement de cap. La nomination de Manuel Valls comme premier ministre est dans ces conditions un véritable camouflet et l’affirmation par Hollande d’un choix idéologique assumé d’un cours libéral. Il serait temps que ceux qui se réclament de la gauche du PS en tirent les conséquences comme vient de le faire Europe Ecologie en refusant à juste titre de participer au gouvernement montrant ainsi que le problème n’est pas de mettre ou pas les mains dans le cambouis mais de savoir pour quelle politique. Il reste à EELV d’être cohérent jusqu’au bout : s’il n’est pas possible de participer à un gouvernement de Manuel Valls, lui voter la confiance n’a donc pas de sens.
Dans ce contexte, la marche du 12 avril a encore plus d’importance. Nous devons mettre toutes nos forces pour élargir l’appel et notamment localement à tous les écologistes qui refusent la politique d’austérité et pour en faire une démonstration de force du refus de la politique Hollande-Valls.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
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