PSA. Les grévistes de la faim ont gagné la bataille contre le deux poids deux mesures

vendredi 1er novembre 2013.
 

4) PSA Poissy. Faim d’Egalité : PSA se met à table !

Les 7 syndicalistes de PSA Poissy ont ce matin mi fin à leur grève de la faim entamée le 18 septembre 2013. Cela faisait 44 jours qu’ils étaient entrés en lutte contre PSA.

Leurs revendications : fin du harcèlement moral, de la répression et de l’inégalité de traitements au sein des organisations syndicales dites "non représentatives », sous-évaluation des compétences donc des salaires, etc…

Ce matin, un protocole d’accord de fin de conflit a été signé entre les grévistes et la direction de PSA. Les grévistes ont aujourd’hui gagné la bataille contre le deux poids deux mesures. Mais pas uniquement pour eux. Pour TOUS les salarié-es de PSA. En exigeant une enquête de l’inspection du travail au sein du site de Poissy. En exigeant la ré-évaluation des postes de travail en fonction des compétences, de l’expérience et donc des salaires. En exigeant l’égalité et le respect des droits pour toutes et tous. En exigeant l’équité au sein des organisations syndicales non-représentatives. Ils ont aussi obtenus de la part de la direction jusqu’à 3 mois de « convalescence » pris en charge par PSA, en fonction du temps nécessaire à leur remise en forme. Tous ces points figurent dans l’accord signé par la direction.

Aucun mot n’existe pour exprimer le courage, la fierté, la détermination et la ténacité des 7 grévistes de la faim de Poissy. Ils ont par leur combat prouvé à PSA, qui leur proposait de l’argent pour quitter l’entreprise, que la dignité n’est pas achetable. Et que leur faim de justice était inébranlable.

Le Parti de Gauche, présent quotidiennement sur le piquet de grève pour soutenir les 7 salariés, et inquiet de l’état de santé des grévistes, se félicite qu’un accord de fin conflit leur donnant raison ait pu être signé et rappelle que la Loi d’amnistie des syndicalistes, retoquée à l’assemblée nationale, reste un combat à mener afin que les patrons voyous ne soient pas libres d’exercer la répression syndicale au sein de leur entreprise. La lutte contre les licenciements boursiers et la Loi d’amnistie sociale sont des combats que nous ne lâcheront pas.

Laurence Sauvage SN en charge des luttes sociales au Parti de Gauche

3) Le Maire de Poissy soutient les 7 grévistes de la faim de PSA

Après 39 jours de grève et le mépris de la direction de PSA Poissy, le collectif de soutien des 7 grévistes de la faim (Parti de Gauche, NPA, LDH, Alternatives Libertaire, EELV, Attac, Sud Solidaires), accompagnés par les salariés en lutte de SWISSPORT CARGO à Roissy, qui eux luttent depuis 30 jours sur le site de l’aéroport Charles de Gaulle, ont rencontré, samedi 26 octobre, Monsieur Bernard, maire de Poissy.

En envahissant la mairie, mégaphone à fond sous les slogans militants, le collectif a exigé une rencontre avec le premier magistrat de Poissy. En vacances, Monsieur Bernard a interrompu sa période de repos pour nous recevoir. Il est vrai que la rudesse du combat mené par les 7 grévistes méritait bien quelques heures de disponibilité.

Pendant une heure de discussion, le collectif lui a rappelé le combat mené par ces 7 courageux et tenaces salariés, leurs véritables revendications, et non pas celles infusées par PSA, les conditions sanitaires déplorables dans lesquelles les laissait la mairie (des toilettes à disposition de manière épisodiques, l’accès à l’électricité après 30 jours de grève), ainsi que le diagnostic donné par le collectif de médecins qui les suivent quotidiennement. Monsieur Bernard admit son absence sur le piquet de grève, qu’il suivait quotidiennement par l’intermédiaire de son directeur de cabinet, Mamy Andriamasomanana et qu’il avait interpellé PSA pour mettre fin à ce conflit. Il a accepté enfin de se rendre sur le piquet de grève.

« Je suis ici pour vous apporter tout mon soutien ». C’est par ces paroles que pour la deuxième fois depuis le départ du conflit, Monsieur Bernard a entamé une longue conversation avec les grévistes. Abasourdi et bouleversé par la situation, les grévistes étant soient installés sur des fauteuils, soient allongés sur des lits de camps, leur état de santé nécessitant l’allongement total, notamment Abdi, moribond, et de Hicham - qui ne l’avait pas reconnu - le maire de Poissy, en fin de discussion, et après accord des grévistes, s’est engagé à :

Appeler le Préfet pour qu’il puisse lancer le retour aux négociations et auxquelles le maire a demandé à assister,

Mettre en place un suivi par le CCAS afin d’évaluer les besoins quotidiens des grévistes et des familles,

S’adresser à la fédération PS ainsi qu’aux député-es des Yvelines pour apporter un soutien financier aux grévistes,

A écrire aux quatre ministres concernés par ce conflit : Mr Montebourg et Mr Sapin pour le volet emploi ; Mme Taubira et Mr Valls pour faire appliquer le jugement rendu en juillet condamnant PSA pour harcèlement moral.

Monsieur Bernard, choqué par l’état de santé des 7 grévistes, n’est pas ressorti indemne de ce moment passé sous le barnum. Les paroles du médecin présent sur place : « Ils vont de plus en plus mal et leur état de santé risque de s’aggraver de plus en plus rapidement et d’entraîner des séquelles irréversibles » lui ont également rappelé l’urgence de la situation et le devoir d’alerte d’un élu de la république.

Ce soir, les 7 grévistes de PSA SUD AUTO ont l’espoir que rapidement, la direction de PSA retournera à la table des négociations afin de rédiger un protocole d’accord de fin de conflit juste, équitable et qui rendraient aux 7 syndicalistes le droit d’exercer leur emploi dans des conditions de travail dignes de ce nom et d’exercer leur mandat syndical en toute liberté.

PSA leur a tout pris, en les placardisant, en les harcelant, en les méprisant. La seule chose sur laquelle PSA n’a eu aucun poids, c’est leur dignité, car leur dignité n’est pas à vendre. Monsieur Bernard l’a bien compris cet après-midi. A PSA de faire l’effort de comprendre qu’ils ne peuvent pas tout acheter, mais encore moins laisser mourir 7 hommes sur le trottoir.

2) Les 7 grévistes de la faim de PSA en sont aujourd’hui à leur 30ème jour

Oui, les 7 grévistes de la faim de PSA en sont aujourd’hui à leur 30ème jour.

Pour autant, ni le gouvernement, ni la direction de PSA ne bougent le petit doigt pour mettre fin à cette situation. Aucune négociation n’a pu aboutir et aucune autre n’est prévue. Aucun des ministres, de Sapin à Moscovici, de Montebourg à Taubira, n’ont pris la peine de répondre à leurs 17 courriers appelant au secours.

Les salariés ne lâcheront pas. Ils sont déterminés à faire respecter le jugement émis en juillet 2013, qui condamnait la direction de PSA a des dommages et intérêts pour harcèlement et entrave à pouvoir exercer leurs mandats syndicaux en toute liberté.

Les 7 salariés sont entrés dans une véritable lutte de classe, le pot de fer contre le pot de terre et leur résistance n’a pas de limite. Les communiqués du collectif de médecins qui viennent quotidiennement sur le piquet de grève est terrible :

« Déclaration des médecins :

Après 28 jours de grève de la faim, une personne ne peut être qu’affaiblie, notamment sur le plan de ses défenses immunitaires. Aussi la moindre infection, le moindre traumatisme survenant dans ces conditions peut avoir des conséquences graves sur le plan médical.C’est pourquoi nous appellons les grévistes et ceux qui les soutiennent,la direction de Peugeot et les autorités de l’Etat à aboutir dans les jours qui viennent à un accord qui respecte les droits et la dignité des grévistes et permette de mettre fin à cette grève. Nous espérons vivement que rien d’irréversible sur la santé de ces grévistes n’arrive d’ici là mais personne devant cette situation fragilisant des êtres humains ne peut prédire ce qui peut survenir.Nous tenions à tous vous avertir de cette situation ; chaque jour qui passe aggrave le risque.

Au nom du collectif de médecins accompagnant les grévistes de la faim."

Demain soir, jeudi 17 Octobre, le Parti de Gauche appel les élu-es, l’ensemble des salariés du public et du privé, les associations, et militants de gauche à un large un rassemblement qui se tiendra à 18 hrs devant le pole tertiaire de PSA boulevard de l’Europe à Poissy,.

Tous ensemble, faisons bouger les lignes !

1) Grève de la faim chez PSA Poissy : 7 hommes en colère

7 salariés de PSA, syndicalistes SUD Auto, ont décidé de se mettre en grève de la faim le 18 septembre 2013. Nous les retrouvons sur place, certains debout contre le mobilier urbain, d’autres allongés à même le sol, et les derniers assis sur des tapis.

Lorsque l’on arrive boulevard de l’Europe, à Poissy, c’est deux grandes tours avec le sigle PSA qui interpellent. Deux grandes tours aux vitres d’un bleu acier impeccables, aux rondeurs chaleureuses, qui pourraient êtres presque accueillantes. Et pourtant le drame qu’y s’y passe est loin de cette accueillante ambiance.

Accolées au grille du « pole tertiaire » de PSA, des tentes vertes, des grilles grises, et des lettres écrites à la main sur des banderoles ou l’on peut lire « En grève de la faim collective pour une période indéterminée », « Stop harcèlement », « Monsieur le directeur du site de PSA, prenez vos responsabilités », « Non aux régressions sociales ».

7 salariés de PSA, syndicalistes SUD Auto, ont décidé de se mettre en grève de la faim le 18 septembre 2013. Nous les retrouvons sur place, certains debout contre le mobilier urbain, d’autres allongés à même le sol, et les derniers assis sur des tapis.

Les regards et les corps affaiblis démontrent la souffrance qu’ils vivent après avoir pris la terrible décision d’engager cette ultime action.

Dernier moyen de protestation afin de pousser la direction a faire preuve de responsabilité et parvenir à faire entendre leurs revendications, notamment mettre fin à la répression syndicale qui existe au sein de l’entreprise.

En effet, harcelés par la direction, « placardisés », subissant la dégradation et le durcissement de leurs conditions de travail, le rapport social, inexistant entre eux et leur DRH ne leur permet plus de travailler dans des conditions acceptables. De la même manière, exercer leur mandat syndical est devenu presque impossible : censure des tracts syndicaux, suppression des vitrines d’affichages et du matériel informatique qui doit être mis à leur disposition, etc… Malgré leurs multiples demandes, la direction ne veut rien entendre et la répression syndicale ne cesse de s’amplifier au sein de l’entreprise.

Le Parti de Gauche dénonce le manque de considération dont fait preuve la direction, poussant les salariés à mener un combat tel que celui d’une grève de la faim. Il appelle le gouvernement à intervenir auprès de la direction de PSA afin que les négociations reprennent afin que les salariés soient réintégrés dans leurs fonctions, que leurs badges soient à nouveau opérationnel afin qu’ils puissent se rendre sur le site de Poissy comme tout autre salarié, que l’exercice de leur mandat syndical soit respecté.

Le Parti de gauche réaffirme que la loi d’amnistie sociale doit à nouveau être présentée aux parlementaires afin de protéger les syndicalistes et les acteurs du mouvement social, comme s’y était engagé François Hollande en mai 2012 afin que les représentants syndicaux puissent exercer leurs fonctions en toute impunité.

Laurence Sauvage SN en charge des luttes sociales et du Front des Luttes


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