TUNISIE 2013 : LE JOURNALISTE TAHAR BEN HASSINE EMPRISONNÉ

 

ENNAHDHA ET LE GOUVERNEMENT FONT HARO SUR LA PRESSE ET LES MÉDIAS

Tahar Ben Hassine, journaliste et militant politique démocrate vient d’être arrêté par le juge d’instruction devant lequel il comparaissait pour répondre de l’accusation de haute trahison de l’État.

Tahar Ben Hassine, directeur de la chaîne Tunisienne « El Hiwar Ettounssi », a comparu aujourd’hui devant la brigade criminelle d’El Gorjani suite à la plainte déposée contre lui par la présidence de la République pour appel à complot contre l’État et incitation à la désobéissance civile. Il a été décidé de le mettre en détention préventive pour trois jours. Tahar Ben Hassine est passible de la peine capitale.

Tahar Ben Hassine, a appartenu au mouvement de l’opposition « Groupe d’études et d’action socialiste tunisien » connu par le nom de son journal « perspectives tunisiennes ». Il a été condamné à 8 ans et 6 mois de prisons par la Cour de Sûreté de l’État dans le procès de 1968.

Le journaliste et militant politique, est connu pour son combat contre la dictature de Ben Ali, à l’époque sa chaîne de télévision « El Hiwar Ettounssi » invitait tous les démocrates et opposants dont plusieurs ministres et dirigeants d’Ennahdha et ses alliés. Après la révolution Tahar Ben Hassine a continué à défendre les libertés et la démocratie en critiquant tous les manquements constatés et toutes les atteintes répétées du nouveau pouvoir.

L’incarcération de Tahar Ben Hassine est une nouvelle escalade du pouvoir contre les démocrates et tous ceux qui ne partagent pas ses choix et ses méthodes. Elle vient après une véritable campagne orchestrée par le pouvoir :

arrestation de Mourad Meherzi cameraman d’une télévision en ligne Astrolabe TV qui a été arrêté le 18 août et libéré le 5 septembre. Il a été accusé d’avoir filmé un comédien (toujours emprisonné) jetant un œuf sur le ministre de la Culture. Il est toujours accusé de complicité et son procès doit reprendre le 23 septembre, il risque jusqu’à 7 ans de prison.

Une tribune a été publiée dans le célèbre journal « la Presse » , signée par un comité des journalistes libres de « La Presse ». Elle dénonce les tractations de coulisses qui menacent l’indépendance de la ligne éditoriale du célèbre quotidien public.

Le juge d’instruction de la 10e chambre du tribunal de première instance de Tunis a adressé une convocation au journaliste et dirigeant syndical Zied El-Heni pour se présenter, le 13 septembre à 10 heures. Il est accusé d’avoir déclaré l’existence d’une police parallèle.

Le célèbre journaliste et chroniqueur audiovisuel Sofiane Ben Farhat entame son 6ème jour de grève de la faim pour protester contre son limogeage de la radio Shems FM, sous la tutelle de l’état après avoir été aussi limogé de chaîne de télévision Nessma. Sofiane Ben Farhat figure parmi la liste des personnalités condamné à mort par les djihadistes d’Ansar Echariaa. Des membres de cette organisation sont accusés des meurtres de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ainsi que de l’assassinat des jeunes soldats dans le mont Chaambi. Sofiane Ben Farhat a été menacé ainsi que la journaliste Wissal Kasraoui par un membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, récemment nommé à la direction de l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA), menace les journalistes Sofiane Ben Farhat et Wissal Kasraoui d’un avenir sombre un dirigeant de l’office des ports aériens membre dirigeant d’Ennahdha. Sofiane Ben Farhat a durcit son action de protestation et annonce son entrée en grève sauvage de la faim.

Les journalistes de la radio publique ont observé une grève le 3 septembre pour protester contre les nominations arbitraires qui ont été parachutés à la tête des radios sur la base de l’allégeance partisane et politique et non en fonction des critères de compétence. La Haute instance indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) a également dénoncé la rigidité du gouvernement sur la question des nominations et exigé officiellement le gel des cinq récentes nominations et la mise en place d’un appel public à candidature.

Le CRLDHT et la FTCR dénoncent cette campagne contre la presse, les médias, les journalistes et les patrons de presse, indigne d’un gouvernement élu démocratiquement. Ils demandent à tous les démocrates de Tunisie, du Maghreb, de France et d’Europe de se mobiliser pour la défense des libertés de la presse en Tunisie qui étaient aux centre des revendications de la révolution tunisienne. Ils exigent la libération immédiate de Tahar Ben Hassine et d’abandonner les poursuites contre tous les journalistes.

La FTCR et le CRLDHT expriment leurs soutiens aux forces démocratiques dans leurs luttes contre les dérives de l’actuel gouvernement incapable de résoudre la grave crise qui secoue la Tunisie.

Fait à Paris le 9 septembre 2013.


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