Maintenant les privatisations

mercredi 22 mai 2013.
 

Le gouvernement Ayrault vient d’annoncer la réduction de ses parts dans des entreprises françaises cotées pour « financer l’investissement ». Cette décision confirme l’ancrage libéral du gouvernement et parachève le pathétique bilan de cette première année de mandat de François Hollande. Jamais un pouvoir « de gauche » n’aura autant servi les intérêts du capital et affaibli l’Etat.

L’humiliation de Florange n’a pas suffi. Non content d’avoir renoncé à nationaliser les industries jugées « insuffisamment rentables » par des capitalistes assoiffés de dividendes, le gouvernement va désormais procéder à des cessions d’actions. La ligne directrice de ces privatisations déguisées ne diffère guère des choix du gouvernement Fillon : désengagement de l’Etat et recherche obsessionnelle d’économies immédiates.

Le processus a déjà commencé depuis quelques semaines avec la vente d’une partie du capital des groupes Safran et EADS. En avril, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a évoqué la possibilité de céder des parts de GDF-Suez et EDF. Le duo Hollande-Ayrault, animé par une fièvre de la rentabilité à court-terme fait une erreur stratégique majeure : remplir les caisses vidées par les cadeaux fiscaux en sacrifiant sur l’autel du libéralisme les derniers leviers de notre souveraineté économique. Ce démantèlement des biens publics ne peut se justifier par l’inefficace « sérieux budgétaire ». Reprendre les privatisations est totalement irresponsable. Il en va de l’indépendance de la France et du bien commun. Plutôt que d’apprendre de l’Histoire, les solfériniens refont sans cesse les mêmes erreurs. Les dégâts socioéconomiques des privatisations sont immenses : désindustrialisation, chômage, extrême misère.

A l’inverse de cette vision étriquée des petits profits immédiats, le Parti de Gauche propose l’extension de la propriété publique par le développement des services publics et les nationalisations des grands leviers de l’action économique, industrielle et financière. Les entreprises du secteur de l’énergie sont notamment décisives alors que le réchauffement climatique s’emballe. Il faut donc un pôle 100% public de l’énergie au service de la planification écologique. Sinon les discours sur la transition énergétique seront sans effet. Aujourd’hui encore, nous avons besoin d’une République sociale dotée des moyens concrets de protéger l’intérêt général face aux intérêts des puissants.

Michael Canovas


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