Equateur : Rafaël Correa réélu président dès le premier tour

jeudi 28 février 2013.
 

"Qu’il soit clair que dans notre Révolution citoyenne, qui commande est le citoyen, l’être humain, pas le capital" Rafaël Correa après sa neuvième victoire électorale depuis 2007. L’horizon est dégagé pour le Forum Mondial de la Révolution Citoyenne qui doit se tenir bientôt dans la capitale Quito.

Le premier tour des élections présidentielles équatoriennes confirme un puissant ancrage de la coalition de gauche PAIS. Rafaël Correa obtiendrait environ 56% des suffrages contre 20 à 23% pour le candidat de droite, le banquier et homme d’affaires Guillermo Lasso. Les deux autres anciens présidents obtiennent des résultats faibles : 6% pour le général putschiste Lucio Gutiérrez et 3% pour le milliardaire Alvaro Noboa.

Après les réélections de Daniel Ortega au Nicaragua, de Christina Kirchner en Argentine, de Ugo Chavez au Venezuela c’est le Président Rafaël Correa qui vient d’être brillamment réélu avec près de 57% des voix. Il faut observer l’importance de la participation au vote qui passe les 80%, à comparer à la participation dans les grands pays dits "démocratiques" (USA, Royaume-Uni...) où elle atteint difficilement les 50%.

Vive le progrès social dans les pays de l’ALBA ( Alliance Bolivarienne pour les Amériques) !

1) Réélection de Rafael Correa, triomphe de la Révolution citoyenne

Jean Luc Mélenchon

Je félicite très chaleureusement Rafael Correa pour sa réélection à la présidence de l’Equateur.

Avec plus de 56% des voix dès le premier tour, et plus de 30 points d’avance sur le candidat suivant, le président Correa remporte ainsi une éclatante victoire.

C’est un formidable triomphe pour la Révolution citoyenne équatorienne.

Il conforte tous ceux qui se battent pour un autre partage des richesses et pour que le peuple prenne le pouvoir, des deux côtés de l’Atlantique

2) Le Parti de Gauche salue le raz-de-marée civique en faveur de Rafael Correa

par Raquel Garrido, Porte-parole internationale du Parti de Gauche

Élu dès le premier tour avec plus de 30 points d’avance sur son adversaire de droite, et dans un contexte de hausse de la participation électorale, Rafael Correa a ouvert une nouvelle phase d’approfondissement de la Révolution citoyenne en Équateur. Fondée avant tout sur l’implication populaire impulsée par la convocation d’une Assemblée Constituante en 2007, la Révolution Citoyenne a permis des transformations profondes pour les Équatoriens.

Pour le Parti de Gauche et la gauche en Europe, l’Équateur a prouvé qu’une autre politique était possible, comme la récupération de la souveraineté sur les ressources naturelles, la redistribution massive des richesses, ou la lutte pour la protection de l’écosystème à l’échelle mondiale.

La victoire de Rafael Correa et de son parti, PAIS, permet au Parti de Gauche d’avancer sur le projet de Forum Mondial pour la Révolution Citoyenne, initiative portée en commun par Jean-Luc Mélenchon, Rafael Correa et de nombreuses personnalités de la gauche mondiale.

Cette magnifique victoire est un formidable point d’appui pour tous ceux qui mènent la lutte pour la Révolution citoyenne en Europe et autour de la Méditerranée.

3) Quatre leçons à tirer du résultat des élections en Equateur Atilio BORON

Avec un pourcentage de voix et une différence entre lui et son rival le plus immédiat qu’ auraient bien voulu avoir Obama, Hollande et Rajoy, la victoire écrasante de Rafael Correa donne quelques leçons qu’il est bon de récapituler. D’abord, et le plus évident, la confirmation du mandat populaire, pour continuer sur le chemin tracé mais, comme a dit Correa lors de sa conférence de presse, en avançant plus vite et plus profondément. Le président réélu sait que les quatre années à venir seront cruciales pour assurer l’irréversibilité des réformes, au terme de dix ans de gestion, qui auront abouti à la refondation d’un Équateur meilleur, plus juste et plus soutenu. Lors de la conférence de presse en question il a précisément dit : « Ou nous changeons le pays maintenant ou nous ne le changeons plus ». Le projet de créer un ordre social basé sur le socialisme du « sumak kawsay », le « bon vivre » de nos peuples originaires, exige d’agir avec rapidité et détermination. Mais cela, la droite nationale et l’impérialisme le savent bien aussi, et c’est pourquoi on peut prédire qu’ils vont redoubler leurs efforts pour éviter que se renforce le processus de la « Révolution Citoyenne ».

La deuxième leçon : est que si un gouvernement obéit au mandat populaire et met en place des politiques publiques dont bénéficient les majorités nationales – ce qui finalement est le sens de la démocratie – la loyauté de l’électorat peut être considérée comme sûre. La manipulation des oligarchies médiatiques, la conspiration des classes dominantes et les stratagèmes de l’impérialisme s’écrasent contre le mur de la fidélité populaire.

Troisièmement, et comme corollaire du point précédent, le triomphe écrasant de Correa démontre que la thèse conformiste si répandue dans la pensée politique conventionnelle à savoir : que « le pouvoir use », est seulement valable en démocratie quand le pouvoir est exercé au bénéfice des minorités riches ou quand les processus de transformation sociale perdent leur consistance, hésitent et finissent par se diluer. Quand, en revanche, on gouverne avec en vue le bien-être des victimes du système, il passe ce qui s’est passé hier en Équateur : si lors de la présidentielle de 2009, Correa avait gagné dès le premier tour avec 51 % des voix, hier il l’a fait, selon le décompte disponible au moment d’écrire cet article (25 % des dépouillements), avec 57 %. Au lieu de l’ « usure », nous nous trouvons face à une consolidation et progression du pouvoir présidentiel.

Quatrième et dernier point : avec cette élection on dépasse la paralysie décisionnelle générée par une Assemblée Nationale qui s’est opposée avec intransigeance à certaines des initiatives les plus importantes proposées par Correa. Bien qu’il y ait peu de chiffres disponibles à ce sujet, il n’y a pas de doutes que l’Alianza Pais aura la majorité absolue au sein des députés et des chances d’atteindre une représentation parlementaire qui lui permet de disposer d’une majorité qualifiée des deux tiers.

Conclusion : les temps ont changé. L’élection en forme de plébiscite d’un président qui a mené un processus de formidable changements sociaux et économiques en Équateur, qui joue le rôle important dans l’intégration latinoaméricaine, qui a fait entrer son pays dans l’ALBA, qui a mis fin à la présence militaire US dans la base de Manta, qui a réalisé un audit exemplaire de la dette extérieure en réduisant significativement son montant, qui octroie l’ asile à Julian Assange et qui retire l’Équateur du Ciadi, n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours. Félicitations Rafael Correa, salut à l’Équateur !

Atilio Borón

Página 12 Buenos Aires, le 18 février 2013.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi http://www.elcorreo.eu.org/

sur le blog Atilio Boron, politicologue et sociologue argentin, est directeur du PLED, Centre Culturel de la Coopération Floreal Gorini. http://www.atilioboron.com.ar/2013/....


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