par François Cocq, Parti de Gauche
Un contrefeu aura suffi et ils s’y sont tous brûlé les doigts. Après sa sortie contre le mariage pour tous et ses appels internes à mobiliser en marge de la manifestation du 13 janvier, l’enseignement catholique dévoile son vrai visage : reprendre la main sur l’école privée, empocher les 7 milliards d’euros qui lui sont alloués par l’Etat et revendiquer une autonomie totale de pensée.
L’enseignement catholique et tous les bénis oui-oui peuvent pousser des cris d’orfraie devant la « guerre scolaire », elle n’aura pas lieu. La République a déjà tranché la question il y a plus d’un siècle. L’école de la République n’est en guerre depuis sa création que contre les obscurantismes, contre le monopole éducatif, contre la pensée unique dogmatique. Pour faire vivre ces principes, elle a trouvé la solution : l’école laïque. La laïcité est la garantie de la paix et non pas l’instrument de la guerre ! Elle n’est pas non plus, n’en déplaise au Président de la République, une neutralité qui permettrait de cacher sous le tapis les problèmes à régler.
L’enseignement catholique use aujourd’hui de tous les artifices pour renforcer le « caractère propre » des établissements privés sous contrat avec l’Etat. Dont acte. Le Parti de Gauche appelle donc Vincent Peillon à mettre en oeuvre la seule politique laïque qui tienne : « fonds publics à école publique ! ». L’argent de l’Etat est celui de l’impôt et à ce titre, il doit servir l’intérêt général et non celui de quelques-uns.
Eric De Labarre, secrétaire générale de l’enseignement catholique a récemment appelé les enseignants des écoles privées à prendre des initiatives contre le mariage pour tous. Malgré les mises en garde de Vincent Peillon, un grand nombre de chefs d’établissement concernés ont fait de la propagande anti-mariage pour tous.
I) Quand l’enseignement catholique tente de manipuler les lycéens.
Dans les jours précédents, un grand nombre des 8300 proviseurs ne se sont pas gênés pour prendre des initiatives « pédagogiques » à l’encontre des élèves et contre le mariage pour tous. Elles ont pris à forme d’envoi de tract aux familles par voie postales ou par mail. L’UNL rappelle aux proviseurs des lycées privés sous contrat qu’ils ne sont pas dans leur rôle en agissant ainsi et qu’ils doivent respecter « le principe de neutralité et de liberté de conscience de chacun » ainsi que le faisait le ministre de l’Education Nationale. Nous appelons également les élèves victimes de ces agissements à eux aussi prendre des initiatives pour refuser l’instrumentalisation qu’ils subissent qu’elle que soit leur point de vue sur la question. Suite à ce débat, l’UNL juge qu’il est nécessaire qu’une sanction soit donnée aux proviseurs n’ayant pas respecté la liberté de conscience des élèves. Il est intolérable et irrespectueux envers la république que l’Ecole soit un outil de propagande.
En effet, les lycéens sont tout à fait capables d’avoir des discussions de société eux même au sein du lycée. Mais nous insistons sur le fait qu’ils ne doivent en aucun cas être influencés par la communauté éducative, qui elle a un devoir de neutralité. L’UNL rappelle l’existence des heures d’ECJS et de vie de classe ou ces débats peuvent tout à fait avoir lieu. Nous refusons d’entendre que le débat sur le mariage pour tous est un débat d’adulte et qu’il ne faut pas en parler aux jeunes. C’est derniers sont tout à fait capable de le comprendre, et ont une place légitime dans le débat puisque c’est la société de demain qui se construit, et qui sera la leur.
II) Pour l’égalité, les lycéens dans la rue le 27 janvier
En ces temps de débats générateurs de tensions autour du mariage pour tous, l’UNL tient à réaffirmer son engagement au côté du camp progressiste pour défendre l’égalité des droits. Nous avons en effet participé à chacune des mobilisations pour exiger l’application de ce projet de loi mais également pour montrer notre refus des extrêmes et de l’ingérence des représentants religieux dans le débat publique. Si nous soutenons le mariage pour tous, c’est que nous considérons que c’est un pas de plus vers la reconnaissance de la liberté de chacun de choisir son orientation sexuelle, sans que cela n’affecte ses droits en tant que citoyen. Ne pas reconnaître l’homoparentalité est également un déni de réalité précarisant des milliers de jeunes qui n’ont qu’un seul de leurs parents reconnu par l’état. De plus les manifestations des opposants au projet ont eu pour conséquence une explosion des propos et actes homophobes et sexistes dans la société que nous ne pouvons tolérer. Nous appelons donc les lycéens à manifester le 27 janvier pour l’Egalité des droits !
Ivan Dementhon
Président de l’Union Nationale Lycéenne
Dans une lettre aux chefs d’établissements des 8 300 établissements privés sous contrats avec l’État, Éric De Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, appelle ces derniers à prendre des initiatives « pédagogiques » contre le projet de loi sur le « mariage pour tous ».
Il convient de rappeler que, depuis la loi anti-laïque Debré de 1959, l’enseignement scolaire en France repose sur un système dual : d’un côté, l’école publique, gérée et financée par l’État, de l’autre, les écoles privées, dont la majorité se réclament d’un caractère confessionnel.
Parmi ces écoles privées, la plupart bénéficient de « contrats » (simples, ou « d’association ») leur permettant de faire rémunérer leurs enseignants par l’État, et de bénéficier de subventions des collectivités locales. L’enseignement privé catholique, géré par les diocèses, reste dominant.
L’Union des Familles Laïques considère que la lettre de M. De Labarre ne saurait être justifiée par le « caractère propre » des établissements catholiques (reconnu par la loi et la jurisprudence), puisqu’elle ne concerne en rien l’enseignement.
Il s’agit en réalité d’une manœuvre politicienne contre le gouvernement, visant à rééditer, toujours au profit de l’opposition de droite, l’opération de 1984 contre la loi Savary.
L’UFAL dénonce une démarche cléricale qui constitue :
Une instrumentalisation de l’École, transformée en relai de dogmes religieux, dans un débat public qui ne concerne pas les organismes chargés des cultes, mais les citoyens, croyants ou non.
Un viol par l’épiscopat des obligations constitutionnelles de l’enseignement privé confessionnel que sont le respect de la liberté de conscience et le devoir de réserve des maîtres.
L’UFAL, héritière des engagements laïques du serment de Vincennes de 1960 contre la loi Debré :
Estime que la République a aujourd’hui l’occasion de revenir sur l’ensemble des lois anti-laïques permettant le financement public de l’enseignement confessionnel.
Invite le ministère de l’Éducation nationale à prendre acte de cette rupture unilatérale des contrats, et de la faire constater par le juge, afin de mettre un terme au financement public de l’enseignement catholique sous contrat.
Par l’Union des Familles Laïques
Groupe PCF-PG au Conseil de Paris
Depuis plusieurs jours, le secrétaire général de l’enseignement catholique mène ouvertement une campagne contre le projet de Mariage pour tous. Il veut que les établissements scolaires catholiques prennent des « initiatives », « pour permettre l’exercice d’une liberté éclairée ».
Il est intolérable qu’Eric de Labarre défie ainsi les pouvoirs publics. Les établissements qu’il vise sont sous contrat pour plus de 90 % d’entre eux, largement financés par l’Etat et les collectivités locales, et très clairement encadrés par la loi, les codes du travail et de l’éducation. En incitant au débat sur des thèmes qui relèvent de convictions politiques ou religieuses, il les jette dans une bataille qui n’est pas la leur, et les incite au délit.
En s’engageant contre le projet de Mariage pour tous, le secrétaire général de l’enseignement catholique est sorti de son rôle et de ses compétences. Il me paraît essentiel que la Ville de Paris s’assure dès cette rentrée que les établissements catholiques respectent la loi et ne fassent pas la propagande du combat d’arrière-garde de M. de Labarre.
Communiqué de Ian Brossat, Président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris
Texte du Syndicat Solidaires de l’Enseignement privé
Source : http://www.sundep-sudest.org/spip.p...
Nous qui travaillons dans ces établissements connaissons trop bien ce discours de pseudo liberté qui vise de fait à utiliser parents, élèves et personnels des établissements privés comme chair à canon des combats de l’église catholique.
Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre, engage une campagne pour mobiliser l’ensemble des membres des établissements qu’il contrôle en vue de la manifestation contre le « mariage pour tous » organisée à Paris le 13 janvier 2013.
Sous couvert de « l’intérêt supérieur des enfants qui [leur] sont confiés », il demande aux chefs d’établissement de « prendre les initiatives … pour permettre à chacun l’exercice d’une liberté éclairée » concernant le projet de loi ouvrant le mariage et la parentalité aux personnes de même sexe.
Dans le même temps, il invite les associations de parents d’élèves ou d’autres à organiser les transports pour la manifestation du 13 janvier.
Nous qui travaillons dans ces établissements connaissons trop bien ce discours de pseudo liberté qui vise de fait à utiliser parents, élèves et personnels des établissements privés comme chair à canon des combats de l’église catholique.
Nous rappelons que le principe de la liberté de conscience des élèves et des enseignants des établissements privés sous contrat avec l’Etat est affirmé par la loi Debré (1959) et par l’article L.442-5 du Code de l’Éducation.
Par ailleurs, l’article L.122-45 du Code du Travail dénonce l’atteinte au respect de la liberté de conscience : « … aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de […] ses opinions politiques, de ses activités syndicales […], de ses convictions religieuses […] ».
Il est donc contraire à la liberté de conscience ainsi reconnue d’organiser tout débat, de demander aux élèves, personnels de se positionner sur des sujets qui relèvent de leurs choix privés. Ce type d’initiative est aussi porteur d’exclusion des personnels et enfants qui ne rentrent pas dans le schéma sexuel stéréotypé porté par l’église catholique.
Nous, Sundep-Solidaires, soutiendrons toute personne victime de discrimination et contesterons toute réunion ou diffusion de propagande de ce type.
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